Triumph
650 de record / Johnny Allen - 1955
Le conflit des fédérations
La Fédération Internationale de Motocyclisme et l'American Motorcycle Association ont toujours fait bande à part, l'une ne ratifiant jamais les résultats ou records obtenus sous l'égide de l'autre. Il est certain que les records américains du début du siècle apparaissent aujourd'hui peu réalistes, notamment les très douteux 103 km/h de Curtiss en 1903. Les chronométrages de l'AMA peuvent toutefois être considérés comme sérieux dès après la Première Guerre mondiale.
Une guerre stérile et dangereuse
De ce match absurde, ce sont souvent les constructeurs et les pilotes qui ont fait les frais. Le cas de Johnny Allen est à cet égard significatif. Lorsque ce Texan de 26 ans dépasse, en 1955, les 310 km/h au guidon de ce cigare, la FIM n'homologue pas son record alors qu'il s'agit bel et bien de la meilleure performance mondiale du moment. Et lorsqu'une 500 NSU à compresseur atteint338 km/h l'année suivante, Allen réplique avec un 345 km/h qui n'est pas plus reconnu que le précédent par la FIM.
L'ultime record de la simplicité
Très amer, Allen repart à l'assaut en 1959, mais une chute à plus de 320 km/h va rafraîchir son enthousiasme. En 1962, son compatriote Bill Johnson, sur un engin similaire, réalisera enfin un bon 361 km/h qui mettra tout le monde d'accord et ne sera battu que quatre ans plus tard. Bob Leppan pilotera alors un engin beaucoup plus complexe, propulsé par deux 650 Triumph couplés. Les engins d'Allen et de Johnson étaient d'une grande sobriété, puisque simplement mus par un seul moteur de ce type, à peine modifié pour fonctionner à l'alcool.
Moteur bicylindre 4 temps refroidi par air - 649 cm3 (71 x 82 mm) - Env 100 ch - Soupapes culbutées - Bloc cylindre et culasse fonte - Alimentation par deux carburateurs, à l'alcool - Boîte 4 rapports - Transmissions par chaînes - Châssis tubulaire - 345 km/h
Jamais avalisés par la Fédération Internationale de Motocyclisme, les records de Johnny Allen n'en sont pas moins valeureux.