Bernardet
B 250 - 1951
L'image du scooter français
Dans les années trente, la firme Bernardet, établie près de Paris, est célèbre pour ses side-cars. Mais en 1946, les trois frères René, Robert et Roger Bernardet pensent à la reconversion. Ils réalisent des prototypes de scooter en 1947, puis de cabriolet et de roadster (1947-50). Leurs projets d'autos n'auront pas de suite, contrairement au scooter étudié dans les mêmes années qui, après la désaffection du side-car, sera le second souffle de la firme.
De la pré-série aux B 49 et B 250
Le prototype de 1947, animé par un 128 cm3 Ydral (cylindrée bâtarde, issue du 125 cm3 et permettant la vente libre), est suivi en 1948 et 49 par des versions de pré-série qui inaugurent le fameux garde-boue avant en "bonnet phrygien" intégrant le phare. La première version commercialisée fin 1948 est le B 49, un 125 cm3 à moteur Ydral. Il est suivi, au salon d'octobre 1949 par le B 250 qui illustre cette fiche. Son moteur bicylindre est dû à l'ingénieur Marcel Violet, aussi connu dans l'automobile que dans la moto pour sa connaissance et ses réalisations en moteurs deux-temps. (Un moteur Violet équipera aussi la voiturette Bernardet qui restera à l'état de prototype). Le bicylindre Violet puissant (10 ch), mais souvent capricieux, n'équipera que 150 scooters.
Le BM : l'apogée de la "première série"
Fin 1950, le B 250 est remplacé par le BM 250, un monocylindre à moteur Bernardet, plus classique et moins coûteux, dont il sera fabriqué plus de 5000 exemplaires. De son prédécesseur, il a conservé l'esthétique plutôt massive et le lourd, mais assez rigide châssis monotube, les grandes roues de douze pouces, l'immense garde-boue avant mobile surmonté du phare et l'imposant tablier derrière lequel est logé le réservoir et la roue de secours. La carrosserie est plus élégante avec des emboutis de raidissement qui allègent la ligne. La coque arrière se soulève ou se dépose aisément et la selle biplace se relève pour donner accès à la bougie et au coffre. Le BM est intégralement suspendu et les roues, en porte-à-faux, sont facilement démontables. En dépit d'un honnête palmarès sportif (Paris-Nice 1951, par exemple), le BM 250 laisse place au D 51 animé par un 250 cm3 monocylindre Bernardet, mais avec la carrosserie modernisée des 125 E51 et Y52, des classiques du scooter français.
B 250
Bicylindre 2 temps Violet à chambre de combustion unique - Refroidissement par air forcé - 249 cm3 (49 x 66 mm) - 10 ch/4000 tr/min - Lubrification par mélange - Transmissions primaire par chaîne duplex, secondaire par chaîne - 3 vitesses par pédale double au pied gauche - Démarrage par kick à gauche actionné vers l'avant - Châssis tubulaire et poutre avant - Suspensions av. à roue tirée, ar. oscillante par anneaux caoutchouc Neiman - Pneus 3,50 x 12" - Freins à tambour ø 130 mm - Réservoir 12 l - 130 kg - 70 km/h
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Caractéristiques du BM 250 quand elles diffèrent:
Monocylindre 247 cm3 (67 x 70 mm) - 9 ch/4 200 tr/min- Démarrage par kick à droite actionné vers l'avant.
Le Bernardet B 250 est photographié ici au Museo Scooter e Lambretta à Rodano (près de l'aéroport de Linate à Milan) où sont magnifiquement présentés plus de cent scooters illustrant l'histoire. Dans ce coin français du musée, on voit en arrière-plan un Scootavia, un Terrot et un Motobécane quatre temps première version.