Moto Morini
175 Settebello - 1957
Si simple et si efficace

Au milieu des années cinquante, on court sans grands moyens et le championnat de France national est réservé aux machines dites de Sport. Les moins fortunés courent sur Peugeot 176 GS ou bricolent leurs 175 Gnome & Rhône ou Ydral, et la grande majorité du plateau va choisir, comme d'ailleurs les concurrents de la formule Junior en Italie, le Morini Settebello qui offre une indéniable fiabilité, de remarquables performances et une grande facilité d'entretien pour deux fois moins cher qu'une MV Agusta simple ACT réservée, elle, aux courses en catégorie internationale.

Coup de chance
Alphonso Morini a donné à ses motos des noms de carte issu du jeu latin la Scopa où il n'y a pas de trèfle, mais des coupes, des massues, des épées et des monnaies (dinari). Le Settebello est le 7 d'argent, le Rebello le roi d'argent, la tresette (les trois 7 de massue, d'épée et d'argent ) et la briscola un jeu issu de la scopa. On retrouve ces cartes sur les carters latéraux de certaines de ces machines. Le Settebello est pourtant une petite moto toute simple, un monocylindre quatre temps, pas même à arbre à cames en tête, à cadre simple berceau interrompu et sans aucune technique sophistiquée. Il est tout simplement bien réalisé et superbement mis au point. Les dernières versions d'usine frisaient, dit-on, les 160 km/h, et étaient équipées d'un échappement mégaphone, tandis que les Settebello standards, bien préparés, valaient un beau 140 km/h, ce qui n'était déjà pas si mal.

Une grande carrière
En 1963, après neuf ans d'une carrière on ne peut plus brillante, le Settebello 175 disparaît du catalogue en version sport, mais le 175 continue cependant d'exister en version compétition-client uniquement avec de notables améliorations, un cadre plus bas, une culasse différente, des freins centraux... et un prix nettement plus coquet. Le flambeau est repris en 1965 où apparait une 250 Settebello qui sera produite jusqu'en 1969.