Morbidelli
125 GP - 1972
Première approche

Giancarlo Morbidelli, industriel de Pesaro passionné de moto, s'engage dès 1970 en GP 125. Le projet est dû à la collaboration du technicien Franco Ringhini et de Morbidelli lui-même. Le format général de la machine n'a rien d'exceptionnel, il est même assez peu évolué : les cotes-moteur conservent des valeurs proches de celles du 50 cm3 de la marque (et notamment la course de piston), le refroidissement liquide n'est activé par aucune pompe, les cylindres verticaux ne comptent que trois transferts. Bref, l'ensemble ne se démarque guère du Suzuki qui sert de modèle à tous les 125 de course de l'époque. Bien étudiée et bien réalisée, la 125 Morbidelli ne tarde pourtant pas à engranger d'excellents résultats grâce à son pilote, le très doué Gilberto Parlotti.

L'élan brisé
Il remporte un premier GP en 1970, un autre en 1971, et entame brillamment la saison 1972 par deux victoires, une deuxième et une troisième place. C'est donc avec une nette avance qu'il aborde le redoutable Tourist Trophy, qu'il n'a jamais disputé. Hélas, il y est victime d'une chute mortelle, sous la pluie, alors qu'il menait l'épreuve. Sa disparition bouleverse la petite équipe, qui pourtant maintient son effort et engage pour 1973 le roi de la catégorie, Angel Nieto. La machine, hélas, n'est plus dans le coup et l'Espagnol ne parviendra à remporter aucun GP.

Changez tout !
En 1974, Morbidelli recrute l'ingénieur allemand Jorg Möller. Celui-ci va dessiner un 125 totalement nouveau, qui lancera définitivement la marque en 1975 par ses performances exceptionnelles, dignes des meilleurs… 250 cm3 !

Bicylindre 2 t refroidi par eau - 121 cm3 (44 x 39,8 mm) - 32 ch/14 000 tr/min - Distribution par disques rotatifs - Lubrification par mélange - Allumage batterie/bobines - Boîte 6 rapports - Transmission par chaîne - Cadre double berceau tubulaire - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante Freins av. et ar. à tambour - Pneus 2,50 x 18" 80 kg - 220 km/h.

Lourde et volumineuse, la première 125 Morbidelli ne dut ses résultats qu'au talent de Parlotti. Même Nieto n'en tirera rien en 1973, et il faudra une refonte totale en 1974 pour qu'enfin la marque décolle.