Yamaha
250?TZ / Jean-Louis Tournadre - 1982
Un client tranquille devient champion du monde
Depuis toujours, Yamaha prétend vendre des motos capables de gagner. Jean-Louis Tournadre le prouva de façon éclatante en devenant, neuf ans après Dieter Braun, le dernier "privé" champion du monde en 250. La saison s'annonçait pourtant chaude. Parmi les prétendants figuraient Mang et Baldé (
Kawasaki KR), Lavado et Wimmer (Yamaha), Espié et Estrosi (
Pernod), De Radiguès (Chevallier) ou Freymond (
MBA), autant de pilotes expérimentés, qui disposaient de budgets importants et d'encadrements sérieux.
Le chevalier blanc
Jean-Louis mena une saison exemplaire, avec les seuls soutiens de son père pour la mécanique, de Primagaz pour les finances et de Michelin pour la technique. Il profita certes de la grève des pilotes d'usine lors du premier GP, à Nogaro, mais la suite des événements démontra l'envergure de son talent et la solidité de ses nerfs. Il fut le seul à terminer chacune des douze courses, sans jamais descendre sous la septième place. La dernière épreuve fut grandiose. A Hockenheim, devant le public de son rival et sur un circuit rapide qui ne lui était pas favorable, il parvint à finir quatrième avec l'aide de tout le clan français. D'un tout petit point, il devançait au championnat un Anton Mang, qui se consolait avec le titre 350.
Sur la pointe des pieds
Deux ans plus tard, Christian Sarron devenait à son tour champion du monde sur une 250 TZ quasi standard, mais cette fois avec le soutien direct de l'importateur français Sonauto. Tournadre, lui, avait déjà abandonné la compétition moto pour retourner discrètement dans son Auvergne natale.
Bicylindre face à la route 2 temps refroidi par eau 249 cm3 (56 x 50,7 mm) - 60 ch/11 000 tr/min - Distribution par la jupe du piston, boisseaux à l'échappement - Lubrification par mélange - Allumage électronique - Boîte 6 rapports - Transmission par chaîne - Cadre double berceau - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante en cantilever - Freins à disques - Pneus av. 16", ar. 18" - 105 kg - 240 km/h.
Avec une machine strictement d'origine et un budget sagement dépensé en pièces neuves à chaque course, Tournadre parvint à s'imposer en 1982, sans réel palmarès préalable, et disparut ensuite du monde de la course.