Bien avant les scooters MP3 lancés commercialement par Piaggio en 2006, et le déconcertant Yamaka Niken apparu chez Yamaha fin 2018, nous eûmes les side-cars articulés et inclinables et là, croyez moi, mieux valait ne pas être néophyte. Ils connurent pourtant un certain succès et même en course.
Le side-car articulé apparaît dès le milieu des années 10 en Grande-Bretagne avec Montgomery et, surtout, aux Etats-Unis avec les « Flxible » qui firent la gloire d’Harley-Davidson sur pistes cendrées.
Revenons en France en 1937, où le concessionnaire niçois de Gnome et Rhône, H. Jeanneret, présente son side-car « oscillable » attelé à une 500 CV2 Gnome et Rhône. Jeanneret le propose avec des carrosseries course, sport ou même tourisme avec capote et pare-brise et, pour bien prouver les possibilités de sa création, il l’utilise brillamment sur circuit dans les courses locales, au Paris-Nice 1938 et aux Grand Prix de Genève qu’il remporte en 1937.
Le side-car articulé comporte même parfois un volant permettant au passager du side de contrôler l’inclinaison. Le dispositif fut très populaire dans les courses de grass-track et, sur piste, Krauser en Allemagne en fut un spécialiste émérite, avant de se lancer dans production d’accessoires … et du révolutionnaire side-car Domani.
Le Français, Jean-Claude Perrin, réétudie le concept du side-car inclinable un demi-siècle plus tard et crée, en 1991, le Side-Bike Toro facilement adaptable sur les Yamaha XT 600, TDM 850 et Super Ténéré. De fait, et je parle en connaissance de cause, ces side-cars oscillants changent la vie. Le plus néophyte des pilotes se sent tout de suite en confiance. L’attelage se pilote vraiment comme une moto solo sur route et même à l’arrêt où il ne faut pas oublier de mettre le pied par terre. Tout juste la moto est-elle un peu plus dure à balancer, mais tout semble si facile qu’on se prend bien vite tourner avec des angles inimaginables. Mieux encore qu’en solo, et sur le sec comme sur le mouillé… Gare, c’est à partir de là que le pire peut arriver, un side inclinable qui décroche et reprend brutalement l’adhérence ne pardonne pas et c’est ce risque qui a poussé Side-Bike à cesser la fabrication de son Toro inclinable et même à racheter une partie des exemplaires vendus.
C’est presque par plaisanterie que je vous joins un dernier et demi exemple de side-car articulé avec cet attelage tchèque de la fin de 1930. Le châssis du side est relié à la moto, ici une Praga 500 de 1930, en trois points, mais la fixation supérieure est constituée de ressorts à lames de façon à ce que l’ensemble puisse légèrement s’incliner en virage.
Merci pour cet article très instructif et intéressant à souhaits!
J’avais, bien sur, fait l’erreur pour voir si vous suiviez… merci de cette correction que je reporte illico dans mon texte.
Le side bike Toro, ce n est pas plutôt 1996 que 1986 ….
Merci pour tous ces articles ….joyeux !
Le problème des side articulés (beaucoup plus logiques que les rigides) c’est que les side caristes
confirmés n’en veulent pas. Par contre un néophyte peut conduire ça en dix minutes mais va peut être avoir tendance à conduire trop vite vu la sûreté de l’ensemble. Le dernier, un Vannod pour emmener un enfant, un copain l’avait monté sur une MZ, un autre sur une NSU Fox, et ils avaient utilisé ça avec succès en amusant les foules. Sur ce genre de side-car, il n’y a que peu d’efforts anti mécaniques comparés au rigides et la construction peut être beaucoup plus légère. On ne peut pas rouler la roue en l’air pour éviter un trou ou un des ralentisseurs tant à la mode!
Dossier très complet comme d’habitude. J’ignorais l’épisode Side Bike et son Toro . Merci pour ces articles
En octobre 1947, la Fédération Internationale des Coureurs Motocyclistes (F.I.C.M.) définit précisément la construction et les dimensions des side-cars de course et interdit les sidecars articulés, suite aux exagérations de certains pilotes : le side-car du champion italien Cabana, qui pilote une Moto-Guzzi 500, s’incline dans les virages.
Voir Moto Revue n°905 du 05/12/1947, page 273, sur Cyclememory.org
et les réactions des lecteurs dans les n°908, 909 et 910 !
😉