Novateurs plus souvent qu’on ne le pense, les constructeurs britanniques sont venus trop tard au scooter et leurs efforts pour tenter de faire mieux que le reste du monde n’ont souvent conduit qu’à des engins chers et inutilement sophistiqués… au moins sont-ils présentés avec de jolis sourires.
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Le Dayton Albatross qui apparaît fin 1954 est le premier scooter commercialisé de la nouvelle école anglaise des gros scooters de luxe. Il partage sa carrosserie avec les Sun Wasp et le Panther Princess.
Le DKR, qui est initialement un fabriquant de radiateurs, présente au salon de 1957 toute une gamme de scooters qui n’utilisent d’ailleurs pas la spécialité maison, car ils seront tous équipés de moteurs Villiers monocylindres deux temps refroidis par air : 150 Dove et Pegasus, 200 Defiant et 250 cm3 Manx. Des scooters de conception plutôt classique à l’exception de leur gros nez qui sert de réservoir d’essence.
Après le très inélégant Minibyke de 1949, Bond aircraft company vient au vrai scooter en 1951 avec la Gazelle suivi de la série P (comme Polyester) à partir de 1958, avec une carrosserie en résine armée de fibre de verre, des moteurs Villiers de 100 ou 200 cm3 et des roues de 10 pouces. Ils sont remplacés en 1959 par les P3 et P4 avec un garde-boue avant fixe et Bond stoppe sa production en 1962.
Après les échecs des Beeza 200 et du Dandy 70 cm3, BSA enfonce le clou en présentant fin 1958, ses modèles Sunbeam (Tigress chez Triumph) animés sous le même habit par un bicylindre quatre temps culbuté de 250 cm3 ou un monocylindre deux temps de 175 cm3. C’est, hélas, un nouvel et total échec.
Aussi connu depuis les origines pour ses motos sportives que pour ses utilitaires Velocette sort le grand jeu en 1960 pour tenter de prendre en marche le train du scooter. C’est le Viceroy, l’un des scooters les plus curieux jamais construits. Le moteur placé dans le tunnel avant sous le carénage est un flat twin deux-temps de 247 cm3 avec une admission à clapets (oui, déjà !) et un graissage par mélange (alors que les Velocette deux-temps utilitaires se dotaient d’un graissage séparé dès 1913 !). Pour une bonne répartition des poids, ce moteur avant, est relié par un arbre d’une trentaine de centimètres à la transmission primaire par chaîne duplex, l’embrayage et la boîte à 4 vitesses, le tout renfermé dans un carter qui sert de monobras oscillant sur le coté droit de la roue qu’il entraîne par un couple conique. L’ensemble lourd, cher et complexe sera un total fiasco !
Ben oui, le Viceroy était presque parfait…donc bien trop couteux et compliqué. Il avait été fait
par des motocyclistes, pour des scootéristes. Mon copain, essayeur chez Veloce, me disait qu’ils avaient même agrandi l’usine, pour ne produire qu’un nombre ridicule de ces bazars arrivés trop tard.
La Vogue sous motorisée par le moteur de LE était invendable. Celles qui étaient arrivées chez l’importateur parisien furent renvoyés à l’usine! La LE, même produite à une cadence 10 fois moins élevée que les prévisions
permit à l’usine de survivre (30 ans de production!). Étonnamment 50% des LE avaient été vendues au public.
J’aurais plutôt pensé à 15%…
Il était le plus tard Dayton Flamenco, pas l’Albatros, qui partage sa carrosserie avec le Sun Wasp et la Panther Princess.
Le D.K.R. Manx utilisé un moteur à deux temps bicylindre Villiers 2T.
Aucune acrimonie,mais un grand étonnement sur des choix techniques aussi complexes qu’onéreux
Je ne comprends pas cette acrimonie vis à vis du Viceroy, qui est au scootère ce que le Charles de Gaulle est à la Marine …
Personnellement , mon mauvais fonds m’attire vers la Vogue ….
Pareil chez nous avec TerroT et ses horribles scooter et OSSD…
Le médiocre LE ne suffisait pas, il a fallu que Velocette récidive et commette l’invraisemblable Viceroy. Cumuler erreurs manifestes de marketing et conception hasardeuses, ça ne pouvait pas pardonner. Trop de gloires industrielles finissent comme tant de royales dynasties, torpillées et humiliées par des fins de race qu’elles ont enfantées