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Les nonagénaires en vedette au salon de Limoges 2016 ! Merci, amis limougeots de suivre la mode de Paris avec 95 ans de décalage en réunissant sur un même podium deux des grandes vedettes du salon de la moto 1921 sous la coupole du Grand Palais, la Louis Clément et la Louis Blériot. Cette année-là quatre joyeux reconvertis de l’industrie aéronautique exposaient leurs élucubrations : Blériot, le seul à avoir connu un succès commercial ; Janoir, dont il subsiste un exemplaire ; Lutèce (qui semble avoir disparu à tout jamais) et enfin Louis Clément, qui nous occupe aujourd’hui.
Je dois avouer qu’en près d’un demi-siècle à traîner les musées, salon et réunions d’anciennes motos, je n’avais jamais vu qu’une seule Louis Clément, celle de Jean-Marie Debonneville, une version 1920 à culasse fonte) et nous avions d’ailleurs eu le plaisir d’une balade côte à côte avec mon ABC-Gnome & Rhône plus jeune d’une année.
Cette moto extraordinaire est un vrai rêve d’ingénieur loufoque comme on les aime et si la base du moteur bicylindre en vé est classique, le conventionnel s’arrète là. Le bon Louis Clément a en effet trouvé judicieux de réaliser une seule culasse qui couvre les deux cylindres avec, au centre, un entraînement par arbre et couples coniques d’un simple arbre à cames en tête central à partir duquel de longs et très fragiles culbuteurs actionnent les soupapes parallèles. Pour s’adapter à ce concept fumeux, la chambre de combustion est, non pas dans la culasse qui est plate, mais dans l’espace plus ou moins triangulaire laissé dans le haut du cylindre par les pistons classiques et légèrement bombés. (Note: si vous avez mon livre « Motos insolites », merci de rectifier l’article sur cette moto page 14 où j’accréditais la fausse rumeur des pistons à calotte horizontale). Ultime perfectionnement sur la version de 1921 présentée, le couvre-culasse est en aluminium alors que celui du modèle né en 1920 était en fonte. Bloc moteur, boîte à trois vitesses, fourche avant pendulaire, cadre en tubes et emboutis, etc… Je vous laisse vous reporter à la fiche descriptive de la moto pour plus de détails croustillants et admirer ici l’extraordinaire travail de restauration effectué par l’ami Gégé.
Jackymoto, tu a aussi loupé le « j’en connais des culasses … » : sans doute étais-tu en train de monter un bon carbu ou intéressé par l’équipe des copines ?
« qui ne s’est jamais emmêlé dans la culasse ».
Zut, j’avais loupé la contrepèterie, surement planquée dans les piles de boites!
Jean-Marie m’avait confié que la Clément était plutôt un prototype avec quelques grosses erreurs
de conception, et Gégé qui a lui aussi quelques idée sur la mécanique faite pour fonctionner, m’avait confirmé la chose.
Il faut dire que cette machine sortait vraiment des sentiers battus à tous les niveaux, un peu comme le 250 AMC la production avait été trop faible pour pouvoir modifier les défauts les plus flagrants.
Les machines des surplus de la guerre de 14 n’avaient pas laissé leur chance aux constructeurs français…
Les pistons avec la coupe en sifflet, je tenais ça de JM Debonneville lui même qui n’avait jamais réussi à la faire marcher correctement de façon fiable, bien qu’il ait tout démonté et tout analysé pour que ça marche, mais de son avis il y avait trop de non sens mécaniques. Comme il s’agit de protos il se peut que les défauts aient été corrigés sur les quelques exemplaires suivants.
Je trépigne !
hélas FMD, mon ordi ayant fumé il y a une dizaine d’années les belles images du « en T » d’Archie Frazer-Nash se sont évaporées. Il me reste à entreprendre une plongée dans mes reliques argentiques … mais quand ? Patience !
Photo, photo, photo !
Puisqu’il est question de bicylindre en V non conventionnel, j’aime beaucoup celui conçu par Archie Frazer-Nash que j’ai eu l’occasion de voir il y a une quinzaine d’années sur un cyclecar GN (Godfrey-Nash ) du début des années 20. Ce moteur destiné à la course est à distribution en T (non pas hantée, bien que british !) c’est à dire qu’un arbre vertical à couples coniques monte entre les deux cylindre jusqu’à un boîtier, d’où sort un arbre de part et d’autre qui entraîne l’arbre à cames en tête de chaque culasse. C’est une magnifique pièce de mécanique qui fonctionne bien : son british propriétaire à l’abondante barbe blanche et au barbour copieusement patiné était venu par la route du Rosbifland et y repartait après avoir tourné au Puy Notre Dame !
j’en connais, des culasses qui …
Belle description de cette moto tellement originale, avec photos et documents associés. Et puis c’est l’occasion d’utiliser les options photos de la nouvelle présentation (pour regarder la culasse…) : une réussite. Bonne continuation.
Que celui qui ne s’est jamais emmêlé dans la culasse me jette la première pierre
Encore un très beau salon que ce millésime 2016, que du beau et aussi du rare, je me suis une fois de plus régalé.
non, ami, la culasse n’est pas en alu mais en fonte ! C’est le boitier qui la coiffe qui, lui, est en alu (en fonte sur celle de Jean Marie Debonneville). J’ai vu cette moto rouler plusieurs fois en balades de vieilles, ainsi que la Blériot qui appartiennent toutes deux au même amateur.
Quant aux pistons à calotte taillée en sifflet ça existe aussi, me semble-t-il, sur les moteurs Lancia V4 (en V très fermé, alésages imbriqués, le plus récent étant celui de la Fulvia) couvert par une culasse à joint plat