Rencontre sur l’aérodrome de Vichy Charmeil les 24 et 25 juin 2017 : Je ne vous parlerai ici ni du circuit, ni de l’organisation, mais c’était une bonne occasion de revoir les copains et une autre d’admirer quelques raretés à ne pas manquer, comme cette réunion de deux Koelher Escoffier 1000 respectivement de 1927 et 1928, la Koehler Escoffier 350 type Georges Monneret de 1936, l’Alcyon 350 à ACT championne de France en 1935, l’AMC 175 double ACT de 1950, etc. Peu d’ancêtres, mais que des exceptions sous le soleil.
Exceptionnelle réunion de deux 1000 Koehler Escoffier (sur les sept connues !). Cette photo côte à côte permet de noter les différences entre la version de 1927, au fond et la 1928. La 1927 a une partie cycle Koehler typique avec une fourche avant à roue poussée et amortisseur télescopique, tandis que la 1928 dotée d’une partie cycle Monet Goyon (comme sa plaque constructeur) a une suspension conventionnelle à parallélogramme et un cadre qui diffère sur nombre de détails. Elle est aussi dotée d’un tambour avant plus gros et de deux carburateurs (une option d’époque).
Pour pouvoir utiliser la 1000 Koehler Escoffier sur route son ancien propriétaire suisse (ici au guidon) l’avait équipée de quatre volumineux silencieux à queues de poisson.
La Koehler Escoffier 350 à arbre à cames en tête et cylindre vertical est créé en 1932 par Raymond Guiguet. Elle fut 4 fois champion de France avec Georges Monneret, la dernière fois en 1937 avec cette version dotée depuis 1936 d’une suspension arrière coulissante.
Jean-Marc Brionnet au guidon de sa Koehler Escoffier 350 ACT de 1936, l’une des machines de course françaises les plus titrées de l’avant-guerre.
Double ressort de soupape en épingle sur la 350 Koehler Escoffier.
Cette rarissime et unique Alcyon 350 à moteur Zürcher à ACT ne vécut qu’une saison, en 1935, où elle court aux mains de Balsa et Robert Vasseur dit Willing et remporte le Championnat de France des constructeurs dans sa cylindrée.
René Bayssat, le mécano heureux délégué à la maintenance des rares motos de Jean-Marc Brionnet, nous montre qu’il sait aussi s’en servir avec l’Alcyon 350 de 1935. Tout aussi rare ce 175 cc à double ACT concocté par Jean Mathieu pour AMC en 1953 est monté dans une partie cycle de DS Malterre à suspension arrière oscillante. Une superbe mécanique avec deux ACT entraînés par arbre vertical, couple conique et cinq pignons pour relier les deux arbres à cames. Le club des Aermacchi très dignement représenté et Alain Nibart en pleine séance de fâcherie avec sa combinaison ! Alain Nibart en pleine forme sur son Aermacchi Ala d’Oro 250 Stradale de 1963. Il paraîtrait aux dernières nouvelles qu’il ne s’agit pas de Dupond et Dupont comme le laissent croire les moustaches sous les visières de casque, mais de Douniau et Diep. Bernard Escallier en démo sur sa 350 Excelsior Manxman de 1938. Et jean-Pierre Hagmann sur sa Guzzi 500 Falcone qui se console des caprices de la Scott 600 Squirrel qu’il avait aussi amenée. Jacqueline Soupey sur sa Terrot 250 OSSG de 1934 défend vaillamment l’honneur de la gent féminine pas vraiment représentée au guidon des ancêtres. Et en attendant la version course RCP de ses rêves, Fred Soupey s’acharne consciencieusement à limer ses repose-pieds de sa Terrot 500 RSSE de 1939.
Quel plaisir de recevoir des ajouts aussi précis. Merci Serge.
Bonjour,
Quel bonheur de revoir le double arbre très personnel de Jean Mathieu ! Ce moteur est un savant mélange de pièces d’usine (la culasse et le système de distribution arbre/pignon), par contre tout le reste porte la signature Mathieu :
Graissage modifié avec carter inférieur de plus grande capacité, et suppression du système de retour d’huile en alu reliant la culasse au carter moteur sur les moteurs d’usine.
Allumage par magnéto à l’arrière du cylindre, technique utilisée sur toutes les « spéciales Mathieu » alors que l’usine a utilisé un système de rupteur (celui du 250 à ACT) ou une magnéto Scintilla en bout d’arbre d’admission (emplacement recyclé en prise de compte tour).
Bref, plein de modifications issues de la longue expérience de Mathieu. Il semble bien que ce fut un des rare moteur AMC 2 act fiabilisé et vraiment au point en carburation. Mattens, amateur Clermontois fut le dernier à utiliser ce joli bijou.