Une fois n’est pas coutume, on ne parle pas de motos anciennes aujourd’hui. Vous l’avez deviné en suivant mes écrits, je suis passionné par tout ce qui est révolutionnaire à son époque, que ce soit dans les avant-14 ou de nos jours. Une bonne raison pour me précipiter dès sa sortie, l’an dernier, vers l’Africa Twin CRF 1000 DCT et sa boîte à double embrayage, un système que j’ai déjà longuement apprécié en automobile. Allez, embarquez pour suivre en images nos vacances avec deux deux Africa Twin : 4500 km sans changer de vitesse ou presque.
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Mon Africa Twin totalise aujourd’hui 17 000 km dont 4 500 effectués en trois semaines cet été de Paris à Marseille par le Morvan et l’Auvergne puis en remontant les Alpes en zigzag le tout uniquement par (très) petites routes et chemins. Un régal… et une vraie révolution que cet automatisme contrôlé et contrôlable, une révolution qui devrait changer à jamais l’avenir de la moto, le temps que les plus traditionalistes soient convaincus, comme l’ont été avant eux les amateurs de voitures sportives. Le passage à cet automatisme est en fait aussi important que celui des vitesses par levier au réservoir remplacé par un sélecteur au pied. Automatique oui, mais il fait tout si bien qu’il devient rarissime d’intervenir par exemple pour un rétrogradage ou une montée de rapport en quelques dixièmes de seconde par deux boutons bien placés au commodo gauche. Pire, on s’aperçoit que dans certaines circonstances extrêmes, les petites épingles très serrées par exemple, que le mode auto sans intervention du pilote s’avère un poil plus efficace qu’un rétrogradage manuel par les palettes au commodo. C’est d’ailleurs uniquement dans ces cas extrêmes, demi-tours sur route étroite ou démarrage sur une côte abrupte face à de gros cailloux (en fait toutes les manœuvres lentes où l’on joue normalement de l’embrayage) que la boîte DCT est la plus étonnamment efficace. C’est aussi dans ces circonstances qu’elle réclame un certain temps d’adaptation, ou plutôt une mise en confiance, car elle va tout faire très bien, mais sans vous qui êtes privés de ce bon vieil d’embrayage manuel que vous auriez fait patiner pour régler le problème. Pour vous consoler, la boite DCT vous laisse le pied gauche totalement libre et croyez-moi ce n’est pas un mince avantage quand des passages trop difficiles demandent un peu d’assistance. Le seul choix qu’il vous reste est celui du mode de fonctionnement de l’automatisme. D, pour une conduite relaxe et économique avec d’étonnantes reprises dès les plus bas régimes ; S1, mon mode préférée qui comprend vite en fonction de la vigueur avec laquelle vous tournez la poignée s’il doit reprendre sur le même rapport ou en rentrer deux et monter dans les tours, sans le moindre à-coup, bien sûr. Le mode S2 trouve bien sa place dans les enfilades de virages surtout si le pote avec qui vous roulez vous asticote un peu, tandis que le S3 en fait trop à mon sens avec des montées systématiques aux régimes maxi qui ne correspondent pas plus à ce type de moteur qu’à mon style de conduite. Bref, nous partîmes à quatre sur deux Africa Twin DCT identiques et la conclusion s’impose à tous, aux pilotes comme aux passagères, enchantées de ces changements de rapports en douceur , le retour aux boîtes « d’avant » serait vraiment difficile.
Vidéo souvenir sur les liaisons des pistes de ski entre Risoul 1850 et Vars.
Carnet de route : Paris, sortie autoroute Auxerre, Morvan, Thiers, Lac de Paladru, Aix-en-Provence, les Alpilles, Avignon, Marseille, Moustiers-Sainte-Marie, gorges du Verdon, Valberg et le Mercantour, col de Turini, col de Cayolle, col de la Bonnette, passage en Italie vers Cuneo, remontée par le col d’Agnel pour aller dans le Queyras, gorges du Queyras, Vars et les pistes de ski entre Risoul 1850 et Vars, col de l’Izoard, Viù en Italie par le col de Lys et une petite route en impasse vers les sommets, val de Viù et lac de Malciaussia, lac Majeur, lac d’Orta, montée sur la Mottarone et ensuite via Domodossola, le col du Simplon, quelques chemins dans les vignes suisses vers Martigny, col des Mosses et Leysin vers le lac de Malbuisson dans le Jura et retour par les petites routes de Bourgogne.
Ben oui, une pièce faite à la machine est toujours mieux faite qu’à la main, c’est comme ça.
Le changement de vitesse, c’est pareil.
Combien de gens gueulent après les véhicules électriques ou automatiques sans en avoir jamais essayé.
15 minutes pour s’habituer à une boite auto ou robotisée, alors qu’il y a encore des gars qui pulvérisent leurs
embrayages en moins de 10 000km tellement ils sont maladroits (et souvent sourds par dessus le marché).
Les motos anciennes étaient modernes à leur époque…et ceux qui n’ont pas évolué ont coulé.
Il faut se poser les bonnes question:
pourquoi les Mobes bleues et autres 103 se sont vendus à million d’exemplaires?
Sur les bagnoles, ça fait longtemps que la boite manuelle ne devrait être fournie qu’en option
(mais ce n’est que mon avis!).
Merci pour ce commentaire. Par contre, autant je suis séduit par un moteur coupleur et caractériel allié à une boîte à double embrayage, qui joue elle même ou permet de jouer des vitesses, autant je crains l’électrique et sa linéarité.
Cet article fait réver d’un point de vue de la balade routière, ayant essayé l’Africa Twin DCT en enduro, c’est une grosse mobylette certe agréable et aboutie, où l’absence de sélecteur de vitesse se paye par un poids exorbitant.
Vous avez dit Africa Twin ? comme les motos du Dakar ? d’il y a des décennies alors puisque les machines actuelles sont dans la gamme des 450cm3 /60cv/130kg.
La rupture technologique reste à venir comme pour les véhicules TESLA car le moteur à explosion a un rendement tellement imparfait du point de vue du cycle de carnot que les « verrues » qu’on lui adjoint pour le parfaire ne changent pas le coeur du problème , il faut souligner la performance de notre champion de france Bastien Hieyte S2 Trial sur une moto innovante :
https://www.youtube.com/watch?v=Vwr4v3xJb5E
Bientôt une moto TESLA ?
Je m’égare, merci pour l’article qui en toile de fond invite à l’aventure et au rêve.
La moto ne fait que suivre la voiture, il n’y a plus d’automobile de sport ou de course avec un levier de vitesses à l’ancienne et changer de rapport manuellement avec un bouton ou géré par un automate ne met qu’environ 1/15e de seconde
Est-ce une trahison que d’aimer aussi le présent et le futur (que mon métier fut de prévoir pendant une trentaine d’année). Pas d’inquiétude je profite toujours avec plaisir de mon ABC-Gnome Rhône de 1922 qui était tout aussi révolutionnaire à son époque.
A sa géniale boite près, l’Africa Twin est très minimaliste et sans aucun des multiples gadgets qui deviennent courants.
Trahison
Non François Marie pas vous
Dis-donc, l’automatisme a sacrément progressé depuis le Manurhin !!
Bonsoir,
la seule chose qui manque a ces motos c’est la clim, ou le chauffage suivant la saison. Desole de rester un integriste du minimalisme a moto, pour ce genre de balade je prefere mon grand cherokee et puis en vitesse courte au revoir pour me suivre.
Bien motocyclistement.