Vous avez déjà vu ou vous allez découvrir dans les médias les grandes vedettes du dernier Salon Moto Légende, la superbe expo des Indian, l’étonnant plateau de la vente aux enchères organisée par Orsenat avec ses rares avant-14 comme le tri-car Bruneau, ses Moto Guzzi des années 20, Bianchi des années 50 et nombre d’autres raretés. Oublions donc ces stars pour un temps pour partir à la découverte des présentations les plus insolites.
« L’Aermaquette« , une réplique à l’échelle deux tiers de l’Aermacchi Ala Verde de 1964 (1m d’empattement contre environ 1,50 m pour les vraies) jouxte les grandes de la marque sur le stand d’Alain Nibart. « dix jours avant il n’y avait que des bouts éparts, et je l’ai fini cette nuit » avoue son créateur Dominique Secco qui arrive arrive ici l’air épuisé pour livrer sa machine.
« Une telle réalisation c’est 200 heures de travail. Ce qui m’a posé le plus de problèmes ce sont les garde-boue. J’ai moulé l’arrière sur une chambre arrière et l’avant, directement sur le pneu. Ce qui prend le plus de temps par contre c’est le réservoir. J’ai sculpté la forme dans un bloc de mousse Styrodur en me basant sur les photos fournies par Alain Nibart. Ensuite je ponce (donc il est !) , je recouvre le tout d’un scotch adhésif spécial en aluminium et j’étale la résine polyester au dessus. Une fois sec, il ne reste plus qu’à verser de l’acétone à l’intérieur pour dissoudre la mousse. Ensuite un long, très long ponçage, de l’apprêt et la peinture avec entre-temps la création d’un moule au cas où j’aurais d’autre commandes. La partie mécanique est finalement beaucoup moins compliquée. On trouve la majorité des pièces issues de mini-bikes de dirt. Le moteur 125 cm3 quatre temps qui vient d’un faux Dax chinois n’a coûté que quelques dizaines d’euros. Cette Aermacchi est ma quatrième réalisation. La première en 1998 était une Ducati Mostro avec un moteur de Honda 50 S car je voulais 5 vitesses. J’y ai bien passé 500 heures. En 2010, j’ai présenté une Ducati Scrambler 450 et en 2015, une réplique de la XT 500 avec un moteur Honda de 80 cm3 et un cadre de Yamaha GT80. L’année prochaine je compte bien présenter une 350 RD/LC. »
Norton Mills 750. On ne sait pas grand-chose sur cette mystérieuse Mills de la fin des années 60 exposée derrière son stock de pièces d’occasion par Denis Urman qui l’a dénichée au nord de l’Angleterre. La partie cycle, l’habillage sont ceux d’une Norton Manx, et le bas moteur semble de même origine encore que diablement modifié. Tout le haut moteur est par contre de fabrication maison avec un cylindre alu et culasse du même métal. Vu de l’extérieur il est difficile de savoir si la distribution à quatre soupapes est commandée par un double ACT entraîné par chaîne puis train d’engrenages, ou un simple ACT avec des culbuteurs. Ce moteur super carré (alésage x course 100 x 95 mm soit 746 cm3) gavé par deux gros carbus Amal, a également un double échappement et un double allumage. Tous renseignements supplémentaires sont les bienvenus.
Motom Delfino 160. Les assurances Jacquot, toujours bien « illustrées » au salon, exposaient cette année le très curieux Motom Delfino de 1953, une motoscooter dont le 160 cm3 quatre temps culbuté et refroidi par air forcé est tout serré devant la roue arrière et entièrement laqué de blanc comme le reste de la machine. Fuites d’huile interdites. Absorbé par le bar chez Nibart, je n’ai photographié depuis ma chaise que le très curieux carter de chaîne fixé directement sur le tambour de frein. La photo entière est empruntée à rossomotom.it
Vous avez tous admiré la superbe expo Indian, mais avez-vous vu celle-ci exposée par « Les Bielles de Jadis » dans le pavillon des clubs. Il s’agit d’une Indian Brave, une 250 cm3 quatre temps à soupapes latérales fabriquée en Grande-Bretagne par Brockhouse engineering de 1951 à 1955 (l’année de celle-ci) pour le compte d’Indian aux États-Unis que tentait désespérément de faire revivre son mécène (et grand historien de la moto) Flyod Clymer.
Partir en famille et en side-car, c’est possible. On connaissait les sides britanniques façon caravane, mais ce Steib TR 502 biplace en tandem, fabriqué à quelques exemplaires seulement, est considérablement plus rare. Pour ne rien gâcher il était attelé d’une Zündapp KS 600 qui ainsi pourvu méritait plus que jamais son surnom d’éléphant vert.
Quand deux photographes se rencontrent que pensez-vous qu’ils font ! Et bien ils se photographient. Derrière l’appareil, Bruno des Gayets, qui prépare son prochain livre sur les VIP de la moto, et devant l’objectif, le bien connu Jean-Pierre Pradères
Un jus exceptionnel pour ce tricar Bruneau dit « tue-belle-mère » d’environ 1904 qui se vendit 31 000 € aux enchères organisées par Orsenat, les soupapes sont automatique pour l’admission et latérale pour l’échappement, la culasse est à refroidissement liquide par thermosiphon, la transmission par chaîne sous carter et on notera le double frein arrière à enroulement aussi complexe que sans doute peu efficace.
Cette Vincent 500 Comet insolite proposée aux enchères à 15 000 € par Orsenat ne se vendra pas. Ce n’est pas à proprement parler une vraie Vincent, mais une construction réalisée en 1979 en Grande-Bretagne par Adrian Cattell, membre du Vincent Owner’s club, qui la baptisa Black Cat (les trois premières lettres de son nom). Le cadre est de 1958, surmonté d’un réservoir maison et l’ensemble est plutôt élégant bien que les suspensions conventionnelles dénotent presque sur une Vincent.
Au chapitre des curiosités, vous vous êtes peut-être étonnés sur le stand du club Morini devant un curieux échappement présenté sur la moto dans sa version originale et en pièce détachée refabriquée par le club. Ce curieux assemblage avec entrée d’air annexe vers le silencieux était tout simplement une ingénieuse façon inventée par l’ingénieur Franco Lambertini pour tricher sur le niveau sonore en passant la Morini 125 Corsaro Regolarita au contrôle technique. Le pilote obturait l’entrée d’air avec sa jambe et le bruit était ainsi notablement réduit. Sacrés Italiens ! (La photo de la moto entière n’est pas prise au salon mais au concours de la Villa d’Este.
Très belles motos !
L’Indian Brockhouse, à part son nom et sa belle gueule n’avait rien pour elle. Invendable, elle est devenu une rareté.
C’est un poumon dont la boite (3 vitesses seulement) avait été dessinée pour que la seconde seconde échappe en permanence. Dans toute ma vie, je n’en ai vu rouler qu’une (dans le Berry!) et elle avait éveillé ma curiosité.
Imaginons la même avec une boite quatre et un moteur culbu…
Encore des surprises, comme quoi, on ne connait jamais tout !!
Bravo et merci
devant l’immensité, la recherche de l’insolite 🙂