Epoqu’Auto 2021

Ah, Enfin ! Ça fait sacrément plaisir de pouvoir visiter à nouveau des salons. Et quel meilleur début qu’Epoqu’Auto l’une des manifestations phares de l’année qui a battu un nouveau record cette année avec 82 000 entrées. Côté moto, pas de grand plateau monomarque cette année comme on en avait l’habitude, mais une immense exposition partagée en trois rangées que nous avait concocté Fabrice Follis, le responsable moto du club 3A organisateur. Un club fondé en 1956 avec, entre autres, Henri Malartre, créateur d’un des plus beaux musées auto-moto français à Anse à quelques kilomètres de Lyon.

Fabrice Follis, le petit-fils de Joseph Follis fabricant de cycles à Turin qui émigra en France avec la même activité et dont le fils François créa en 1903 les motos éponymes. Bon sang ne saurait mentir, Fabrice réalise en 2016 un plateau exposant toutes les motos construites par son papa. Pris dans l’engrenage, il s’occupe dès lors de l’organisation des motos à Epoqu’Auto avec l’aide d’autres clubs. Cette année il prend tout en charge avec son équipe des 3A pour rassembler ce colossal plateau d’une bonne centaine de motos des tout débuts jusqu’aux années 50. On a rarement vu un tel rassemblement avec, vous le verrez, beaucoup de motos fort rares : toutes les Motorettes Terrot, par exemple, une Moser de 1913, la Train quatre cylindres, une floppée de quatre cylindres américaines, La Viratelle qui fêtait ses cent ans, Ultima et New Map, des marques lyonnaises, une poignée de Dollar, quelques Harley pas courantes et ma Simca Sévitame qui ne pouvait manquer l’occasion, car le thème de l’expo auto était cette année consacrée à cette marque. Bon, y avait aussi une ancienne Brough Superior et quelques Brough actuelles dont l’étonnante réalisation concoctée par Aston Martin qu’on imagine plus dans musée d’art moderne que sur la route. Bref ces belles Brough sont autant hors sujet ici, qu’elles l’étaient au milieu des ancêtres. Une critique aussi dans ce formidable plateau est, qu’à vouloir trop en faire, Fabrice a un peu mélangé les genres dans l’énorme espace disponible sans toujours réunir des familles définies. Un poil confusant pour le public d’autant plus que les panneaux explicatifs n’arrivèrent pour la plupart que dans la journée du samedi.

Fabrice Follis s'est retroussé les manches et a même tombé la chemise pour rassembler cette colossale exposition.
La Simca-Sévitame de 1939 étant l'une des vedettes, je me mets en tête !

And least but not least comme disent les britons, le stand du Vintage Revival (ne manquez surtout pas la prochaine édition à Montlhéry les 7 et 8 mai 2022 et dépêchez-vous de vous inscrire, il n’y a jamais assez de place) exposait une fabuleuse collection de Motosacoche, la marque qui sera à l’honneur en mai. Autour du plateau central, les clubs de marque avaient aussi réuni de belles brochettes de leurs productions, chez Motobécane que chez Terrot et Monet-Goyon qui fêtait les 100 ans de son premier scooter.

Trop de motos pour que je m’attarde sur chacune d’elle, mais les fiches sont à portée de clic pour de plus amples renseignements !

Des origines à 1921

Georges Richard Herdtlé Bruneau-1905
Terrot Motorette 250 n°2-1919 Zürcher & Luthy (ZL)
Terrot Mototette 350 n°3-1913
Magnat Debon 4hp 1914 à soupapes culbutées
Terrot 635 Motorette n°4-1913
Sortie de grange chez le Terrot Club de France avec cette Motorette n°5 de 1914 à moteur MAG 500 cm3 semi-culbuté très modifiée qui avait été transformée en scie à ruban, le MAG tournant sur un cylindres et le second servant de compresseur.
Terrot 750 type C-MAG 2c14-1919
Ultima 3,25 hp 1922
Viratelle 350-1921
Douglas 350 W 1914
Moser 550 en V à 50° dans une partie cycle Automoto - 1913
Monet Goyon-Vélauto T1-1921

Monet-Goyon présentait quelques-uns de ses premiers scooters. La marque déposa en effet le terme en 1921 et peut revendiquer le centième anniversaire de ce dépôt du nom « Scooter » en France. Ceci n’empêche que ce nom, tombé dans le domaine public, désigne depuis tous les deux roues du même concept, tout comme celui, de Motocyclette inventé par les frères Werner, le frigidaire utilisé pour tous les réfrigérateurs, ou la mobylette définissant les cyclomoteurs de toute marque. Le concept du scooter qu’on ne peut guère définir que comme un véhicule à deux roues dans lequel on s’assoit, contrairement à une moto, qu’on enfourche. Ce concept exista bien avant, à commencer pratiquement par la Félix Millet de 1895, (à ceci près qu’elle n’avait pas de marche-pieds). Les autres pionniers sont le Elleham Danois à moteur Peugeot puis maison de 1904 à 1909,  le Meeijer néerlandais de 1908, l’Autofauteuil fabriqué à Blois qui définit plus précisément le genre de 1902 à 1924, et tous les « scooters » américains et britanniques à partir de 1915, l’Autoped en 1915, le Mobile Pup et l’Auto-Glider en 1919, le Kingsbury, le CAŠ tchécoslovaque à moteur flat twin, l’Unibus de 1921 véritable précurseur du scooter moderne avec un  carénage et un tablier en tôle et bien sur le plus connu Skootamota né en 1919 et produit jusqu’en 1923.

Les années 20

Koelher Escoffier 500 Mandoline tourisme de 1924 et une 1000 Koelher Escoffier de 1929 en arrière plan
Terrot 350 HSSO 1929
Hellesen 350 Moser Pontarlier 1924
Ultima 500 D3-1934
La Faret bordelaise de 1927 prix du patrimoine Motul en 2016, et dont la seule originalité est sa magnéto horizontale sur la côté du moteur 175 cm3 Moussard
Terrot 350 HS 1927
Rudge 500 4 soupapes parallèles 1925
Scott 532 Squirrel bicylindre 2 temps 1922
MGC 500 JAP N3 dite "Ecrêmeuse" 1929
Dollar 350 KSS 1929
Cleveland 1000 Tornado 1929
Ace 4 cylindres 1926

Les années 30

Henderson 2000cm3 - 6 cylindres-1930
BCR type IS 500 cm3 Chaise 1932 - Grand prix du Patrimoine-Motul 2018
Ultima 500 D3-1934
Peugeot 100 P3 GS 1939
Peugeot 350 P135 GTS 1938
Le club Dollar avait apporté 15 motos dont cette 350 R4 de 1931 au premier plan
Gnome Rhône 800 AX2 - 1940 avec en arrière plan les attelages à roue tractée BMW et Zündapp
Excelsior 350 Manxman 1938
Ariel 1000 Square Four 1939

De 1940 aux années 60

Harley Davidson 750 Servicar
Gnome Rhône 200 R5 Grand Luxe carénée 1953
Follis 250 JLO 1955
Terrot 175 Rallye 1960

Les années 70

Zündapp 50 KS Sport 1968
Zündapp 50 Falconette type 550
Kündapp 50 KS-LC TYPE 517/10-1973
Ossa 250 trial Mick Andrews Replica 1972
Le cadre d'une Mobylette comme vous ne l'avez jamais vu.
Motobécane 125 LT3-1975
Lambretta Lui 1968. Une ligne signée Bertone
Motobécane 50 AV881 M. L'un des dix ultimes exemplaires d'une série spéciale vendue en 2002
Un formidable réunion de toutes les versions de la XT 500 Yamaha sur le stand du salon du 2 roues (C'est du 3 au 6 mars 1922)

L’expo Motosacoche sur le stand du Vintage Revival

Motosacoche 692cm3 2C14ATT SuperSport 1926. Surnommée la Marguerite à cause de son assemblage de pignons d'entraînement des 2 ACT, cette prestigieuse machine est une réplique à l'identique refabriquée de A à Z et ne peut qu'admirer ce fabuleux travail qui fait revivre l'une plus formidables motos des années 20.
Motosacoche 495 cm3 type 403 2C10-1920
Motosacoche 500 culbutée D50 - 1931
Motosacoche 215 cm3 D2-1908
Motosacoche 215 cm3 type A-1905 : les débuts de la légende.

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11 commentaires sur “Epoqu’Auto 2021

  1. Fabrice Follis dit :

    Bonjour les Jeunes Passionnés de Motocyclettes,
    avant tout je voudrai tous vous remercier pour l’aide que vous m’avez apportés pour redonner de l’importance à la Moto dans un des plus beau salon annuel d’exposition de France qu’est Epoqu’Auto et Moto.
    J’ai volontairement choisi cette année une exposition d’avant guerre pour montrer aux visiteurs que la moto n’a pas commencé en France avec l’arrivée des motos Japonaises dans les années 60, mais bien au début du siècle dernier et que leur pays était au cœur des plus belles inventions mécaniques. en effet, très peu d’invention et de développement mécanique après la seconde guerre mondial, si ce n’est en matière de pneumatiques, de freins et d’aciers. Par exemple MGC connaissait déjà le cadre poutre en alliage d’aluminium que l’on retrouve pas moins de 100 ans après chez le fabriquant de la magnifique prouesse mécanique de la Midual.
    Dans cette exposition en ce qui concerne les marques une quarantaine et les modèles une centaine, j’ai choisi des machines rares et pour certaines d’exceptions, mais aussi entièrement rénovées ou dans « leur jus » pour montrer que des motos de 100 ans se conservent très bien et à quel point il est important de préserver ce patrimoine.
    Aussi je sais que l’histoire a son importance, qu’elle est nécessaire pour comprendre les phases et les transitions dans le temps, mais que pour 80 000 visiteurs et photographes ce défilé de machines anciennes étonne et reflète parfaitement votre travail de conservateur avec une seule passion commune, la Moto.
    Merci du fond du cœur de vous être déplacé et d’avoir contribué à ce salon.
    Fabrice Follis

  2. fmd dit :

    Pas de problème, j’ai bien enregistré que BCR est l’anagramme des créateurs de la firme BERTELLETO, COSNAY et RAYNAL et que Bechir et Collin ne sont responsable que des moteurs des premiers modèles deux temps.

  3. Mahistre Didier dit :

    Bonjour FMD, on ne peux t’envoyer des documents v ia ton blog si tel était le cas, je t’expédierais les papiers à entête de la marque BCR désignant les constructeur BERTELLETO, COSNAY et RAYNAL et toutes les dossiers des mines qui donnent comme constructeur BERTELLETO, COSNAY et RAYNAL du 29 janvier 1921 au 3 descendre 1928. Cordialement

    Didier

  4. fmd dit :

    Merci Didier de soulever ce problème. Les publicités de la marque dans les années 20 indiquent en effet Bertelleto, Raynal et j’ai été surpris que Bernard Salvat parle de Bechir, Collin, Raynal et j’ai repris cette explication de l’anagramme sans doute à tort (comme d’ailleurs Motul Fondation du Patrimoine dans son attrition du prix). Jean Bourdache nous donne l’explication et l’historique dans son blog , Bechir et Collin étaient les fabricants du moteur deux temps des premières motos 125 cm3 BCR.En 1924, les BCR sont ensuite annoncées Bertelloto Raynal, puis annoncées sous le seul nom de Raynal à partir de 1924. Les initiales BCR sont donc vraisemblablement celles des fondateurs de la firme Bertelleto, Cosnay et Raynal.En tout état de cause je supprime de mon article l’explication du nom.

  5. Mahistre Didier dit :

    Bonjour,

    En aucun cas la marque BCR n’est l’abreviation deBechin-Collin-Raynal, BCR c’est BERTELLETO, COSNAY et RAYNAL quand au type IS il a été homologué pour la série le 3 décembre 1928.

    Cordialement

    Didierr

  6. dominique rudler dit :

    très belle expo et toutes les photos n’ont pas été faites par François Marie. J’ai aussi apprécié le clin d’oeil historique des Midual à MG ou Brough superior. Dom

  7. Berrier Christian dit :

    Bonjour,

    On nous présente dans beaucoup de salons la Faret Bordelaise comme une fabrication locale et unique survivante. Grand prix du patrimoine Motul 2016, ok, la restauration est certes de belle qualité, mais cette moto n’est autre qu’une Le Grimpeur PS 175.
    Alors, fabrication locale sous licence quand la marque est passée sous le giron de Dresch?
    Merci pour ces belles Photos et reportage.
    Christian

  8. fmd dit :

    Merci Michel de cette précision.

  9. Michel Gagnaire dit :

    Bonjour,
    Merci pour cette galerie de photos. Ce salon est toujours très important et de qualité.

    Je ne veux pas entrer dans la polémique sur le nom « Scooter » qui avait été déposé en France par Roditi en 1919.
    Monet Goyon ne l’a pas déposé ensuite, mais a profité de son passage dans le domaine public, ainsi que les autres constructeurs de ce type d’engins.
    Il est vrai que MG qui construisait des Vélauto depuis 1919, les a appelés « scooters » à partir de 1921, d’où le centenaire.

    Bonne continuation.
    Amicalement.
    Michel Gagnaire.

  10. fmd dit :

    Je ne suis malheureusement pas un grand spécialiste des Ultima, mais j’espère qu’un de mes lecteurs saura vous répondre. Quant à sa datation, c’était celle indiquée.

  11. Mazet Henri dit :

    Bonjour, Très beau reportage, merci.
    Je suis intrigué par l’Ultima de 1922 (présentée comme de 1913. sur un autre support).
    J’ai acquis cet été une Ultima assez semblable, apparemment de 1921, mais avec un cadre légèrement différent : le tube incliné avant est rectiligne et non « tordu » comme celui de la photo. Par ailleurs j’ai le démarrage à la manivelle et pas de pédales. Ce cadre serait-il typique des versions « à pédales »?
    Ma fourche est aussi différente, de type pendulaire.
    Photo visible sur mon blog : http://faites-pour-rouler.over-blog.com/2021/08/de-la-p102-a-l-ultima.html
    En savez-vous plus sur les versions disponibles à moteur semi-culbuté de cette époque ?
    Merci