Suite du chapitre précédent « …quelques ingénieurs sans complexes tentent de contrer les solutions techniques qui ont fait leurs preuves avec des dispositions inusitées jusqu’alors. Un bon exemple, les « flat one », autrement dit des moteurs avec un cylindre horizontal disposé transversalement. Pas si sot ! »
NSU fabrique depuis 1950 à Neckarsulm des Lambretta LD sous licence avec un contrat de cinq ans. Le contrat n’est pas renouvelé et la grande marque allemande présente en 1955 le Prima. La première version est animée par une évolution « made in Germany » du Lambretta avec un cylindre vertical et une transmission par arbre, mais la vraie nouveauté est commercialisée en 1957 (et jusqu’en 1960) avec le Prima V qui exprime tout le savoir-faire technologique de la marque.
Surprise, le moteur 175 cm3, toujours deux-temps (une version 4-temps restera au stade du proto), développe 9,5 ch et reprend la disposition horizontale et transversale du cylindre inaugurée par Ducati. Astucieux, on gagne ainsi plein de place et le vilebrequin est en ligne avec la boîte (à 4 rapports commandés par pédale) qui se loge dans le bras oscillant et engrène directement sur la roue arrière par l’intermédiaire d’un couple conique. Le Prima se distingue encore par des suspensions à amortissement hydraulique particulièrement efficaces, un démarreur électrique … et une esthétique « teutonnisée » avec un garde-boue avant rappelant les casques de la Wehrmacht. On n’échappe pas à son passé !
Engin extraordinaire, unique en son genre, d’un confort inégalé. Démarrage par dynastart, horloge au tableau de bord, chauffage aux chevilles, cric incorporé permettant de lever l’avant ou l’arrière en cas de crevaison, roue de secours sous le porte bagage, crochet pour le casque…J’ai parcouru des milliers de km à son guidon.Tenait le 100/110 km/h sans difficultés. Par contre, s’encalaminait assez rapidement.
Il y avait de l’idée, surtout pour le centrage des masses et l’équilibre.