Coupes Moto Légende 2022 : le plateau rajeunit

Les Coupes, enfin retrouvées, restent fidèles à leur réputation : monumentales ! Entre les clubs, la bourse, les participants installés tout autour du circuit et les motos de prestige dans les box…, on a du mal à faire un tour complet en une seule journée. Cela dit, on note d’année en année un rajeunissement progressif du plateau avec de plus en plus de motos des années 70-80 et de moins en moins d’anciennes. Il faut avouer que les avant-guerre n’étaient pas gâtées par le programme de roulage avec quelques tours de circuit le samedi à 8h50 pour les plus de 175 cm3 puis à 8 h 30 et à 17 h 05 le dimanche. Il est dur de contenter tout le monde avec autant d’engagés, mais le résultat risque fort d’être une désaffection croissante des avant-guerre à Dijon-Prenois. Les Coupes marquent aussi un peu le pas ; presque, autant de participants que les années précédentes et plus de visiteurs selon l’organisation, mais, tous comptes faits, moins d’exceptionnel, ou peut-être suis-je blasé, car j’ai l’impression de n’avoir rien découvert que je n’avais déjà vu. Il faut dire que les Anglais étaient beaucoup moins nombreux et cela fait un sacré trou. On apprécie enfin la part belle faite aux petites cylindrées avec un circuit qui leur était spécialement réservé.

Côté course

Côté course, admirons au passage cette belle 500 Paton vue sous un angle bien inhabituel.
C'est une règle absolue de toutes les réunions de motos anciennes importantes, l'une des grosses vedettes est l'exposition de motos de compétition réunies par Gérald Motos. Les coupes de cette année ne dérogeaient pas à la règle avec ce bel étalage et, en tête de gondole, la CZ d'usine avec laquelle Jean-Michel Hervé finit 3e dans sa catégorie au Bol d'Or 1970. La moto courut ensuite au Championnat de France les trois années suivantes.
Les collectionneurs de belles Italiennes anciennes sont toujours en majorité dans les stands de la pit lane. Ici une Gilera 500 Saturno Corsa de 1956.
Belle paire de Maico, non ? une 250 MD RS de 1974 pour monsieur Klink, et sa sœur jumelle pour madame Klink. C'est beau la vie de couple !
D'accord, ce n'est qu'une réplique, mais elle l'annonce clairement et les records du monde remportés par ce Guzzino 54 cm3 en 1948 valent bien cet hommage.
Côté moto, la bourse ne valait guère le déplacement, mais on pouvait acheter sur le paddock ce bitza d'époque avec un moteur Triumph 500 tout alu daté de 1945, et un furieux air d'Italienne pour le cadre et l'habillage.
Mini réplique à pédales de la MV Agusta 4 cylindres de Leslie Graham en 1954 réalisée en 1954 par le département course de MV Agusta à la demande du Comte Corrado Agusta (frère du comte Domenico Agusta qui tenait les rênes de l'usine) pour son fils Riccardo qui a alors 4 ans. La MV de "Rocky" pèse 16 kg avec une longueur de 1,10 m et des roues de 14". La précieuse relique fait partie de la collection du Moto club Bustese.

Du côté des anciennes et des clubs

Ambiance avec la Mobylette version 1960, la vraie Bleue, et son heureux pilote en pleine séance de mécanique devant les yeux émerveillés de sa dame de coeur.
Comme d'habitude le RMCE (Rétro Moto Club de l'Est) de Morvillars était venu en force : avec 29 motos, 19 personnes et 12 camionnettes !
Dans l'ordre chronologique c'est la Peugeot de 1901 à moteur ZL qui entame la longue rangée d'exposition.
Faute d'un vrai grand musée national, il est des musées privés qui bougent et c'est le cas de la Grange à bécanes qui expose depuis 2013 une centaine de motos à Bantzenheim. Pour les Coupes, la Grange à Bécanes avait consacré son chapiteau à sept motos Ravat (dont elle possède les 65 modèles produits, il ne lui manque que la 650 monocylindre dont il ne fut fabriqué que deux exemplaires).
Ravat 125 U pour Ecclésiastique 1923
Ravat 175 ER2 1929
Ravat 300 ER10 à moteur Blackburne à soupapes latérales, 1932
Fidèle lui aussi parmi les fidèles, l'Indian Club de France se désolait quand même que les avant-guerre soient de plus en plus délaissées.
Émotion, en redécouvrant la Terrot 175 Super Ténor comme neuve qui fut ma première moto, sur le stand d'Arbracam.
L'amicale MZ et des motos de l'est présentait toute la gamme routière de la marque avec, en vedette, cette bien rare 250 ES de 1959 appartenant à Louis Daniel.
C'était décidément l'année Ravat, car ce beau 50 R7 de 1952-53 faisait partie de la douzaine de cyclos exposés par le Club Français du Cyclo Sport.
Admirez le blocage du levier d'embrayage pour passer en mode vélo !
Le club Motobécane était consacré cette année à la course et aux modèles trois cylindres avec, entre autres, cette malheureuse version du Paris Abidjan Nice préparée par Yves Kerlo et Camino pour Remy Louvel en 1976.
Après sa nationalisation après-guerre la firme tchèque Ogar fabrique des Jawa-CZ simplement rebadgée à son nom comme ce bel exemplaire de 1948
Un duo de choc avec deux Honda des années 60 rarissimes dans nos contrées. En rouge la 250 CIII 72 de 1963 avec ses non moins rares accessoires d'usine et d'époque.
Cette Honda 305 cm3 CS77 de 1962 appartenant à Bernard Wisniewski est sans doute l'unique exemplaire en Europe.
Vraiment pas courante, la 125 GT Suzuki de 1976 avec son cadre coque en polyester dû à Jacques Roca.
Finalement les Yamaha RDLC 350 ont tellement couru et fait les 400 coups, qu'il devient rare d'en voir une "Mint" comme disent les british.
BMW, si souvent conservateur étonne aussi parfois par des produits surréalistes, aujourd'hui un scooter électrique et, en 1988-89, cette étonnante BMW 1000 K1. Un modèle fort rare que son club exposait à dix exemplaires !

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9 commentaires sur “Coupes Moto Légende 2022 : le plateau rajeunit

  1. serge CUTARD dit :

    Grand merci pour ce beau reportage . N’ayant pu y venir cette année .
    Il est vrai que les anciennes n’ont plus trop « le vent en poupe » et c’est regrettable , mais c’est ainsi , il va falloir s’y faire .
    Merci encore et à l’année prochaine … mais en direct !
    Serge

  2. André Damois dit :

    Merci et bravo pour ce reportage très précis ! Exceptionnel de professionnalisme !
    Et oui, Pierre G nous a quitté en pratiquant sa passion pour toutes les mécaniques. Comme tous les comédiens veulent mourir sur scène… Paix à son âme et forces à sa fille accidentée pour la rééducation !

  3. Niko dit :

    Bonjour,
    Une manifestation qui commence à s’essouffler fortement malgré l’ouverture des roulages aux motos d’occasion.
    3 series, la C, la L et la J qui présentaient le même style de moto alors que les avant guerre heritaient des pires horaires, ce qui montre bien l’attention portée par les organisateurs à cette période..
    Au niveau visiteur, j’ai trouvé le dimanche bien calme.
    Par contre j’ai trouvé que l’organisation des roulages (respect des horaires..) a été cette année optimisée malgré de nombreuses chutes.
    Au niveau « découverte », je citerai pour ma part, la standard a moteur D50, la motosacoche A35, la majestic, la nougier 350 cc 4 cylindres et quelques autres dont un kreidler VanVeen « neuf ».
    Pas sur d’y retourner l’année prochaine même si j’aime bien cet évènement.
    Peut etre Varano en 2023 a la place.

  4. David dit :

    Merci pour ces reportages remarquables.

  5. Denis dit :

    La 350 Abidjan Nice est visible au musée Motobecane de Saint Quentin 02

  6. François Arséne dit :

    le plateau rajeunit … mais ni toi ni moi, ça compense ! Mais tu t’es quand même régalé …
    J’aimerais mettre en avant la qualité et l’excellent état du matériel présenté, comme on l’a constaté au contrôle technique, ainsi que le comportement des participants, encore plus serein qu’à l’habitude.
    Une pensée et ma sympathie très attristée à la famille du side-cariste dont j’ai appris la disparition hier matin. Je forme des vœux pour le prompt rétablissement de sa fille, sa co-équipière, blessée dans l’accident

  7. Airy-Hugues MILLET dit :

    Une bien belle manifestation, que j’ai ratée hélas! Le rajeunissement du plateau est chronique et lié aussi au vieillissement de la population, c’est indéniable et c’est la logique des « motos de nos vingt ans »…
    A noter toutefois cette année quelques tristes points noirs, l’accident d’un side-cariste sur le circuit , et quelques autres accidents parmis ceux en chemin pour se rendre aux coupes ou sur le retour. Toutes mes condoléances aux proches de ceux décédés dans l’accomplissement de leur passion.

  8. Boulard jean dit :

    Comme si j ‘ y étais merci pour ce reportage .

  9. gérard MALMASSON dit :

    BELLE JOURNEE…votre petit reportage photos m’a plu,MERCI