Scooter et tout terrain, l’association semble a priori incongrue et dans l’histoire ce ne sont pas l’anecdotique participation d’un quarteron de Vespa au Paris-Dakar de 1994, ou quelques autres rallyes hors route et sur deux petites roues qui prouveront le contraire.
Il y eut pourtant un scooter qui dut toute sa publicité à ses vrais exploits et succès dans les plus difficiles des rallyes tout terrain : l’Osa polonais construit par WFM à Varsovie.
Original par ses formes rebondies, original par ses choix techniques et original par ses étonnantes possibilités en tout-terrain, le WFM Osa a marqué l’histoire (Osa = guêpe en polonais). Il est ici dans sa version M-50 de 1961.
Une longue description dans la fiche consacrée au WFM Osa M-50 de 150 cm3 vous a déjà tout dit sur ce très original scooter polonais et son évolution M-52 en 175 cm3. La conception hors du commun de ce scooter, lui confère de fait d’étonnantes possibilités en tout-terrain que WFM va exploiter au maximum pour sa publicité en engageant son Osa dans les plus grandes épreuves d’endurance dans ce domaine Pour mémoire, le secret de ces aptitudes de l’OSA peu communes chez les scooters sont en premier sa suspension avant à roue tirée à grand débattement, une sorte d’Earles inversée comme sur les FN série XIII ou la But d’Eric Offenstadt qui a récemment fait l’objet de deux articles sur ce blog. Il s’y rajoute la curieuse position du moteur type moto, qui a été tourné de 75° pour avoir le cylindre horizontal. Le résultat est un empattement très réduit qui favorise la maniabilité et un pignon de sortie moteur en hauteur, tout comme l’axe du bras oscillant qui permet une garde au sol de 160 mm. Sans oublier les roues de 14″ alors totalement inhabituelles. En bref, l’Osa est un vrai scoot-trail… 65 ans avant le Honda 750 X-ADV sorti en 2014. L’Osa était aussi, à son époque et en son pays, LE scooter chic et choc, ce qui lui valut d’être adopté dans tous les films par la maffia locale avec l’image qu’on peut supposer… un peu comme chez nous aujourd’hui le célèbre Yamaha 500 T-Max.
En juin 1959, l’équipe de l’usine, menée par le pilote chevronné Krzysztof Brun et huit Osa, participe au rallye en tout-terrain Star Skute à Ludwigsfelde, près de Berlin. Nos guêpes, ou bourdons plutôt vu leur embonpoint, y surpassent gaiement les motos CZ. Par la suite, les ventes de ces OSA polonaises seront d’ailleurs meilleures en Tchécoslovaquie et en Allemagne de l’Est qu’en Pologne.
La vraie carrière sportive des Osa commence en 1959 avec leur participation au rallye international des Tatras. Mirostaw Malec, y finit 7e face aux motos dans la catégorie 175 cm3.
Une autre épreuve est organisée en 1959 pour vanter la fiabilité de l’Osa qui se lance le 3 octobre pour tourner 24 heures à plein régime sur une piste d’essai à Varsovie. Le M-50, au guidon duquel se relaient deux pilotes, y couvre 1500 kilomètres dans les 24 heures, soit une moyenne de 62,5 km/h, une fois décomptés les 42 minutes qu’ont duré 14 arrêts pour changer une bougie, deux ampoules de phare et un câble d’accélérateur. La consommation n’a été que de 3,6 l/100 km.
Fort de leurs premiers succès de 1959, WFM prépare pour les épreuves de l’année suivante des OSA portés à 175 cm3 avec un refroidissement par air forcé du moteur, modifications qui seront plus tard reportées sur le M52) Ces Osa remportent un vif succès lors des Six Jours de la FIM en Autriche en septembre où la participation de scooters est autorisée pour la première fois. L’équipe d’usine de trois WFM franchit la ligne d’arrivée au complet et remporte une médaille d’or (M. Malec) et deux médailles d’argent. Les autres scooters en compétition (Lambretta et Heinkel) n’ont pas terminé l’épreuve.
Toujours en 1961, les Osa participent au Scottish 6 Days où Mirostaw Malec finit 6e de sa catégorie, puis à la Valle Bergamasche en Italie, l’équipe WFM-Osa se classe 4e des équipes d’usine. Lors de la course FIM des six jours à Vienne, Mirostaw Malec finit une nouvelle fois 6e dans sa catégorie. Les années 1962-1964 ont été marquées par d’autres succès sportifs des Osa, mais le plus grand est peut-être la victoire de Mirostaw MaIca en catégorie 175 cm3 et la victoire de la Coupe des Alpes lors du rallye autrichien des 3 jours de l’Alpenfahrt en juin 1962.
Les WFM Osa M-50 et M-52 n’auront pas de suite. Les prototypes étaient pourtant tout prêts à être produits.
Et te voilà réabonné du même coup
Bonjour François
J’espère que tu vas bien !
Je ne reçois plus tes exposés !
Mais j’ai apprécié ce reportage sur l’OSA dont j’ai été propriétaire d’ un M50 150 de 59 pendant dix ans
Il a la particularité par rapport a M52 175 , d’etre dépourvu de volute de refroidissement et n’a que 3 rapports !
Voila mon modele roule parfaitement et l’ai vendu a un ami collectionneur sur Bruges !
Il rejoindra sa collection ce mardi 22 octobre afin d’être exposé dans son musée personnel !
À bientôt François !
Bien a toi !
Scooteristement !
Je serai moins bête ce soir, car malgré plusieurs de dizaines de voyages dans les pays de l’ est, je n’ai jamais vu cet outil. Le moteur est visiblement un moteur dérivé de la DKW utilisé sur les WSK. Les productions polonaises étaient souvent handicapées par la mauvaise qualité des matériaux car il fallait utiliser ce qu’ils avaient et rien d’autre, même si ce n’était pas adapté (comme les carbus Solex sur les Ratier car Amac ne fabriquait visiblement plus de gros carbus et il ne fallait pas acheter allemand ou anglais!)