Avenue de la Grande Armée : un siècle de motos

L'avenue de la Grande Armée au tout début du siècle dernier (mais ne dites surtout pas à Hidalgo qu'il y avait des arbres et pas de voitures avant !)

L’avenue parisienne de la Grande Armée, où sont réunies les vitrines de la quasi-totalité des marques de motos, rebute généralement les collectionneurs, guère attirés par ces engins trop modernes, mais que diriez-vous d’une visite virtuelle de son histoire ? Premier chapitre le N° 26 de 1910 à nos jours.

Le n° 26

Ce n’est pas d’hier que toutes les marques de moto ou presque s’exposent à Paris avenue de la Grande Armée, et le hasard d’une découverte d’un ami me permet aujourd’hui de vous faire suivre l’évolution d’un de ces magasins au fil du temps, celui de Alfred Prevost distributeur multimarque chez qui on vit successivement les Excelsior britanniques, Clément Gladiator, les cyclecars Morgan, Moto Guzzi, FN, Monet Goyon, Gima, Gillet d’Herstal, Sunbeam. C’est ensuite son fils, Jacques Prévost qui reprend l’affaire et le magasin devient concessionnaire exclusif Motobécane. Dans les années 60, le 26 avenue de la Grande Armée sera revendu à Peugeot Cycles qui tient toujours boutique au même endroit à côté de Kymco et Easy Monneret et juste un peu après Indian au numéro 22.

Le magasin d'Alfred Prévost dans les années 10 débute avec les cycles Clément et les automobiles Bayard.
Au début des années 20
Vers 1925 : Alfred Prevost consacre presque toute sa vitrine à Clément Gladiator, dont la maison mère n'est pas loin, rue des Acacias.
Dans les années 30, le magasin s'appelle désormais "Grande Armée Motos" et représente entre autres, Dollar, FN, Gillet Herstal, Motobécane et Monet Goyon. On distingue en remontant une vitrine "Pièces Peugeot", un magasin Terrot au n°30 et Alcyon à la porte suivante..
1950 : Moto Guzzi fait son apparition en vitrine avec son scooter à grandes roues Galletto., tandis que, de l'autre côté, est exposée une Motobécane 350 Superculasse. en toute fin de carrière.
Refonte totale en 1953 ou le n°26 devient exclusif Motobécane avec cette année là la présentation du premier scooter de la marque.
Toute la gamme Motobécane 1953 s'expose dans des locaux au top du modernisme de l'époque.
Et, comme aujourd'hui, de la customisation, ici une selle biplace genre Denfeld qui donne un coup de jeune à la 175 Z2C Mobysuper de 1954.
Le n° 26 réunit aujourd'hui Peugeot, aux côtés de Kymco et Easy Monneret.(Google map)
Inauguration du magasin Peugeot Motocycles revisité en 2021 (D.R.)

Voilà pour l’histoire de Prévost père et fils, mais ne quittons pas l’avenue de la Grande Armée et le prochain article traitera de l’arbre généalogique motocycliste de tous les magasins de la célèbre artère.


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6 commentaires sur “Avenue de la Grande Armée : un siècle de motos

  1. IACCONI Olivier dit :

    Une belle remontée dans le temps… Merci. La photo de 1950 nous permet de savourer un joli Solex de, je pense, 1947. La boîte à outils est sous la selle, mais les haubans arrière ne sont plus « type vélo ». A noter, outre la béquille, qui était un accessoire à l’époque, la petite nourrice R&R dans le V juste au-dessus du pédalier.
    Cordialement, Olivier

  2. LEDUC dit :

    Vraiment très intéressant de pouvoir ainsi se replonger dans cette avenue sous le prisme de la moto.

  3. JMJM dit :

    Merci François-Marie pour ce retour dans le passé
    j’attends avec impatience la visite du 30 !

  4. dominique rudler dit :

    EXCELLENT ! Vivement la suite.

  5. jackymoto dit :

    Je n’ai connu que quelques boutiques de l’avenue de la Grande Armée.
    Avant les gens de la campagne, allaient chez Moto Hall, Ladevèze , Moto Bastille ou Murit.
    Il y a eu une valse des agences à partir des années 80 (et la mort des motos anglaises).
    Les concessions déshumanisées avec des sigles ou des initiales en zones industrielles
    ne m’ont jamais données envie d’entrer…elles ressemblent à des pharmacies.
    J’allais voir sa CZ de course ou sa MV dans la vitrine crade du grand Hervé. L’appartement du dessus
    était rempli de pièces détachées. C’était rue St Sabin, on avait l’impression d’être dans un village.
    Moto-Bastille avec son comptoir de pièces sur le trottoir (comme en Inde!) était pittoresque.
    Vraiment de bons souvenirs.

  6. B.Knapp dit :

    Merci pour cet article qui amène un regard différent sur la ville et sur la moto.