Chapitre 2 : les années 30
De 1930 à 36, le Bol reste au circuit de la ville à Saint-Germain avec des victoires successives au scratch de la 500 Monet Goyon de Debaisieux en 30, de la 350 Velocette de Patural en 31, de la 350 Jonghi TJ4 de Louis Jeannin en 32, des 350 Velocette en 33 avec Boura et en 34 avec Vasseur, de Boura encore sur 500 Norton en 35 et de la 500 Gillet d’Herstal de Craët en 1936. En 1937, le Bol s’installe sur le 2e circuit de 5 km à Montlhéry, où il reste jusqu’en 1939 avec des victoires successives de Tabart sur 500 Norton en 1937 puis deux side-cars qui gagnent au scratch en 38 et 39 avec la 1000 Harley Davidson de Tinoco puis la 600 Motobécane-Bernardet d’Edouard Hordelalaye.
A noter en 1936 que Gillet d’Herstal reçoit LE (pas le) Bol d’or, le fameux trophée étant à l’époque donné à la marque totalisant trois victoires ce qui était le cas après les podiums de Gillet en 1928, 29 et 36.
Vous aurez remarqué la diversité des motos à l’arrivée, toujours avec un seul pilote par machine et avec des 350 au scratch puis des side-cars devant les motos. 350 devant ou 500, c’est un peu le hasard qui a fait les choses et l’indiscutable efficacité de la Velocette KTT à ACT et de la Jonghi 350. Il est plus étonnant de voir des side-cars devant les motos. Les raisons en sont claires, en 1938. Il y a en premier lieu que 17 pilotes au départ, certains clubs ayant refusé de participer. Au 1er quart et jusqu’à la moitié de la course, c’est la Norton 500 de Tabart qui mène, mais à mi-course Les 1000 Harley de Tinoco est déjà à 14 tours derrière et la pluie qui arrive au petit matin ruine définitivement les espoirs des gros cubes en solo. L’Harley 1000 de Tinoco finit en couvrant 2004 km à 64,5 km/h de moyenne, et c’est étonnamment une 250 solo qui le suit la Terrot de Leroy à 78 ,9 km/h de moyenne devant trois autres sides en 600 cm3.
Toujours sur le même circuit en 1939 et cette fois avec 52 concurrents, les solos n’auront même pas l’excuse de la pluie. Ils mènent jusqu’à mi-course, et se font lentement déposer au matin. Hordelalay dont la Motobécane attelée n’est qu’une 500 cm3 finit en tête (il était 5e l’année précédente) en parcourant 1951 km. Derrière lui la Motobécane 600 attelée de Beauvais et la première moto solo, après l’abandon de la Terrot de Stignani qui a mené la course et abandonné sur la fin, est celle de Venin sur une 500 Saroléa qui termine 3e au général avec 1914 km à 79,7 km/h de moyenne. Il faut avouer qu’en solo comme en side ces performances réalisées avec un seul pilote pour 24 heures sur ces machines aux freins faiblards et sans suspension arrière sont tout à fait formidables.
Les liens en bleu renvoient aux fiches descriptives des motos ou des marques. Merci, en particulier, à la famille Bernardet dont beaucoup de photos illustrent cet article et merci encore à Racingmémo et ses indispensables tableaux de résultats.
1930-1934
1930 – 1934
1: L’équipe Gillet Herstal étale sa gloire à l’arrivée du Bol d’Or 1930, de D à G : n°70, la 600 Gillet de Proovost 8e, n°64 : Andrieux 13e, puis les 500 de Caron 2e, Debay 5e et Milhoux 9e. (archives Yves Campion) -2: 1931, ravitaillement pour la 350 Jonghi TJ4 de Louis Jeannin qui sauve une place de 3e après avoir cassé à la 20e heure alors qu’il avait 7 tours d’avance sur Patural. Ce n’est que partie remise, le même couple finit en tête en 1932 avec cette fois Jeannin devant. -3: Louis Jeannin, vainqueur en 1932 sur 350 Jonghi (archives Patrick Delli) –4: une Motobécane 500 B5C Grand Sport à 4 soupapes semblable celles utilisées au Bol d’Or 1932 (archives moto-collection.org) -5: Guillaume Lovinfosse 1er en 500 sur sa Motobécane, mais à 47 tours derrière la 350 Jonghi de Jeannin, a dédicacé cette photo au magasin Prévost concessionnaire Motobécane avenue de la Grande Armée à Paris, Eugène Mauve est sur la gauche.(archives moto-collection.org) -6: 1933, La Velocette 350 KTT mk1 superbement conservée de René Boura 1er au Bol d’Or 1933 avec 1952 km à 81,3 km/h de moyenne.(© f-M Dumas) -7: Andrieu sur une 600 cm3 Gillet attelée d’un side Belgian à l’aspect bien peu sportif termine 5e au général de ce Bol 1933 et 1er en side catégorie 600 cm3. (archives Yves Campion) -8: Les éliminatoires du Bol d’Or ont eu lieu à Montlhéry début avril avec une course de 8 heures sur le routier de 9, 18 km et 50 concurrents. Jugez de l’état d’alors du célèbre virage du Faye. (archives moto-collection.org) -9: De G à D, un bout de Fernand Venin qui courrait sur 350 New Map, Camille Narcy bras bandés, 1er en 500 et 2e au général sur sa Peugeot P515, #39: Dagonnet sur un bitza fait par Terrot avec une 250 OSS de série et un moteur course à simple échappement de 250 OCP pour laisser croire à une compétition-client, #38: Leroy 250 Terrot OCP première mouture est 1er de sa catégorie et 5e au général pour sa première participation au Bol. -10: L’ambiance du départ dans les bois de Saint-Germain avait quand même une certaine allure. –11: Toujours au bois et au départ en 1934. #20: Renaud (175 Prester), #62: Narcy (500 Peugeot P515), #67: Gellon (2e en 500), # 57: Boura (500 Norton). -12: De D à G: #7 Gersant 100 Monet Goyon, 3e en 100 cm3, #24: Ettore 3e en 175 et la Soyer-Bernardet de Charles Barthélémy 1er en side 350. -13: 1934 encore. De D à G : #47 Bayard (Jonghi 350 TJ4), #36 Roulin (Guzzi 500), #70 Marchal (AJS 500). –14: 1934: #12 André Duc 2e en 125 et 27e au général. -14b: le moteur Moser 125 culbuté de la moto d’André Duc. -15: #76: Alabart, Motobécane 500, #25: Leroy, 175 Monet Goyon. -16: Pique-nique et belle ambiance au Moto-Club de Paris. –17: La vedette surprise de ce Bol 1934, le jeune Marcel Pahin qui termine 2e de sa catégorie 250 cm3 sur la toute nouvelle Peugeot P108 à soupapes latérales. -18: L’équipe Peugeot à l’arrivée avec, à droite, le vétéran Camille Narcy, 1er en 500 sur sa P515 et Marcel Pahin 2e en 250 avec sa P108 latérale derrière la Terrot OCP de course de Roy (il est à droite). Entre les deux pilotes, Robert Pahin, le frère ainé de Marcel, qui a du abandonner.
1935 – 1939
19- C’est une nouvelle fois une 350 cm3 qui a remporté le Bol d’Or 1935 avec la Norton de René Boura, mais je n’ai à mon grand dam qu’une seule photo de l’année à vous proposer, celle de La 250 Peugeot P108 latérale de Marcel Pahin au ravitaillement. Il termine une nouvelle fois 2e en 250 derrière la Terrot de Texier. -20: Pas de photo pour le Bol d’Or 1936 en forêt de Saint-Germain marqué par l’accident mortel de René Boura double vainqueur en 1933 et 35 et remporté par la Gillet Herstal d’Edgar Craët. En 1937, de nombreux clubs boycottent le Bol transféré sur le circuit de 5 km de Montlhéry et qui ne compte que 18 partants sur 47 engagés. Il est remporté par la 500 Norton de Tabart. La photo illustrant cette année 1937, extraite des archives de Jean-Marc Brionnet, est celle d’Aimé Despland vainqueur en catégorie side-car 350 sur leur Prester-Jonghi TJ4. En casquette au centre, c’est bien sûr Eugêne Mauve qui ne rate aucune prise de vue. -21: En 1938, c’est une Harley-Davidson 1000 attelée d’un side-car Bernardet Grand Sport et menée par Robert Tinoco qui remporte le général avec 2004 km à 83,5 km/h de moyenne sur le 5 km de Montlhéry. A gauche en costume clair et chapeau c’est Robert Bernardet. (archives famille Bernardet) -22: La plupart des side-cars, ici Tinoco sur son Harley, courent sans passager. (archives famille Bernardet) -23: Les Bernardet vainqueurs posent pour la gloire. A droite et avec le nouveau Bernadet Avion monté à droite, L’Harley 1000 type D de Robert Tinoco qui remporte le général et la catégorie side-car 1000. A gauche attelée à gauche d’un Bernardet profilé, c’est la Motobécane 500 S5C Superculasse de Fernand Françoise, 1er en catégorie side-car 600 et 3e au général et déjà vainqueur sur Norton-Bernardet au Bol 1934. (archives famille Bernardet). -24: Le Bol d’Or qui a lieu du 11 au 13 juin, deux mois et demi avant la déclaration de guerre, est une nouvelle fois dominé par les Motobécane 600 et 500 S5C Superculasse attelées à des side-cars Bernardet. Ici aux stands de G à D: Bertin (#63 Motobécane), Jarry (#80 Gnome Rhône 750 X), Durand (#62 Motobécane) qui ne figureront pas dans le classement, puis au fond, Hordelalaye (#61 Motobécane) qui remporte l’épreuve à 81,3 km/h de moyenne.(archives famille Bernardet). -25: Dans les stands avant le départ, les auteurs d’une grande partie des photos présentées ici, le journaliste globe-trotter Robert Sexé (à gauche) en pleine discussion avec Christian Christophe dont Jean Bourdache nous a conté récemment l’histoire dans son blog. -26: Hordelalaye suivi par Beauvais, tous deux sur Motobécane 600 Superculasse attelées de sides Bernardet Grand Sport type Avion finissent respectivement 1er et 2e au général. (archives famille Bernardet). -27: Barthélémy, contrairement Hordelalaye et quelques autres, court avec un passager dans le Bernardet Avion Grand Sport attelé à sa Gnome et Rhône, mais il ne sera pas à l’arrivée (archives famille Bernardet). -28: Un peu fatigué après ces 1951 km à 81,3 km/h de moyenne sans remplaçant et sans passager, Edouard Hordelalaye pose à l’arrivée avec sa Motobécane 600 attelée d’un Bernardet sur lequel Eugène Mauve met la main (archives famille Bernardet). -29: Tour d’honneur des vainqueurs après l’arrivée. De G à D #61 : Hordelalay (Motobécane 600/Bernardet #61), vainqueur au général, Petri (Prester Jonghi #46), 24e au général et 1er en cat. 125 amateur, Fernand Venin (Saroléa #2) 2e au général et 1er en 500. 2e ligne Marcel Beauvais (Motobécane 600/Bernardet #50) 2e au général, Marceau (Motobécane Superculasse #4) 4e au général et 2e en 500, et comme sur toutes les photos, Eugène Mauve est là et court derrière, mais il ne finira pas le tour !
La Sarolea de Fernand Venin existe toujours !
Elle sera présente et tournera au Montlhéry revival 2024!
D’après votre blog elle fut achetée par Bouteiller revendue à Georges Monneret qui lui l’a céda à Venin…
Cordialement
Philippe GRENIER
Bonjour,
j’ai été ravie de découvrir la photo du tour d’honneur du Bol d’Or 1939, à Monthléry, que mon père (Edouard Hordelalay) avait gagné, cette année là.
Si vous aviez d’autres photo, dans vos archives, de lui et de mon frère René Hordelalay (vice-champion de France en 1970 sur une Yamaha 250cm3), écrivez-moi
Cordialement.
Françoise Hordelalay-Legris
Damiani di Vergada – Trieste
Grazie, sempre belli i vostri servizi