Une vente de Bonhams au Grand Palais »… on pense automatiquement à des véhicules de prestige surévalués et hors de prix. Raté, cette année, côté moto, il y avait de vraies bonnes affaires, a fortiori pour les amateurs de petites Italiennes.
Photos FMD/moto-collection.org / Les liens en bleu renvoient aux fiches descriptives des marques et modèles concernés.
Si vous voulez avoir une idée des prix du marché, profitez-en, car ce n’est pas souvent le sujet ici, mais chacun ses faiblesses, je ne sais pas résister au charme d’une expo sous la coupole du Grand Palais qui vit tant et tant de salons depuis 1901 à 1950 pour les motos et jusqu’en 1961 pour les autos.
La majorité de ces belles italiennes venait de l’extraordinaire MC Collection Motorcycle Museum près de Stockholm qui se défaisait de quelque dix-huit doubles, d’origine à l’état de neuf ou parfaitement restauré par des spécialistes connus.
Comment ne pas craquer devant ce F. B. Mondial 172 Super Turismo de 1957 parfaitement restauré adjugé à 1 840 € ou, juste un poil plus cher, cette Parilla 175 Speciale de 1959 avec le fameux arbre à cames surélevé propre à la marque ne se vendit que 2 070 €. La version 1956 de la même machine que l’on voit derrière sur la photo de droite, s’échangea à 800 € de plus, à cause peut être de son beau lévrier mascotte sur le garde-boue avant ?
Les Rumi étant généralement surcôtés, l’acheteur de ce 125 Super Sport de 1953, a fait une vraie bonne affaire à 2 645 € (c’est la côte minimale donnée par LVM pour un Sport à restaurer et celle-ci est « mint » !).
Deux plus modernes et encore très abordables, une Morini Sport 3 ½ de 1983 — 36 000 km et 2 875 €— et l’adorable Benelli 250 Quattro (sœur jumelle de la Guzzi 254), de très loin la plus intéressante des quatre cylindres en ligne du groupe Benelli-Moto Guzzi à cette période. Ce moteur (contrairement aux autres) a été étudié par Lino Tonti et la carrosserie est entièrement en plastique souple : 3 795 €, mais pour environ 300 € de moins vous pouviez aussi repartir avec une Honda CB 450 double ACT de 1966 version US comme neuve.
Finis les très bons plans, on arrive avec cette Ducati 125 Sport Special à soupapes culbutées de 1960 à des prix dans la norme pour des motos peu communes et dans un aussi bel état : 4 600 €.
Quelle merveille, cette coupole du Grand Palais, je ne m’en lasse pas ! Une belle paire de Lambretta fut respectivement adjugée à 5175 € pour le type B de 1949 dans une très belle peinture d’origine, tandis que le Type D 1958 photographié, restauré et moins rare, fit 4 600 €.
On reste dans les italiennes importées de Suède avec deux Ducati Scrambler, la 250 de 1969 dans sa rare couleur violette (de Parme évidemment) d’origine et non restaurée avec 17 000 km au compteur partit à 5980 € tandis que la version 450 de 1972 venue d’Italie montait à un déraisonnable 10 350 €. La Laverda 1200 Mirage à gauche, toute d’origine telle que vendue en suède en 1982 partit à 6 325 €
Vraie et belle rareté ce Mondial 125 Sport en état d’origine est l’une des premières production de la marque en 1949, cher quand même à 7 475 €. Juste derrière, l’emblématique Gilera 500 Saturno Competizione de 1948, a priori conforme, trouva preneur à 9 200 €
Après les petites italiennes pas chères voici les prix forts, une Ducati 900 S2 de 1983 à 10 350 € , une 750 Benelli six cylindres de 1976 qui dépassa les 16 000 € pareil qu’une Bimota 860 SB2 de 1980 quand même plus rare. Même la MV Agusta 175 CSS Disco Volante de 1954 dans sa version à fourche Earles de 1954 monta à 10 340€ deux fois sa côte donnée en Italie par Motociclismo d’epoca !Dans les ancêtres un tri à moteur de Dion 1 ¾ HP d’environ 1899 sans allumage, ni échappement et sans carburateur partit à 9200 € et un héritage venu d’Italie proposait deux belles et rares machines : une Clément Autocyclette de 1911 qui semble ne pas voir trouvé d’acquéreur et une René Gillet d’environ 1910 vendue 16 100 € bien qu’elle « sente un peu la restauration rapide » commente Jean Bourdache du Z’humoriste illustré qui regrette par ailleurs qu’on ne puisse voir le carburateur tout à fait spécifique à cette machine… Pour ceusses qui veulent en savoir plus, je lui ai refilé le bébé, suivez son blog de près.Une autre René Gillet plus civile type G de 1928, avec son side CG pointu et une restauration un peu trop neuve et brillante, trouva preneur à 16100€ tandis que les très beaux « clones américains » de notre V national (ben, oui finalement, on en a fait en même temps qu’eux !) sont tous partis aux environs entre 23 et 25 000 € : Harley Davidson 1200 modèle JD avec sidecar de 1922, Excelsior 750 super X de 1930 à moteur semi culbuté et Indian 750 Scout de 1928.
La superbe Ariel 600 Square Four de 1934 resta invendue et la vision futuriste de Sylvain et Florent Berneron créateurs de la Praëm SP3 sur une base d’Honda VTR, estimée entre 100 et 145 000 € trouva un acquéreur à 65 000 mais les frères Berneron refusèrent l’offre. Affaire à suivre… peut-être !
La course avait aussi son mot à dire. Le Derbi 50 Grand Prix de 1965 qui fut piloté par Börje Jansson,et Kent Andersson atteint 13 225 € et la Yamaha 250 TD2 1969 de Cees Van Dongen, 16 675 €.
La palme d’ailleurs méritée, de la plus haute enchère revient à la Honda CB 500 RR de 1972 qui comme son nom ne l’indique pas est une 651 cm3 (64 x 50,6 mm) petite sœur de la 500 R de Moryo Sumya et conçue non pas par le département course de Honda (RSC) mais par le R & D.
Bravo pour ces articles toujours bien renseigné, j’apprend toujours quelque chose en vous lisant. Merci