Avec deux salons dédiés, l’un à l’automobile et la moto de collection, Epoqu’Auto en novembre, et l’autre, à la moto moderne et de collection, le salon-du-2-Roues en février, Lyon devient, plus que jamais, la capitale européenne de la moto ancienne et Epoqu’Auto, qui donnait cette année plus de place à la moto, est un rendez-vous incontournable. Jugez-en.
Prix d’excellence à l’expo Chaise
L’Amicale Dollar, et on la félicite, est l’un des plus actifs de nos clubs de marque français et l’avait déjà beaucoup vue il y a deux ans où la marque fêtait ses cent ans dans ce même Epoqu’Auto puis à Rétromobile, largement présenté dans ce blog. Et la revoilà ! Six mois que Jean-Michel Paulik, le pape des moteurs Chaise et Jean-Michel Madranges, le président de l’Amicale, travaillaient sur cette exposition consacrée aux marques ayant utilisé les moteurs Chaise. Dollar en étant évidemment le premier consommateur puisque cette mécanique était, comme les motos à partir de 1930, produites par l’Omnium Métallurgique et Industriel.
Pour en savoir plus
La majorité des motos présentées dans ce salon ont déjà fait l’objet d’une fiche descriptive complète. Cliquez sur les photos ou sur les liens en bleu pour y accéder.
Pour le coup, l’Amicale ne présentait pas moins de 31 motos et une voiturette représentant 21 marques dont 4 que je ne connaissais pas et encore, la liste établie prévoyait 3 autres marques obscures dont je n’avais jamais entendu parler. Croyez-moi, il n’est pas courant que je sois ainsi piégé !
À cet étalage épatant, l’Amicale ajoutait une présentation de tous les types de moteurs signés Dollar et exposait aussi une voiturette, un tracteur, une moto faucheuse et un moteur industriel ; ne manquait que le fameux quatre cylindres qui ne se déplace qu’à regret.
Le tout terrain en vedette
Patrice Follis, l’organisateur en chef de la partie moto, avait donné cette année une grande place au tout terrain avec une superbe exposition organisée en grande partie avec Trial 70. Créé par le champion Joël Corroy (créateur de JCM en 1983), c’est le seul musée européen consacré exclusivement au tout terrain avec plus de cent motos dont toutes les JCM et les motos de Charles Coutard. C’est à Vesoul et le détour est fortement conseillé, mais attendez un peu, ils sont en plein agrandissement.
Les autres, mais pas tous, hélas !
Pas de raison que cela change, les plus beaux stands sont toujours tenus par les mêmes collectionneurs, les mêmes marchands et les mêmes clubs, BMW, Follis (forcément, c’est Fabrice Follis qui organise), Gnome & Rhône, Motobécane, New Map, Terrot, etc. Merci à eux et désolé de ne pas pouvoir vous citer tous, mais le coeur y est.
New Map
La grande vedette des autres exposants était sans conteste cette rarissime New Map 750 MT 7 à moteur MAG bicylindre à soupapes opposées de 1934. La boîte est une Albion britannique et on notera la magnéto montée en long derrière la pompe à huile. Le side-car est également fabriqué par New Map dans ses usines lyonnaises.
Etonnamment sur le stand suivant trônait une Motosacoche 750 « sortie de grange » avec strictement le même moteur, mais pas la même boîte, ni le même cadre. Le double berceau de la New Map vient se boulonner sur la colonne de direction tandis que celui de la Motosacoche est entièrement brasé (et certainement plus rigide). Pour mémoire, New Map se chargea pendent quelques années de monter les « Motosacoche-France » qui, grâce à quelques uns de nos accessoires nationaux, échappaient ainsi aux taxes d’importation. Cette proximité explique la similarité des deux machines.
Vraiment pas commune en France, cette Honda 125 JC 58 de 1957 amenée par le club Honda Classique. Elle est dérivée de la Honda 90 Benly J produite de 1953 à 56 et elle même inspirée par le NSU Fox germanique,
Un peu au large dans son grand espace, BMW présentait les plus rares de ses modèles venus d’une collection privée. Ici la première 750 cm3 de la marque la R 62 à soupapes latérales produite de 1928 à 1930.
Toujours fort riche, le stand Gnome & Rhône exposait entre autres cette 175 course L53C de 1955 de la collection de Daniel David. N’oubliez pas de cliquer pour lire son histoire dans les fiches.
Que les motos de luxe et de sport ne nous fasse pas oublier les utilitaires, et justement Monet Goyon avait apporté ce bel exemplaire hybride de ses Trimoto produits de 1928 à 32 avec le petit moteur Villiers accouplé à une caisse de side-car. Garantie sans excès de vitesse !
Ce GTS à moteur Minarelli 6 vitesses était dû à Otus, une marque française créée à Marseille dans les années 70 par Jean-Paul Maturaux qui revit aujourd’hui avec « Le Minarelliste » de Xavier Chantez.
Dans la galerie des artistes, il ne fallait pas manquer les délirantes créations de XZAV, du carburateur à roulettes à ce Solex monoroue.
Une Terrot 350 NSSO à moteur JAP et carter sec de 1929, oui, mais fabriquée sous licence en Italie avec un kit moteur signé Ganna.
Une Thomann de 1921 équipée du fameux Ballot de 250 cm3, le premier bloc moteur deux temps, qui était partagé par nombre de marques dont la Labor présentée dans les fiches.
Le musée Henri Malartre à la Rochetaillée, à quelques kilomètres de Lyon avait apporté sa 350 cm3 Viratelle de 1919, une machine curieuse, efficace et pleine de particularités, comme son démarrage à la manivelle.
La course… à l’ombre
La grande galerie d’accès au hall 2 réunissait un extraordinaire plateau de motos de course des années 20/30 aux plus récentes. Malheureusement pour vous, lecteurs, il fallait y être pour les détailler, car, manquant d’éclairage et rangées serrées en épi comme dans un parking, ces rares motos étaient inphotographiables correctement. Je boude, vous n’en aurez qu’une photo, celle de la Benelli 650 Tornado qui courut au Bol d’Or 1973 aux mains de Barbier, de L’Escaille et Bernard, et se classa 24e et dernière du général mais quand même 13e de la catégorie Moto de série, ce qui n’est pas rien face aux racers des usines.