3 roues sur l’angle

Bien avant les scooters MP3 lancés commercialement par Piaggio en 2006, et le déconcertant Yamaka Niken apparu chez Yamaha fin 2018, nous eûmes les side-cars articulés et inclinables et là, croyez moi, mieux valait ne pas être néophyte. Ils connurent pourtant un certain succès et même en course.

Martinsyde 676 cm3 attelée d'un side Flxible en 1922.

Le side-car articulé apparaît dès le milieu des années 10 en Grande-Bretagne avec Montgomery et, surtout, aux Etats-Unis avec les « Flxible » qui firent la gloire d’Harley-Davidson sur pistes cendrées.

Belle démo d'une Harley attelée d'un Flxible.
Nouvelle preuve relatée dans Moto Revue où le correcteur trop zélé à rajouté le "e" qui manque à Flxible. On peut penser que pour la netteté de la photo ce Flxible là piloté par Mario Landucci en 1922 est simplement posé en butée !
Side-car ou Dahut, cet attelage, évidemment britannique, est en tout cas parfait pour les chemins creux.

Revenons en France en 1937, où le concessionnaire niçois de Gnome et Rhône, H. Jeanneret, présente son side-car « oscillable » attelé à une 500 CV2 Gnome et Rhône. Jeanneret le propose avec des carrosseries course, sport ou même tourisme avec capote et pare-brise et, pour bien prouver les possibilités de sa création, il l’utilise brillamment sur circuit dans les courses locales, au Paris-Nice 1938 et aux Grand Prix de Genève qu’il remporte en 1937.

Première explication de Jeanneret à son passager un peu inquiet, Robert Sexé, qui va prendre le guidon pour un essai dans Moto Revue. Laissée à elle-même la moto se couche à l'arrêt.
Rouler en dévers ne pose pas de problème,…
…la moto et la roue du side restent verticales, mais Robert Sexé est descendu !!!
Robert Sexé dans le panier et J. Jeanneret.
Certains aventuriers tenteront à nouveau le side articulé, comme cette Maico 125 MD surprise au rallye des Millevaches en 1970.

Le side-car articulé comporte même parfois un volant permettant au passager du side de contrôler l’inclinaison. Le dispositif fut très populaire dans les courses de grass-track et, sur piste, Krauser en Allemagne en fut un spécialiste émérite, avant de se lancer dans production d’accessoires … et du révolutionnaire side-car Domani.

Krauser courut longtemps en side articulé avant de créer ses propres productions. Sur ces side articulés de course sur route, le parallélogramme déformable (monté à l'envers par rapport au Jeanneret) comporte une crémaillère et un volant dont se sert le passager pour contrôler et forcer l'inclinaison.
Autre exemple de side car inclinable en cours au GP de Suisse en 1935 (www.technischesmuseum.at/motorsport-in-oesterreich)

Le Français, Jean-Claude Perrin, réétudie le concept du side-car inclinable un demi-siècle plus tard et crée, en 1991, le Side-Bike Toro facilement adaptable sur les Yamaha XT 600, TDM 850 et Super Ténéré. De fait, et je parle en connaissance de cause, ces side-cars oscillants changent la vie. Le plus néophyte des pilotes se sent tout de suite en confiance. L’attelage se pilote vraiment comme une moto solo sur route et même à l’arrêt où il ne faut pas oublier de mettre le pied par terre. Tout juste la moto est-elle un peu plus dure à balancer, mais tout semble si facile qu’on se prend bien vite tourner avec des angles inimaginables. Mieux encore qu’en solo, et sur le sec comme sur le mouillé… Gare, c’est à partir de là que le pire peut arriver, un side inclinable qui décroche et reprend brutalement l’adhérence ne pardonne pas et c’est ce risque qui a poussé Side-Bike à cesser la fabrication de son Toro inclinable et même à racheter une partie des exemplaires vendus.

Essayé en 1992, le Side-Bike Toro révèle une facilité de pilotage déconcertante.

C’est presque par plaisanterie que je vous joins un dernier et demi exemple de side-car articulé avec cet attelage tchèque de la fin de 1930. Le châssis du side est relié à la moto, ici une Praga 500 de 1930, en trois points, mais la fixation supérieure est constituée de ressorts à lames de façon à ce que l’ensemble puisse légèrement s’incliner en virage.

Bien avant les scooters MP3 lancés commercialement par Piaggio en 2006, et le déconcertant Yamaka Niken apparu chez Yamaha fin 2018, nous eûmes les side-cars articulés et inclinables et là, croyez moi, mieux valait ne pas être néophyte. Ils connurent pourtant un certain succès et même en course. Martinsyde 676 cm3 attelée d'un side Flxible en [...]

Les Peugeot secrètes de la guerre

Après ses séries des « Grandes puissances » menée par la P515, une 500 luxueuses produites de 1934 à 1940, et secondée par ses sœurs P115, 415, 517 et 417, la 350 P135, plus légère et moins chère, apparaît en avril 1936 et connaît un grand succès jusqu’à la guerre. Durant les hostilités Peugeot cherche une suite… qui ne viendra finalement pas et cette 350 P135 restera le dernier quatre temps de Peugeot jusqu’à l’apparition des scooters à la fin des années 90. Sa production sera même reconduite de 1945 à 1948. Quelques études de l’usine de Valentigney pour y faire suite ont quand même survécu et se retrouvent aujourd’hui dans les collections, mais on ne sait rien d’autre que ce qu’on voit sur ces prototypes réalisés dans le secret de l’usine et qui plus est pendant les hostilités. SI des anciens de Peugeot peuvent vous en dire plus, ils sont bienvenus

Photos et documentation Jacky Boeuf & Jean Boulicot – Cliquez sur les liens en bleu pour découvrir les motos citées en référence.

400 cm3 et tout à l’envers

Ce bloc-moteur réalisé pendant la guerre et après la 515 est totalement différent des autres productions et Jacky Bœuf qui l’a restauré pour une collection connue en a profité pour prendre quelques photos. Contrairement aux 515, 135 et autres Peugeot à soupapes culbutées, la distribution est ici du côté droit et le bloc à 4 vitesses, encore plus court que sur la P135, a inspiré, semble-t-il  les 125/175/250 deux-temps à 4 vitesses des années 50 pour la forme du carter d’embrayage, sa commande et l’embrayage lui-même. Les ressorts de soupape sont en épingle et les boîtiers de culbuteurs rappellent ceux de la 515. La culasse est en alliage léger avec une chambre de combustion en bronze. Les côtes sont plutôt surprenantes. Si la course de 85 mm est la même que sur les 350 P104, P105, P107, P112 et P135, l’alésage est non pas de 72 mm, mais de 77 mm ce qui en ferait une 395 cm3. Transmission primaire par chaîne duplex. Allumage par magnéto Morel et Dynamo France pour l’éclairage. Il semble que ce moteur n’ait pas roulé, mais ait été seulement utilisé au banc d’essai.

Une P515 très spéciale

Cette autre étude, photographiée dans une bourse voici quelques années par Jean Boulicot, est une variation sur la base de la P515, mais avec une culasse en aluminium, un échappement monotube.

 

Une P105 à simple ACT

« Tiens, pendant que j’y pense », continue Jean Boulicot  « j’avais récupéré il y a longyemps un moteur de 350 P105 monté avec des ressorts en épingle et un arbre à cames en tête. Il était dans la région et l’intérieur est pratiquement neuf, mais je n’ai aucune idée de son origine. J’ai une partie cycle, il faudra que j’en fasse quelque chose. J’ai toujours dit qu’il faudrait vivre longtemps, il y a tellement à faire… « 

Après ses séries des « Grandes puissances » menée par la P515, une 500 luxueuses produites de 1934 à 1940, et secondée par ses sœurs P115, 415, 517 et 417, la 350 P135, plus légère et moins chère, apparaît en avril 1936 et connaît un grand succès jusqu’à la guerre. Durant les hostilités Peugeot cherche une suite… [...]

Gnome & Rhône : en BD et en Chanson !

Gnome & Rhône : Publicités en images et en chanson.

Gnome & Rhône et Mr Margoulin : la publicité comparative telle que la concevait Gnome et Rhône dans les années 30. Toute ressemblance avec une marque de moto existante ou ayant existé ne serait absolument pas fortuite surtout pas avec Dresch !

Gnome & Rhône : Quitter la vie ! Une pub basée sur l’idée du suicide… fallait oser !

Gnome & Rhône : Publicités en images et en chanson. Gnome & Rhône et Mr Margoulin : la publicité comparative telle que la concevait Gnome et Rhône dans les années 30. Toute ressemblance avec une marque de moto existante ou ayant existé ne serait absolument pas fortuite surtout pas avec Dresch ! Gnome & Rhône [...]

Peugeot 100 cm3 de 1932 à 1946

Pour répondre aux nombreuses demandes que je reçois sur ces modèles, Jean Boulicot, membre éminent du Rétro Motos Cycles de l’Est, vous a concocté un historique exhaustif des multiples variations et évolutions des Peugeot 100 cm3 de 1932 à 1946.

P50 D 1933

Au début des années 30, la crise sévissant aux États-Unis depuis octobre 1929 se fait sentir en Europe. Ce contexte va inciter la société des cycles Peugeot à créer une nouvelle gamme de machines économiques, déjà existante chez certains concurrents : le vélomoteur. Les nouveaux modèles verront le jour en 1932 avec pas moins de 6 versions, toutes propulsées par un petit moteur monocylindre deux-temps de 100 cm3.

Cette gamme va évoluer et traverser la période de guerre pour perdurer jusqu’au début des années 60 avec des cylindrées allant de 125 à 175 cm3. Ces petites machines feront le bonheur de toute une génération de motocyclistes. Durant toutes ces années, les modèles furent nombreux et variés, il y eut une prolifération de versions parfois éphémères et il est souvent difficile, pour l’amateur de s’y retrouver.

Le but de ce document est d’essayer de dénombrer toutes ces versions en faisant une synthèse de la production des cycles de Beaulieu. Il n’est sûrement pas complet ni exempt d’erreurs, surtout pendant la période de guerre, mais il pourra évoluer et s’améliorer au fil du temps et des remarques.

Les P 50 : 1932 – 1936

En mai 1926, un décret instaure une nouvelle catégorie de 2 roues : le BMA, bicyclette à moteur auxiliaire. Conditions ne pas dépasser 30 kg, 30 km/h et une cylindrée de 100 cm3. Cette catégorie de véhicule était dispensée de formalités : ni permis de conduire, ni carte grise (… sauf quand vous faites réimmatriculer ce BMA en véhicule de collection !).

P 50U       Modèle « UTILITAIRE« , de base. Moteur 100 cm3 deux-temps avec volant extérieur et allumage par magnéto. Réducteur à engrenages, pas d’embrayage, une seule vitesse. Fourche avant à parallélogramme non haubanée. Freins à patin sur jante.

– P 50E       Identique à ci-dessus, mais avec embrayage.

– P 50T       Comme le P 50E, plus, une fourche haubanée, des freins à tambour qui font plus « moto » et une finition plus luxueuse.

-P 50L        Version plus économique du P 50T

-P 50D        Modèle « Dames et ecclésiastiques« , avec un cadre ouvert renforcé. Un réseau de filets protège la roue arrière. Ce type est le modèle « STANDARD » sans embrayage.

– P 50DSE   Idem P 50D, mais avec embrayage.

– P 50DS     Modèle « LUXE », le pendant « version Dames » du P 50T.

Les Peugeot 100 P50
Peugeot 100 P50 L-1934
100 P50 Entre E et T ! Amélioration lors de la restauration ou modèle intermédiaire de Peugeot avec la fourche haubannee mais sans les freins à tambour. Env.1933
P50 L-1934
P50 janvier 1936

Les P 51 : 1933 – 1939

– P 51          C’est le VÉLOMOTEUR CHEMISÉ ; modèle similaire au P 50T « LUXE », mais avec une boîte de vitesses à deux rapports. Comme le P 50, il répond aux exigences administratives de la catégorie BMA. Le moteur, toujours 100 cm3 deux temps, est maintenant équipé d’un cylindre en aluminium chemisé. L’embrayage est à plateaux garnis de lièges et l’allumage se fait par volant magnétique. Donc plus de volant extérieur.

– P 51MT    Curieusement, identique au modèle ci-dessus…, mais sans boîte de vitesses. Celle-ci pouvant être montée ultérieurement.

– P 51CH2  « CH » comme Chemisé, il s’agit bien du cylindre. Similaire au P 51, l’équipement étant un peu plus complet. On a maintenant un porte-bagages et une béquille. L’éclairage électrique reste une option. En 1936, il peut être équipé, toujours en option, d’un réservoir grande capacité et d’un double échappement.

– P 51CH1  Même modèle que 51CH2, mais sans boîte de vitesses.

– P 51CL2     Modèle 2 VITESSES LUXE. Identique au 51CH1, mais des options deviennent standard : éclairage électrique et échappement double. La finition est plus luxueuse au niveau des chromes, le pédalier est verrouillable, le garde-boue avant possède flasques et bavette, les cocottes des manettes sont soudées sur le guidon.

– P 51CL1   Vélomoteur LUXE monovitesse. Même modèle que 51CL2, mais sans boîte de vitesses.

– P 51CST   Modèle CHEMISÉ STANDARD. C’est une version économique du 51CH1, toujours monovitesse.

– P 51CD2   Modèle DAME LUXE 2 vitesses. Idem 51CL2, mais avec cadre ouvert, réservoir spécial et échappement monotube.

– P 51CD1   Modèle DAME CHEMISÉ « STANDARD« . Idem 51 CD2, mais sans boîte de vitesses.

– P 51CN1   Semblable au 51CST. Phare diamètre 130 mm.

– P 51CLK2 Modèle avec kick. Reprend les caractéristiques du 51CL2 avec kick et pédalier verrouillable.

– P 51CDK2  Vélomoteur LUXE Dame. Comme 51CLK2, mais un seul échappement et béquille arrière.

– P 51CNK2  Même modèle que 51CN1, mais avec boîte 2 vitesses et kick, pédalier verrouillable et repose -pieds. Jantes et pot d’échappement chromés.

– P 51CST1 Version économique du 51CN1. Phare petit diamètre, cadre, jantes, guidon et pot d’échappement émaillés en gris.

– P 51SCT2 Même description que 51CST1 ci- dessus, mais avec boîte de vitesses, kick et repose-pieds.

Peugeot P51 janvier 1937

Les P 52 : 1938 – 1939… (période de guerre incertaine)

– P 52 CLK2 Vélomoteur LUXE 2 vitesses 100 cm3 deux temps. Le moteur est une évolution des derniers 51 « chemisés ». Le cadre surbaissé est du « genre moto » et la finition est d’un bon niveau avec phare, jantes, guidon, pots d’échappement chromés.

– P 52 CHL Vélomoteur GRAND LUXE. Reprend les caractéristiques du 52 CLK2 avec une finition plus luxueuse : émail couleur et garde-boue et réservoir chromés.

P52 CLK2-1938
P52 CHL-1939

Les P53 : 1939 – 1944 …

– P 53 CN    Vélomoteur LUXE bloc moteur 3 vitesses 100 cm3 deux temps. Par ailleurs, la description est identique au 51CLK2. Ce bloc moteur préfigure une gamme de motos deux temps qui va durer bien après-guerre, jusqu’en 1962.

– P 53 CL    Vélomoteur GRAND LUXE. Similaire au 53 CN, mais avec une présentation plus luxueuse.

– P 53 CHL Vélomoteur HAUT LUXE. Similaire au 53CL, la présentation est cette fois-ci encore plus luxueuse : émaillé bleu/bleu et/ou noir, garde-boue enveloppant et réservoir chromés.

– P 53 CS     Vélomoteur SPÉCIAL GRAND LUXE. Il s’agit de la version sport du 53CL. Moteur « spécial », changement de vitesse par sélecteur et échappements relevés.

Peugeot 100 P53 GS-1939
Peugeot 100 P53 CS Special 1939
Peugeot 100 P53 CN-1939
Manuel de février 1948
En 1939 le globe-trotter Robert Sexé effectue un tour d'Europe de 15 000 km au guidon du P53 pour prouver sa fiabilité.
Avec de tels bagages le P 53 de Robert Sexé devait avoir un peu de mal dans les côtes !
Peugeot proposait en 1939, cet ensemble P 53 + remorque.
Sexé lui-même prouvera l'efficacité de l'attelage.
En 1948 le 100 cm3 se transforme en triporteur avec ce 100 TN qui évoluera pus tard en 125. (archives Yves Campion)
Publicité sur plaque émaillée pour le Tri Peugeot en 1949.
Jacques Lemaître, 1,93 m aux côtés de son P53 GS de 1939, qui paraît du coup minuscule !

Courrier de Jacky Pichaud de Limoges.

Enfin retrouvé cette photo dans mon bordel ! Le possesseur de cette Peugeot était le grand (dans les 1.93m) Jacques Lemaitre. Cette 100 fut suivie d’une 515 et il devint concessionnaire Mercedes et Jaguar à Limoges jusqu’à la fin des années 70.

Pour répondre aux nombreuses demandes que je reçois sur ces modèles, Jean Boulicot, membre éminent du Rétro Motos Cycles de l'Est, vous a concocté un historique exhaustif des multiples variations et évolutions des Peugeot 100 cm3 de 1932 à 1946. P50 D 1933 Au début des années 30, la crise sévissant aux États-Unis depuis octobre 1929 se fait sentir [...]

Années 60 : l’Italie lance ses twins (2)

Parmi tous les gros cubes bicylindres présentés aux salons de Milan de 1965 à 1968 la précédent chapitre présentait les Ducati 700, Gilera 500, ItalJet 500 et 650 et Laverda 650. La liste se poursuit aujourd’hui avec les Guzzi 700 et la longue épopée de la Benelli 650 Tornado, la plus anglaises de italiennes.

Photos et archives François-Marie Dumas/moto-collection.org

 

Guzzi : les débuts d’une grande lignée

La seule survivante de ce défilé de nouveaux bicylindres italiens présentés au milieu des années soixante est la Moto Guzzi qui, amélioration, après amélioration, tient encore le haut du pavé après plus d’un demi-siècle avec la même formule de base du V twin face à la route.

Comme c’est la plus connue et qu’un précédent article en a déjà abondamment parlé, on se limitera ici à un photo-légende.

La Guzzi V7 au salon de Milan en 1967.
Un concept technique resté immuable.
Dès le salon de Milan 1969, Guzzi présentait son prototype d’étude de V7 Sport sur lequel Charles Krajka, alors distributeur de la marque, s’empressa de sauter.

Benelli : la plus Anglaise des Italiennes arrive trop tard

Benelli fait de belles ventes aux États-Unis dans les années 60 et son importateur Cosmopolitan Motors à Philadelphie pousse l’usine de Pesaro à étudier un modèle de plus grosse cylindrée. Benelli conçoit donc un bicylindre presque vertical de 650 cm3 à soupapes culbutées. Cylindres et culasses sont totalement séparés, les cotes sont super carrées (85 x 58 mm) et il y a un démarreur électrique. Ce bloc très compact est hâtivement monté pour le salon de Milan 1967 avec un bel ensemble cadre double berceau et habillage polyester qui semble sorti tout droit de chez Rickman Métisse… en original ou copie conforme ? Nul ne sait. La belle est chaussée en 18 pouces, freinée par l’immuable Grimeca et alimentée par un seul Dell’Orto de 30 mm de passage des gaz, elle annonce 50 ch à 7 000 tr/min et 180 km/h et aurait certainement eu un certain succès sous cette forme.

Ensemble selle, réservoir en polyester et cadre Rickman et un tout nouveau moteur très compac : la Benelli 650 du salon de Milan 1967 avait tous les atouts pour séduire.
Prévue pour les États-Unis, cette première mouture n’était alimentée que par un seul carburateur de ø 27 mm

Malheureusement la première version commercialisée n’arrive que trois ans plus tard. La Tornado n’a guère conservé que les cotes internes super carrées de la première ébauche de 1967. Tout le reste a été modifié. Le moteur à plan de joint horizontal et toujours à soupapes commandées par tiges et culbuteurs est incliné de 12° vers l’avant, le vilebrequin calé à 360° dans la meilleure tradition britannique, tourne sur quatre paliers avec des roulements à billes à chaque extrémité et des cages à rouleaux au milieu, encadrant le volant central. Le cadre a été cette fois dessiné par Benelli et la moto est considérablement plus massive.

 

Benelli revoit sa copie avec le version S en 1972 puis la S2 en 1973. La S2 s’est modernisée avec quelques retouches esthétiques bienvenues et surtout un double frein simple cames à l’avant qui remplace très avantageusement le tambour à quatre cames beaucoup trop brutal du modèle précédent. La S3 ne se distingue que par ses coloris, une selle à dosseret et un petit tête de fourche, qui ne suffiront à la mettre en valeur face à l’exubérante six cylindres présentée la même année. 

Parmi tous les gros cubes bicylindres présentés aux salons de Milan de 1965 à 1968 la précédent chapitre présentait les Ducati 700, Gilera 500, ItalJet 500 et 650 et Laverda 650. La liste se poursuit aujourd’hui avec les Guzzi 700 et la longue épopée de la Benelli 650 Tornado, la plus anglaises de italiennes. Photos […]