Majestic & Dollar 500/750 V4 à moteur Chaise

Quelle révolution à ce salon de Paris 1930 au Grand Palais où les vedettes sont quatre motos à quatre cylindres à 100 % Françaises. Impensable et inattendu, la France si longtemps absente au niveau international s’apprête-t-elle à repartir à l’attaque d’une place depuis longtemps perdue ?  

Photos et archives François-Marie Dumas sauf mention contraire – Ciquez sur les liens pour accéder aux fiches techniques

 

Salon de Paris 1930 : La Majestic à moteur Chaise 4 cylindres (rond jaune) et la Dollar (rond rouge) entourée de visiteurs au centre du stand de la marque.

Chez Motobécane, qui a déjà présenté sa 500 B7 quatre cylindres à soupapes latérales au salon 1929, trône cette fois une formidable 750 à arbre à cames en tête ; chez Train c’est une 500 culbutée très compacte assortie d’une promesse de livraison de son moteur à toute marque désireuse de l’acheter. Majestic annonce d’ailleurs qu’il pourrait être disponible dans sa gamme, ce qui semble bien improbable. Sur des deux stands des marques de l’Omnium Métallurgique et Industriel, Dollar et Majestic qui vient d’être racheté par l’OMI cette même année 1930, apparaît le quatre cylindres Chaise, une mécanique elle aussi étonnamment compacte.

Moteur 500 Chaise quatre cylindres en V de 1930

Trois dessins de 500 Chaise de 1930, celui de gauche montre la version carénée pour voiturette, cyclecars ou usage statique et les deux à droite, pour la moto montrent bien l’extrême compacité de ce moteur qui, du coup, n’impressionne guère. Le tir sera corrigé en 1932. A noter le kick qui s’actionne latéralement et le levier direct du changement de vitesse. (dessins Moto Revue et Le monde motocycliste)

Au contraire des moteurs Motobécane, les quatre cylindres Train et Chaise n’ont pas été étudiés uniquement pour la moto, mais aussi pour des utilisations en statique ou sur d’autres types de véhicules, voitures légères, trois roues commerciaux ou cyclecars, voire même des avionnettes alors très en vogue. Ce moteur est d’ailleurs une réduction à l’échelle 4/10 du quatre cylindres inversés du Chaise AV2 de 100 chevaux destiné à l’aviation.

Étudiées par l’ingénieur Berthé, comme le 750 qui va suivre, le 500 cm3 Chaise présenté au salon 1930 est affublé d’une turbine de refroidissement par air forcé devant la mécanique. Sur la Majestic où ce refroidissement forcé est obligatoire, car le moteur caché dans son cadre coque en tôle ne reçoit que bien peu d’air extérieur, le carénage du ventilateur se prolonge d’une écope devant les cylindres qui restent bien visibles, tandis que sur la version statique un capotage complet recouvre ce moteur.

Belle astuce mécanique, pour rendre le moteur le plus compact possible. Les cylindres fonte, coulés d’un bloc avec le carter moteur supérieur, sont en V très fermé de 14° et disposés en quinconce ce qui a permis de raccourcir au maximum le vilebrequin. Toute la culbuterie reste à l’air libre, dommage, car, même en 1930 cet exhibitionnisme mécanique est un peu dépassé. Ce Chaise à quatre pattes est légèrement longue course avec des côtes de 50 x 63 mm. La pipe d’admission et l’unique carburateur sont centrés à l’arrière du bloc-cylindres et cette pipe d’admission est entourée par le prolongement ailetté de l’unique sortie d’échappement qui vient de droite et repart ici vers la gauche avec un seul petit silencieux en tôle et à queue de carpe. La boîte de vitesses comporte trois rapports commandés par un court levier direct sur la boîte et il est, nous dit-on, prévu une marche arrière pour l’usage en cyclecar. Le kick à droite s’actionne de haut en bas.

Dollar 500 Chaise V4 type Z – 1930

Le 500 sur le stand Dollar au salon 1930 est simplement suspendu à l’habituel « L » en acier matricé cher à Dollar avec un triangle arrière en tubes ronds. (archives Thibault Jodocius)
La vue de l’arrière le curieux chemin de la pipe d’échappement dont la sortie ailettée entoure la pipe d’admission. (archives Thibault Jodocius)

Beaucoup plus exhibitionniste que la Majestic, la Dollar dévoile ses dessous sans complexe avec, comme sur les monocylindres de la marque, un cadre simple berceau interrompu constitué d’une poutre en L en acier matricé. Une technique chère à Dollar. Cette poutre intègre la colonne de direction, le tirant avant rejoint le moteur et la partie supérieure est reliée sous la selle à une triangulation en tubes supportant la roue. (Bizarrement il apparaît au même salon un monocylindre où ce triangle arrière est en acier matricé !)

Majestic 500 Chaise V4 – 1930

Un peu de généalogie pour mieux comprendre. En 1930 Georges Roy, créateur des motos Majestic en a confié la fabrication à l’Omnium Métallurgique et Industriel que vient de créer Claude Bajard. Dollar rachète Majestic en 1930. Deux ans plus tard, l’Omnium, qui a repris l’usine de Maurice Chaise, rachète la marque Dollar qui n’arrive plus à payer ces moteurs. La production des Majestic s’arrêtera en 1933 après une centaine de motos commercialisées.

Majestic annonce son modèle motorisé par le 500 Chaise quatre cylindres dans le numéro présalon de Moto Revue, mais on ne verra malheureusement pas de photo vraiment descriptive.
Il m’a fallu une loupe pour distinguer sur cette rare photo, la lignée des culbuteurs du moteur Chaise derrière cette belle vue de la suspension au salon 1930. (archives Thibault Jodocius)

La Majestic équipée du 500 Chaise quatre cylindres inaugure le nouveau cadre coque sans châssis et il faut soulever son capot pour voir la différence avec les versions mues par un monocylindre. Nul n’a revu cette fabuleuse Majestic à moteur Chaise quatre cylindres présentée au salon 1930, elle exista pourtant et fut même présentée au service des Mines et homologuée le 14 mars 1931.

Dollar type T à moteur Chaise 4 cylindres en V – 1932-1934

Des origines aéronautiques

Le modèle : le 6000 cm3 type 4B de 1932 destiné à l’aviation qui, comme les quelques autres Chaise aéronautiques ne connut qu’un succès fort limité. (archives Alain Reboul) Ci-contre : Le prospectus publicitaire des moteurs aéronautiques Chaise en 1932
Sublime ! Que dire de plus… L’axe du kick est derrière la boîte de vitesses ce qui a conduit à une forme très torturée de la pédale pour contourner l’échappement.

Il n’y a pas de salon de la moto en 1931, mais, surprise, la Dollar V4 revient au Grand Palais totalement revue le 6 octobre 1932.

Il s’agit cette fois d’un V4 de 750 cm3 inspirée non pas du moteur d’avion AV2 comme le 500, mais de son successeur le 4B ; les côtes sont légèrement super carrées avec un alésage de 62,5 mm et une course de 60,8 mm. Le vilebrequin est démontable et les têtes de bielles tournent sur galets. La turbine de refroidissement a disparu et il n’y a toujours qu’un seul carburateur sur la face arrière du bloc-cylindres, mais décalé vers la droite. Totalement différent du 500 le moteur conserve une fonderie d’un bloc du carter supérieur et des cylindres, mais cette pièce remarquable est cette fois en alliage léger avec un chemisage fonte. Il y a deux culasses également en alliage léger, mais queues de soupapes, culbuteurs (montés sur aiguilles) et ressorts sont désormais enfermés. Seules les tiges de culbuteurs restent à l’air libre. Fini aussi, le simple échappement trop discret. Ici les tubes jaillissent des deux cylindres avant et s’allongent vers leurs silencieux sous l’axe de roue arrière, tandis que, de l’arrière sortent deux tubes qui passent dans le triangle tubulaire sous la selle ressortent le long de la roue. Les trois vitesses sont commandées à gauche sur la boîte et actionnée, au prix de compliqués renvois, par un levier à droite du réservoir.

La Dollar de Gérard Gruschwitz est bien la machine exposée au salon de 1932 avec le numéro de série 2001. Le moteur ne conserve du 500 que l’architecture générale, mais le bloc cylindres-carter moteur supérieur est en alliage léger et la culbuterie est enfermée avec une culasse en deux parties.
La 750 T de 1932 magnifiquement restaurée par Gérard Gruschwitz est la seule qui s’expose de temps en temps et encore, pas souvent. Elle fut quand même l’une des vedettes de l’exposition organisée par les musées Guggenheim, il y a quelques années.

La grande nouveauté du moteur a fait souvent oublier de parler de la partie cycle qui est pourtant tout aussi novatrice. Le L supérieur en acier matricé cher à Dollar et déjà vu sur la 500 en 1930, est conservé et il s’y ajoute deux doubles berceaux interrompus en tubes qui soutiennent le moteur sur l’avant et l’arrière. Ils sont réunis en partie basse par deux tubes horizontaux boulonnés qui vont jusqu’à l’axe de roue arrière. Une structure complexe qui ne devait certes pas manquer de rigidité.

Extrait du catalogue Dollar 1932.
La Super-Itala annoncée pour 1933 en Italie n’a malheureusement jamais vu le jour (source Storia della motocicletta de A.G. Luraschi)

La Dollar 750 T s’affiche à son apparition au salon 1932 à 7995 F alors que la 350 R4 monocylindre vaut 5 000 F et la 500 S4, 5 600 F. Cette fois il n’y a plus d’autre quatre cylindres française sur le marché que la 500 Train, deux stars dont les productions resteront confidentielles. La Train apparaît pour la dernière fois au salon 1933 après qu’il n’ait été produit que 3 exemplaires tandis que la Dollar 750 T encore exposée en 1933 avec une version très légèrementr revue avec un décor plus sobre et des échappement bas, quatre-en-deux. Pour comparaison la Dollar 750 T est affichée à ce salon 1933 à 9800 F alors qu’une Terrot 750 bicylindre en V à soupapes latérales ne vaut que 7500 F. Par contre il faut dépenser 11 800 F pour une BMW 750 R11 latérale et 12 800 pour la BMW R16 culbutée plus chère encore que la voiture Rosengart 5CV à 13 500 F. On ne la verra pas au salon 34 bien qu’elle figure encore au catalogue. Il semble qu’il n’y en ait eu que 7 produites et on compte aujourd’hui (presque) 4 survivantes dont celle magnifiquement restaurée celle du collectionneur alsacien Gérard Gruschwitz. Il s’y ajoute une autre version 32 non restaurée dans sa grange, un modèle 1933 à échappements bas attelé d’un side-car et dans le fin fond des Vosges un moteur qui sert toujours à actionner une scierie, mais ne me demandez pas les adresses, je ne les connais pas !  Cela constitue quand même un beau pourcentage.

Cette version attelée présentée au salon 1933 se distingue par son réservoir chromé et ses deux échappements qui se rejoignent de chaque côté en un seul silencieux « queue de carpe » en tôle. (photo de presse-agence Rol)
La petite fille a du bien grandir depuis cette photo colorisée qui date un peu. Nous amènera-t-elle un jour cette version attelée de 1933 qui ressemble fort à celle exposée au salon la même année. (Source inconnue !)
Quelle révolution à ce salon de Paris 1930 au Grand Palais où les vedettes sont quatre motos à quatre cylindres à 100 % Françaises. Impensable et inattendu, la France si longtemps absente au niveau international s’apprête-t-elle à repartir à l’attaque d’une place depuis longtemps perdue ?   Photos et archives François-Marie Dumas sauf mention contraire - Ciquez [...]

Vieilles Terrot et champagne

On voit trop souvent des réunions dites de machines anciennes où les « newcomers » sont la majorité, mais il existe encore des clubs intégristes (c’est exceptionnellement une qualité !) qui ne font rouler ensemble que les vraies vieilles et on ne peut que les féliciter. Les 11 et 12 septembre, c’était la rencontre annuelle du Terrot Club de France  à Brasles dans l’Aisne aussi connu pour sa production de champagne.

En bref et en chiffres 130 inscrits et 80 motos des années 20 aux dernières 500 RGST avec quelques « étrangères » quand même, une 1000 AJS de1939, deux Tornax et une 175 Sport Motobécane, mais 76% du plateau était composé de Terrot et de Magnat-Debon, l’honneur est sauf. Étrangers, mais en Terrot, un Italien, un Belge et quatre Allemands, dont le président du club des Terrot et autres françaises d’outre-Rhin, venus tout droit de Berlin.

À noter aussi quelques participants représentant les autres club Terrot, Arbracam en tête : une bonne entente inter clubs qui fait plaisir à voir.  Je vous fais l’impasse sur les commentaires du style, il a fait beau, on était content, on a bien rigolé, et sur les (rares) galères qui émaillèrent les 125 km de la balade. D’abord vous n’aviez qu’à venir et, si vous voulez rajouter vos noms aux quelque 260 membres du TCF  pour participer à la prochaine rencontre, il vous suffit de cliquer sur le lien !

Comme la baguette ne le montre pas, cette RGST de 1949 venait de Berlin.
Une bien rare Magnat Debon. Cette 175 LMC de 1955 (et encore plus rare badgée : Terrot S2T) et animée par un moteur Radior est une Nervor habillée à Dijon. En effet, le cadre vient aussi de Bourg en Bresse, la patrie de Radior/Nervor. Porte bagage et repose-pieds proviennent des Terrot RGST, et ne sont spécifiques que la roue arrière et la monstrueuse boîte ovale qui laisserait supposer qu'il peut y avoir besoin de beaucoup d'outils....
En décembre 1948, la 350 Terrot HT à soupapes latérales adoptait la fourche télescopique à (léger) amortissement hydraulique.
En 1934, est marqué chez Terrot par le semi-bloc moteur à boîte 4 vitesses sur les 350 et 500 culbutées et la 750 VA et l’apparition du réservoir Laiton merveilleusement mouluré.
Cette 500 RSS était la version haut de gamme.
Gnome & Rhône 125 R4S de 1957. Malchanceuse cette fois, cette Gnome est pourtant une habituée des grandes balades, car je l’avais déjà vue au Tour d’Auvergne. Notez le caoutchouc de rappel supplémentaire de l’amortisseur arrière (c’est d’origine) et le tirant reliant l’axe du bras oscillant à l‘attache supérieure de l’amortisseur qui est une amélioration du propriétaire.
AJS 1000/2 de 1934, un sublime grande routière britannique avant tout destinée au side-car.

-news-

On voit trop souvent des réunions dites de machines anciennes où les « newcomers » sont la majorité, mais il existe encore des clubs intégristes (c’est exceptionnellement une qualité !) qui ne font rouler ensemble que les vraies vieilles et on ne peut que les féliciter. Les 11 et 12 septembre, c’était la rencontre annuelle du Terrot Club [...]

Frissons : la moto en balade comme si vous y étiez

Le Frisson de la moto

Vous avez bien 8 € ? Et bien foncez acheter le petit livre de Sophie Squillace, « Le frisson de la moto » : 90 petites pages, format 11 x 16 cm, à lire d’une traite et à conserver sur sa table de nuit pour y revenir souvent.

Un vrai talent cette Sophie qui sait, en peu de mots et avec beaucoup d’humour, nous faire partager tous les frissons, les joies, les frayeurs et les différentes émotions que peuvent vous procurer les voyages en moto. De l’Inde au Tibet, de la Crète, aux forêts africaines… en Ural, en Royal Enfield, ou en Honda, peu importe. Qu’elle raconte ses premiers pas d’aventurière débutante, sa découverte du sable mou, ses états d’âme ou tout simplement le plaisir de sentir les odeurs ou la fraîcheur au bord du chemin, elle vous fait sentir l’air qu’elle respire … un vrai plaisir à ne manquer sous aucun prétexte si vous aimez la moto et l’aventure. Quant à moi, c’est simple, je vais m’en acheter un lot pour offrir à mes amis ou à mes proches à qui je n’ai pas su dire aussi bien la même chose !

 

 

À Manag au Népal en Avril 2021 (photo François Combes)
Madya Pradesh en Inde en octobre 2019. Photo François Combes.
Sophie Squillacen France en septembre2020. Photo Lauret Bonnet

« Le frisson de la moto » est publié dans la collection « Petite Philosophie du Voyage » disponible dans les grandes librairies, en ligne ou en boutique ou à commander chez votre libraire favori. »  ISBN 978-2-36157-292-1

Lolo dans ses œuvres ou le rêve de l’aventure

Beaucoup en rêvent, lui, il l’a fait… et à répétition encore ! Passons de l’écrit à l’écran et si le livre de Sophie vous a donné envie de grand air, je ne saurais trop vous conseiller d’aller suivre les aventures extraordinaires de Laurent Cochet, dit Lolo, sur YouTube. Il n’y a rien à la télé ce soir ? Tapez donc Laurent Cochet sur votre PC ou cliquez sur l’image ci-dessous et suivez Lolo dans ses invraisemblables échappées et galères toujours racontées avec le sourire. C’est bluffant 

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Le Frisson de la moto Vous avez bien 8 € ? Et bien foncez acheter le petit livre de Sophie Squillace, « Le frisson de la moto » : 90 petites pages, format 11 x 16 cm, à lire d’une traite et à conserver sur sa table de nuit pour y revenir souvent. Un vrai talent cette Sophie qui [...]

3 roues sur l’angle

Bien avant les scooters MP3 lancés commercialement par Piaggio en 2006, et le déconcertant Yamaka Niken apparu chez Yamaha fin 2018, nous eûmes les side-cars articulés et inclinables et là, croyez moi, mieux valait ne pas être néophyte. Ils connurent pourtant un certain succès et même en course.

Martinsyde 676 cm3 attelée d'un side Flxible en 1922.

Le side-car articulé apparaît dès le milieu des années 10 en Grande-Bretagne avec Montgomery et, surtout, aux Etats-Unis avec les « Flxible » qui firent la gloire d’Harley-Davidson sur pistes cendrées.

Belle démo d'une Harley attelée d'un Flxible.
Nouvelle preuve relatée dans Moto Revue où le correcteur trop zélé à rajouté le "e" qui manque à Flxible. On peut penser que pour la netteté de la photo ce Flxible là piloté par Mario Landucci en 1922 est simplement posé en butée !
Side-car ou Dahut, cet attelage, évidemment britannique, est en tout cas parfait pour les chemins creux.

Revenons en France en 1937, où le concessionnaire niçois de Gnome et Rhône, H. Jeanneret, présente son side-car « oscillable » attelé à une 500 CV2 Gnome et Rhône. Jeanneret le propose avec des carrosseries course, sport ou même tourisme avec capote et pare-brise et, pour bien prouver les possibilités de sa création, il l’utilise brillamment sur circuit dans les courses locales, au Paris-Nice 1938 et aux Grand Prix de Genève qu’il remporte en 1937.

Première explication de Jeanneret à son passager un peu inquiet, Robert Sexé, qui va prendre le guidon pour un essai dans Moto Revue. Laissée à elle-même la moto se couche à l'arrêt.
Rouler en dévers ne pose pas de problème,…
…la moto et la roue du side restent verticales, mais Robert Sexé est descendu !!!
Robert Sexé dans le panier et J. Jeanneret.
Certains aventuriers tenteront à nouveau le side articulé, comme cette Maico 125 MD surprise au rallye des Millevaches en 1970.

Le side-car articulé comporte même parfois un volant permettant au passager du side de contrôler l’inclinaison. Le dispositif fut très populaire dans les courses de grass-track et, sur piste, Krauser en Allemagne en fut un spécialiste émérite, avant de se lancer dans production d’accessoires … et du révolutionnaire side-car Domani.

Krauser courut longtemps en side articulé avant de créer ses propres productions. Sur ces side articulés de course sur route, le parallélogramme déformable (monté à l'envers par rapport au Jeanneret) comporte une crémaillère et un volant dont se sert le passager pour contrôler et forcer l'inclinaison.
Autre exemple de side car inclinable en cours au GP de Suisse en 1935 (www.technischesmuseum.at/motorsport-in-oesterreich)

Le Français, Jean-Claude Perrin, réétudie le concept du side-car inclinable un demi-siècle plus tard et crée, en 1991, le Side-Bike Toro facilement adaptable sur les Yamaha XT 600, TDM 850 et Super Ténéré. De fait, et je parle en connaissance de cause, ces side-cars oscillants changent la vie. Le plus néophyte des pilotes se sent tout de suite en confiance. L’attelage se pilote vraiment comme une moto solo sur route et même à l’arrêt où il ne faut pas oublier de mettre le pied par terre. Tout juste la moto est-elle un peu plus dure à balancer, mais tout semble si facile qu’on se prend bien vite tourner avec des angles inimaginables. Mieux encore qu’en solo, et sur le sec comme sur le mouillé… Gare, c’est à partir de là que le pire peut arriver, un side inclinable qui décroche et reprend brutalement l’adhérence ne pardonne pas et c’est ce risque qui a poussé Side-Bike à cesser la fabrication de son Toro inclinable et même à racheter une partie des exemplaires vendus.

Essayé en 1992, le Side-Bike Toro révèle une facilité de pilotage déconcertante.

C’est presque par plaisanterie que je vous joins un dernier et demi exemple de side-car articulé avec cet attelage tchèque de la fin de 1930. Le châssis du side est relié à la moto, ici une Praga 500 de 1930, en trois points, mais la fixation supérieure est constituée de ressorts à lames de façon à ce que l’ensemble puisse légèrement s’incliner en virage.

Bien avant les scooters MP3 lancés commercialement par Piaggio en 2006, et le déconcertant Yamaka Niken apparu chez Yamaha fin 2018, nous eûmes les side-cars articulés et inclinables et là, croyez moi, mieux valait ne pas être néophyte. Ils connurent pourtant un certain succès et même en course. Martinsyde 676 cm3 attelée d'un side Flxible en [...]

Les Peugeot secrètes de la guerre

Après ses séries des « Grandes puissances » menée par la P515, une 500 luxueuses produites de 1934 à 1940, et secondée par ses sœurs P115, 415, 517 et 417, la 350 P135, plus légère et moins chère, apparaît en avril 1936 et connaît un grand succès jusqu’à la guerre. Durant les hostilités Peugeot cherche une suite… qui ne viendra finalement pas et cette 350 P135 restera le dernier quatre temps de Peugeot jusqu’à l’apparition des scooters à la fin des années 90. Sa production sera même reconduite de 1945 à 1948. Quelques études de l’usine de Valentigney pour y faire suite ont quand même survécu et se retrouvent aujourd’hui dans les collections, mais on ne sait rien d’autre que ce qu’on voit sur ces prototypes réalisés dans le secret de l’usine et qui plus est pendant les hostilités. SI des anciens de Peugeot peuvent vous en dire plus, ils sont bienvenus

Photos et documentation Jacky Boeuf & Jean Boulicot – Cliquez sur les liens en bleu pour découvrir les motos citées en référence.

400 cm3 et tout à l’envers

Ce bloc-moteur réalisé pendant la guerre et après la 515 est totalement différent des autres productions et Jacky Bœuf qui l’a restauré pour une collection connue en a profité pour prendre quelques photos. Contrairement aux 515, 135 et autres Peugeot à soupapes culbutées, la distribution est ici du côté droit et le bloc à 4 vitesses, encore plus court que sur la P135, a inspiré, semble-t-il  les 125/175/250 deux-temps à 4 vitesses des années 50 pour la forme du carter d’embrayage, sa commande et l’embrayage lui-même. Les ressorts de soupape sont en épingle et les boîtiers de culbuteurs rappellent ceux de la 515. La culasse est en alliage léger avec une chambre de combustion en bronze. Les côtes sont plutôt surprenantes. Si la course de 85 mm est la même que sur les 350 P104, P105, P107, P112 et P135, l’alésage est non pas de 72 mm, mais de 77 mm ce qui en ferait une 395 cm3. Transmission primaire par chaîne duplex. Allumage par magnéto Morel et Dynamo France pour l’éclairage. Il semble que ce moteur n’ait pas roulé, mais ait été seulement utilisé au banc d’essai.

Une P515 très spéciale

Cette autre étude, photographiée dans une bourse voici quelques années par Jean Boulicot, est une variation sur la base de la P515, mais avec une culasse en aluminium, un échappement monotube.

 

Une P105 à simple ACT

« Tiens, pendant que j’y pense », continue Jean Boulicot  « j’avais récupéré il y a longyemps un moteur de 350 P105 monté avec des ressorts en épingle et un arbre à cames en tête. Il était dans la région et l’intérieur est pratiquement neuf, mais je n’ai aucune idée de son origine. J’ai une partie cycle, il faudra que j’en fasse quelque chose. J’ai toujours dit qu’il faudrait vivre longtemps, il y a tellement à faire… « 

Après ses séries des « Grandes puissances » menée par la P515, une 500 luxueuses produites de 1934 à 1940, et secondée par ses sœurs P115, 415, 517 et 417, la 350 P135, plus légère et moins chère, apparaît en avril 1936 et connaît un grand succès jusqu’à la guerre. Durant les hostilités Peugeot cherche une suite… [...]