Bourg-en-Bresse 1906-2020

Un circuit dans sa ville : Les courses de motos à Bourg-en-Bresse

par Jacques Bussillet

Format 29,5 x 23,5 cm - 192 pages - près de 500 photos – 40 € en librairie ou sur le site de l’Union Motocycliste de l’Ain - https://ww.umain01.fr Union Motocycliste de l’Ain, 2 boulevard Joliot Curie CS 70270, 01000 Bourg-en-Bresse, tél. : 04 74 23 13 17

Le livre de Jacques Bussilllet nous fait revivre un siècle de passions à Bourg-en-Bresse depuis les origines avec la création du Moto Vélo Club de l’Ain en 1913 aux activités actuelles de l’Union Motocycliste de l’Ain. Tout commence après la Première Guerre par des circuits de régularité et des courses de côte. L’UM Ain, créée en 1927, organise ses premières épreuves de vitesse dans la ville jusqu’à la naissance du circuit de vitesse de Vennes en 1954. Il connaitra ses heures de gloire dans les années 60 et jusqu’au début des années 70.

Au fil des pages, le dernier ouvrage de Jacques Bussillet raconte toute l’histoire de la compétition motocycliste en France. Celle d’un grand club local qui se démène avec passion pour son sport favori. Tout le talent de l’auteur a été d’amener son lecteur au cœur des évènements, on est dans le paddock avec les pilotes et les organisateurs et on vit les courses de l’intérieur. Le texte entrecoupé de nombreux encadrés se lit d’une traite et il est magnifiquement illustré de près de 500 photos d’époque. Rajoutez à cela une qualité d’impression hors normes et vous obtenez… une superbe idée de cadeau de Noël !

Une vue typique des courses sur route de l’époque. C’est Henri Schaad sur la 250 Nougier-Terrot surnommée « la petite Manx » qui mène la danse sur les 3,1 km du circuit de Vennes en 1957. Il finira 5e.
10e circuit de Bourg-en-Bresse à Vennes le le 6 mai 1962 : Le G à D, la Morini 175 de Beltoise(19) qui finit en tête, Marcellin Herranz (17), Bettiol (15) futur rédac’chef de Moto Journal, la MV Agusta de Viura (10), les frères Barone et Onda derrière sur FB Mondial qui finit 2e.
Benjamin Savoye, par ailleurs distributeur des motos FB Mondial, fut un assidu du circuit de Bourg-en-Bresse. On le voit ici le 1er mai 1960 sur sa Mondial 125 avec laquelle il termine 2e alors qui remporte la catégorie 250.
Il est évidemment impossible de conter l’histoire de la moto à Bourg-en-Bresse sans parler de Radior qui s’y créa en 1904 et produit des motos de 1926 à 1955, son ultime modèle étant cette 250 cm3 bicylindre à moteur maison de 1954, collection du grand spécialiste de la marque bressane André Gallet.
Les courses de side-cars ont toujours été appréciées du public. Cette Norton aux mains de J. Verd en 1959 pour la première épreuve du championnat de France Inter ne sera pas classée et le podium sera occupé comme bien souvent par Florian Camathias et Hilmar Cecco
Les motos Nougier affectionnaient particulièrement Bourg-en-Bresse.On voit ici Jacky Onda en 1963 sur le 50 Nougier quatre temps à double ACT qui n’est pas vraiment adapté à sa grande taille. Il connaitra plus de succès avec Pierre Viura.
Dans les années 60 les plus grands pilotes internationaux tournent sur le circuit de Vennes. Ici Walter Villa sur Montesa 250 en 1968 gagne dans cette catégorie et en 125cm3.
Un circuit dans sa ville : Les courses de motos à Bourg-en-Bresse par Jacques Bussillet Format 29,5 x 23,5 cm - 192 pages - près de 500 photos – 40 € en librairie ou sur le site de l’Union Motocycliste de l’Ain - https://ww.umain01.fr Union Motocycliste de l’Ain, 2 boulevard Joliot Curie CS 70270, 01000 Bourg-en-Bresse, [...]

Concept-car à Compiègne : le design rencontre l’histoire

Je vous l’annonçais voici deux semaines, et bien voilà, c’est ouvert. Amateurs de stylisme et de belles mécaniques, précipitez-vous au château de Compiègne pour admirer l’exposition Concept Car : Beauté pure, une réunion exceptionnelle d’une trentaine des joyaux de l’histoire du style automobile et motocycliste. Vous avez jusqu’au 20 mars 2020.

Ce site étant exclusivement réservé aux deux roues et à leur histoire, j’enrage de ne pouvoir m’attarder sur les chefs-d’œuvre du stylisme automobile à découvrir au fil des salles et des grandes galeries du château de Compiègne. De Louis Bionier à Franco Scaglione en passant par Bertone à Giorgetto Giugiaro, Pininfarina, etc. autant de chefs d’œuvre uniques et exposés dans des conditions exceptionnelles dans les grandes salles du château. Les motos ne sont pas oubliées, loin de là. À commencer par l’étonnante Major 350 cm3 de 1947 déjà longuement décrite ici et qui, star oblige, avait toute une pièce pour elle seule, mais aussi toute une série de motos et scooters de records dont les recherches aérodynamiques justifient leur présence dans cette exposition dédiée à l’esthétique.

Dernière raison impérative, et non des moindres, pour se rendre au château de Compiègne : le cadre somptueux d’un décor royal puis impérial avec toutes ses peintures, sculptures, œuvres d’art, boiseries et tapisseries. Cet assemblage incongru avec les exercices de style beaucoup plus récents de nos véhicules a quelque chose de magique d’autant plus que la trentaine des quatre et deux roues exposés sont au centre de grands espaces permettant de tourner autour pour les admirer sous tous les angles. « Il n’y a qu’en France qu’on peut faire des choses pareilles ! » me commentait, admiratif, le propriétaire d’une des motos ici en vedette.

Texte et photos : François-Marie Dumas sauf mention contraire – Les liens en bleu renvoient aux descriptions des motos concernées.

L'exposition débute par ce hall immense de 54 x 12 m dénommé le grand vestibule sous Louis XVI puis Galerie des colonnes depuis 1894. La photo en encart (©RMN-Grand Palais/René Gabiel Ojeda) montre l'espace dans son état normal sans les autos.
Oui c'est une auto, je n'ai pas pu résister, mais le constructeur de cette Socema-Grégoire de 1952, Jean-Albert Grégoire, est aussi connu dans la moto puisqu'il a aussi commis les suspensions abracadabrantes des motos Monet Goyon des années 50.

Une salle monumentale pour la seule Major 350 et pas n’importe laquelle. Il s’agit de l’anti-chapelle, qui n’est pas comme on pourrait le supposer réservée aux agnostiques, mais qui précède la chapelle. Elle est décorée par de somptueuses tapisseries des Gobelins de la fin du XVIIe qui reprennent les peintures de Raphaël sur la bataille de Constantin. À droite de la moto pose Léopold 1er roi des belges peint par Henri Decaisne.

L’unique prototype de la MGC 600 N34 quatre cylindres de 1938 a quitté le musée de Marseille où il est habituellement exposé. Passionné par l’aéronautique, le constructeur Marcel Guiguet a réalisé pour cette moto une réplique à échelle réduite du moteur quatre cylindres du Renault Bengali qui équipa des avions de tourisme au début des années 30. Il est disposé culasse en bas et vilebrequin en haut, une rare particularité qu’on ne retrouve que sur la Sévitame, une moto belge La Mondiale et quelques cyclomoteurs.

La galerie des motos et scooters de record avec, à droite, une version de record de 1957 d’un microcar bien connu, l’Isetta Velam. Animée par son petit bicylindre deux temps de 236 cm3, cette version très spéciale à carrosserie en tôle d’aluminium battit sept records en catégorie moins de 250 cm3 le 30juillet 1957 à Montlhéry.

Les motos et scooters de records sont accueillies dans la salle des gardes que l’on voit en vignette dans son état originel.

Créé par le célèbre ingénieur Lino Tonti pour Aermacchi, ce cigare de record bat le 4 avril 1956 sur l’autoroute des Lacs, le record en 75 cm3 détenu par NSU en atteignant 167,21 km/h sur le kilomètre lancé. Le cigare fut successivement équipé par des monocylindres de 50 et 75 cm3 à double ACT créés par Lino Tonti. On voit en vignette le 75 cm3 ici monté dans un cadre de moto.

Les Lambretta d’Innocenti ont ouvert le feu en 1949 en raflant treize records du monde en Italie, puis une quarantaine d’autres à Montlhéry. Vespa se devait de réagir et ils battent une vingtaine de records à Montlhéry en mars et avril 1950. Lambretta contre-attaque et bat Vespa à nouveau en octobre sur le même anneau. La presse et les scootéristes suivent avec passion ce combat de titans. C’est est assez, Piaggio, qui est rappelons-le avant tout un constructeur aéronautique, réalise le cigare présenté ici dans lequel le pilote est allongé. Le moteur placé à droite de la roue arrière est cette fois à pistons opposés avec un vilebrequin à chaque extrémité du cylindre (ce que la firme n’avoue pas vraiment à l’époque !) et, le 9 février 1951, sur l’autoroute de Rome à Ostie, Dino Mazzoncini atteint 171,102 km/h sur le kilomètre lancé. Hélas, Lambretta inspiré par ce beau cigare va une fois encore et définitivement remporter le titre.

Lambretta et Vespa, les deux géants du scooters se livrent à un combat sans merci à l’aube des années 50 à la poursuite du record du monde. Après avoir caréné peu à peu son scooter 125 cm3 type C et signé nombre de records, Lambretta est à nouveau vaincu par le « silure » Vespa.

Lambretta assisté par Aero-Caproni reprend alors la même recette aérodynamique et construit cette sorte d’avion sans ailes en 1951 qu’il équipe son moteur d’un compresseur. Cet équipage bat le record du kilomètre lancé le 14 avril à 190, 476 km/h puis améliore son temps le 8 août à Montlhéry en atteignant 201 km/h, un record qui ne sera battu que vingt ans plus tard.

En 1935 le Comte Giovanni Lurani assisté par Ulysse Guzzi construit de très élégant quatre roues qui battra nombre de records motorisé par le 500 bicylindre en V à 120° qui équipe alors les Moto Guzzi de Grand Prix. Sur ce véhicule unique le moteur disparu a été remplacé par le monocylindre d’une moto Guzzi de route type Astore ou Falcone, respectivement apparues en 1949 et 1950.

Un grand saut dans le temps nous emmène en 1975 avec le side-car de record réalisé par Philippe Moch autour d’un moteur de Kawasaki 1100. Le Kawasaki-MOC va battre cinq records de France mais aussi et surtout, avec le mile départ lancé couvert à 207,433 km/h, record du monde détenu, depuis 1970, par le Britannique Baldwin avec une 1000 Vincent à compresseur.

À ne pas oublier dans la visite, les petites salles du rez-de-chaussée avec une extraordinaire collection de vélocipède et quelques motos dont cette unique exemplaire connu de la 1000 cm3 quatre cylindres Antoine de 1904, l’une des premières quatre cylindres avec la FN et la Laurin Klément et le prototype Terrot Cuzeau doté d’un flat twin deux temps.

Encore un magique exemple d’un mélange des genres aussi inattendu que bienvenu. Comment ne pas avoir envie de prendre le thé en compagnie de cette Fiat Stangellini 1200 Spider de 1957 ?

Pour bien souligner le renouveau du musée du chateau de Compiègne surtout connu jusqu’alors pour sa collection de carrosses royaux, la grande verrière réservée à ces reflets du passé accueille aussi une automobile, en l’occurrence la MG EX 324 prototype de 1965 dessinée par Pininfarina qui aurait pu sauver la marque de la faillite. Elle resta malheureusement unique.

 

Pour l’occasion, la Réunion des Musées Nationaux a publié un somptueux ouvrage de 232 pages en format 20 x 25 cm à l’italienne présentant les véhicules de l’exposition et beaucoup d’autres avec leur histoire et de très nombreuses photos d’époque et actuelles. Un œuvre magistrale réalisée avec les plus grands historiens de l’automobile et leurs fabuleuses archives sous la direction de Rodolphe Rapetti, directeur du musée de la voiture de Compiègne.

On peut se le procurer dans les librairies spécialisées, au musée national de la voiture de Compiègne et directement sur le site internet https://www.boutiquesdemusees.fr

Je vous l’annonçais voici deux semaines, et bien voilà, c’est ouvert. Amateurs de stylisme et de belles mécaniques, précipitez-vous au château de Compiègne pour admirer l’exposition Concept Car : Beauté pure, une réunion exceptionnelle d’une trentaine des joyaux de l’histoire du style automobile et motocycliste. Vous avez jusqu’au 20 mars 2020. Ce site étant exclusivement réservé [...]

Salon Moto Légende 2019 : Les amis, les surprises et les bonbons…

Traditionnelle réunion à la porte de Vincennes pour le salon Moto Légende et il bien avouer que c’était cette année un bon millésime. Certes, le salon n’est pas plus grand, les stands toujours aussi riquiquis et on compte de plus en plus de vendeurs de bonbons, cireurs de pompe, bijouteries de pacotille, couteaux et même un distributeur de bibles… Le bon côté, c’est la bourse qui réunit la plupart des marchands et des spécialistes de la docs, et ces 60 stands des clubs, ce qui fait en général autant de copains à voir et de mains à serrer, plus autant d’emplacements réservés aux pros avec quelques visites incontournables. Et puis, quand même, les deux plateaux «prestige» bien plus impressionnants cette année que leur thème ne le laissait penser. 750 Honda et Mobylette, bof ! le titre ne faisait pas rêver, et pourtant, dans un cas comme dans l’autre, l’incroyable étalage de toutes les versions produites ou presque avait de quoi laisser coi et mérite un grand coup de chapeau aux responsables de ces deux rassemblements. Visite en images.

Jamais sans doute autant de Honda 750 Four n'avaient été réunies, de la K0 à la F2, en passant par toutes les versions spéciales, de police, de course ou en version automatique. Impressionnant !
Pour fêter dignement les 70 ans de la Mobylette née avec cette AV3 de 1949 (présentée ci-dessus avec tous les accessoires disponibles : fourche parallèlogramme, 3 nourrices d'essence et même une remorque!), le Motobécane club de France avait réuni tous les modèles marquants de la production et, en prime, un stand séparé avec les 125 course de la marque. Une superbe expo récompensée par la coupe "Coup de Coeur" décernée par la FFVE.
Une dernière surprise chez Motobécane, la 175 qui remporta sa catégorie 175 Sport au Bol d'Or 1957 aux mains de Claude Thomas et Jean-Claude Bargetzi.
Mon coup de cœur à moi et la coupe des clubs de marque décernée par la FFVE pour ce stand aussi étonnant que futuriste du club Ydral. De gauche à droite, la scooter réalisé en 1953-54 par Paul David et les 175 Réacteur en version Guiller (en blanc) ou AGF (en rouge). Les trois sont motorisées par Ydral avec un 175 bitube type M49 pour le scooter et avec le 125 deux temps horizontal H56 pour les deux motos.
Marc David (ci-dessus) nous raconte le colossal travail réalisé par son père Paul pour construire ce scooter unique dont la carrosserie en tôle a té entièrement façonnée à la main.
Mon deuxième coup de cœur, et ce n'est pas parce que c'est un ami, va à l'extravagante Linto Marilina réalisée en 1954 par Lino Tonti sur la base de la Bicilindrica 250 Aermacchi. Il fallut quelques centaines d'heures à Alain Nibart, son propriétaire, avec l'assistance de Dominique Secco et de l'atelier Renard pour reconstruire l'épave retrouvée avec pour seuls modèles une ou deux rares photos.
Impossible aussi de passer devant le stand des Linto et Aermacchi sans admirer la 350 avec laquelle Costeux et Martine finirent 6e au classement général du Bol d'Or 1969.
L'assiduité est toujours récompensée, la preuve, la stand d'Yves Campion qui ne manque aucun des salons Moto Légende depuis des lustres a reçu pour cette constance, un superbe trophée de la FFVE ici exposé devant la Gillet 300 de 1955. Les deux autres trophées décernés par la FFVE ont respectivement récompensés "On the road again" qui exposait l'autre cinquantenaire célèbre, la 500 Kawasaki trois cylindres de 1969, et les trois membres clés de l'organisation : Christophe Richy, Caroline Mercier et Romain Gratias.
En France, on n'avait pas que les Mobylette, mais aussi les Solex et le stand "La nostalgie du Solex" en présentait un bel étalage dont cette ahurissante version course qui ne doit plus grand chose à ses origines.
Chez Motul, on avait ressorti la blouse d'époque pour présenter la Terrot 500 RL de 1931 restaurée grace à la fondation du patrimoine.
Une rarissime Puch 350 GS équipant l'armée autrichienne en 1939 sur le stand de Motos Antiquas.
Au hasard de la galerie marchande, une presque trop belle Bianchi 125 deux temps de 1950.
… et puis un grand classique parmi d'autres racers plus récents chez Yamaha : la 250 TD1C de 1967.
Traditionnelle réunion à la porte de Vincennes pour le salon Moto Légende et il bien avouer que c’était cette année un bon millésime. Certes, le salon n’est pas plus grand, les stands toujours aussi riquiquis et on compte de plus en plus de vendeurs de bonbons, cireurs de pompe, bijouteries de pacotille, couteaux et même [...]

La 750 Honda a 50 ans

La 750 est apparue il y a tout juste 50 ans en 1969 et fête cet évènement au salon Moto Légende. Bonne occasion pour repasser quelques rares photos de ses débuts.

Celle que vous ne verrez pas : le prototype à frein à tambour. Il sera remplacé en toute dernière minute par un frein à disque, le premier en grande série, avant le salon de Tokyo en novembre 1968.
Mars 1969 : La presse et quelques VIP qui se pressent pour y poser. Ici Jean-Pierre Beltoise, Guy Marchand et Frank Alamo qui chante d'ailleurs cette année là : "Little Honda".
La 750 au salon de Tokyo.
Réunion des deux stars de 1969 au musée du Guggenheim en 1998.
Le Bol d'Or est relancé en 1969 après 8 ans d'absence. C'est au départ Assante qui doit courir avec Urdich (ici en photo) et la machine doit être une 750 Honda de série aménagée par Japauto. Et puis le hasard… Rougerie remplace au dernier moment Robert Assante qui n'a pas la bonne licence et la version usine qu'Honda destinait à un équipage britannique leur échoit car ce nouveau Bol est réservé aux pilotes français. Vous connaissez la suite…
Le bouquet aux vainqueurs!
Inimaginable aujourd'hui… Michel Rougerie fait un tour d'honneur avec sa copine… sans casques et sans coussin pour la dame!
La Honda "dite" du Bol d'Or 1969 exposée au premier salon Rétromobile en 1976 qui se tient alors dans l'ancienne gare de la Bastille.
La version course de la 750 Honda remporte en mars 1970 les 200 miles de Daytona avec Dick Mann et elle reprend du coup le nom de l'épreuve.
La Honda 750 de 1969 prendra le nom de Daytona, l'année suivante.
Au Bol d'Or 1971 Honda ne sera que 4e avec cette 750 préparée par Speed et pilotée par Urdich et Benelhadj.
Honda revient en force au Bold'Or 1972 remporté par la 969 cm3 Japauto-Honda de Debrocq et Ruiz devant la 750 Speed Motorcycle de Godier-Genoud et celle de Williams et Stanley Woods. Puissance des Honda officielles 75 ch contre 63 pour la série.
Ravitaillement de la 750 Honda de Luc et Gougy au Bol 1972. Ils finissent 10e.
Dans le parc au Trophée du million en 1972 avec une 750 Honda en pleine "préparation" devant l'éphémère 500 Ossa-Yankee.
Quelques-unes des premières préparations. Ici la 750 Egli en 1972.
Ré-habillée avec talent par les frères Rickman
Francisée par Georges Martin qui crée sa société en 1971 en débutant par des pièces spéciales pour la Honda 750 puis lui construit un cadre maison, plus léger, en février 1972.
Le 750 quatre cylindres Honda à simple ACT vit ses dernières heures en 1979 après dix ans de carrière, mais il continue d'inspirer quelques préparateurs comme ici avec un turbocompresseur en 1981.
La 750 est apparue il y a tout juste 50 ans en 1969 et fête cet évènement au salon Moto Légende. Bonne occasion pour repasser quelques rares photos de ses débuts. Celle que vous ne verrez pas : le prototype à frein à tambour. Il sera remplacé en toute dernière minute par un frein à [...]

Major : L’Italie réinvente la moto en 1947

Au cours de la longue histoire de la moto, bien peu de grands designers ont réussi l’exploit d’associer des lignes de rêves à une vraie fonctionnalité et ces rarissimes réalisations sont, sauf exception, restées à l’état de prototype. C’est le cas de cette fantastique Major créée en 1947 par l’ingénieur piémontais Salvatore Maiorca, élue « Best of Show » au concours de la villa d’Este en 2018 et présentée du 29 novembre 2019 au 30 mars 2020 au musée national de la voiture à Compiègne dans le cadre de l’exposition « Concept-car. Beauté Pure ».

Par François-Marie Dumas – Photos Giorgio Sarti, François-Marie Dumas et archives

Imaginez la réaction du public italien au salon de Milan d’avril 1948 en découvrant cette moto futuriste, entièrement carrossée, et sans même de roues à rayons.

Fantastique, surréaliste, futuriste et pourtant si contemporaine de son époque, la Major est beaucoup plus qu’un extraordinaire exercice de style autour d’une recherche aérodynamique. Son élaboration on s’en doute très couteuse, fut financée dans l’immédiat après-guerre par Aeritalia à Turin, une filiale de Fiat qui mit à la disposition de Salvatore Maiorca ses moyens industriels. Le géant automobile italien s’intéressait ainsi pour la seconde fois au deux-roues motorisé. La première expérience ayant été un scooter conçu en 1938 et fort semblable au prototype construit par Piaggio en 1945, le Paperino.

La Major va encore plus loin dans ses recherches stylistiques et techniques que les autres grandes novatrices présentées ci-dessous : En France, la Majestic de 1930, en Italie, la Miller Balsamo de 1939 et, en Allemagne, la Killinger & Freund de 1938 et la BMW R47 carrossée par Louis Lepoix en 1947.

La Major est l’œuvre d’un ingénieur piémontais déjà célèbre dans le domaine des transports : Salvatore Maiorca qui, fort de ses précédentes réalisations, réussit à convaincre Aeritalia de financer ses prototypes. Son objectif est aussi simple qu’ambitieux : créer une moto d’avant-garde tant par son style que par ses concepts mécaniques. Le résultat sera à la hauteur de ces ambitions.

Le plus extraordinaire, est que, plus de 70 ans plus tard, l’esthétique de la Major est toujours aussi révolutionnaire. Datée, mais à peine. Aérodynamique en diable, céphalopodique ! écrit plutôt justement un site anglais, sculpturale, et fourmillant de détails superbes comme les silencieux dont les queues de poisson horizontales exacerbent encore le dynamisme des lignes. Et quel drapé ! La carrosserie en tôle d’acier englobe totalement la moto ne laissant dépasser que les roues, le phare et le guidon. Pureté absolue du trait ; une seule ligne court de la pointe du phare au moyeu de roue arrière tandis que la coque avant en courbes douces et savantes entoure la roue puis s’évase vers l’arrière pour protéger le pilote.

À l’avant, le guidon déporté commande par deux biellettes une fourche en tôle emboutie boulonnée sur le moyeu frein central, car la Major est pourvue d’un moyeu à rotule avec un axe de roue fixé à la carrosserie et qui reste fixe.

Bravo l’artiste, c’est superbe et l’exercice, on l’a déjà dit, ne se limite pas au style. La sublime carrosserie est également conçue comme une coque autoporteuse (comme la première Honda NR 500 de 1979 !) et si elle entoure d’aussi près les roues avant et arrière c’est que les suspensions ne sont pas, comme d’usage, entre les roues et le châssis, mais entre les jantes et leurs moyeux ! Maiorca a en effet réinventé le très ancien principe de la roue élastique chère à Félix Millet comme à Boris Vian qui brevetèrent chacun la leur.

Félix Millet et son tricycle à roue avant motrice élastique en 1887. A droite, le brevet de roue élastique pour camions et poids lourds délivré à Boris Vian le 2 février 1955.

— La roue élastique, une très vieille idée —

Vieille comme la moto puisqu’elle apparaît pour la première fois sur un tricycle Felix Millet en 1887, la roue élastique restera longtemps le rêve des ingénieurs tout du moins pour la roue arrière où l’on verra quelques moyeux suspendus incongrus, le plus connu étant le Triumph du début des années cinquante. C’est, pense-t-on alors, la suspension idéale qui permet de conserver un cadre rigide et de réduire les masses non suspendues. Simple dans son principe, la roue élastique Major est en trois parties. Deux flasques en alliage léger fixées au moyeu pincent un disque central en pétale entre six paires de cylindres caoutchouc de 50 mm et deux flasques latéraux de plus grand diamètre boulonnées sur la jante pincent à leur tour le disque central par l’intermédiaire de six autres paires de tampons. Ce dispositif permet, dit le constructeur, de conserver une grande rigidité latérale tout en laissant un mouvement amorti de la jante de plus ou moins cinq centimètres par la déformation en flexion des tampons. « Débattement de la jante, 50 mm sans déformation transversale » dit le journaliste-testeur de l’époque « et une tenue de route exemplaire comparable aux BMW ».

Maiorca assure même que des essais au banc équivalents à 40 000 kilomètres ont été réalisés avec une usure minime des éléments caoutchouc, chacun d’entre eux, soit 24 au total, ne subissant qu’un faible effort.

Sur le projet de bicylindre, la roue élastique, est plus rudimentaire, avec toujours un disque central qui s’appuie cette fois sur un petit pneu interne, des flasques latérales assurant la rigidité. On a en fait, deux roues concentriques un peu comme dans le brevet de Boris Vian, le petit pneu central faisant office d’amortisseur.

La suspension est assurée par la déformation de deux fois six paires de tampons de caoutchouc soit 24 pastilles dont on voit ici le principe de montage. Sur l’exemplaire conservé, la roue avant est en magnésium et l’arrière en aluminium.
Curieuse direction composite. La fourche en acier reliée au guidon par deux biellettes est boulonnée sur le moyeu à rotule. L’axe de roue est fixé de chaque côté dans la coque. L’angle maxi de la direction est de 38 ° et Major promet un demi-tour sur 2,25 m.
Hmm, les superbes queues de poisson disposées à l’horizontale allègent bien l’arrière, mais elles ont été conçues pour la version bicylindre, le mono utilisant un pot classique qu’on voit ici émerger devant la roue.
Extrait du catalogue 1948

Le moteur maison est développé avec la collaboration de l’ingénieur Angelo Blatto déjà célèbre pour ses réalisations dans les années 20 et 30 chez Aquila, Augusta, OMB et bien sûr, Ladetto & Blatto. C’est un bloc quatre temps culbuté très inspiré par l’aéronautique avec un cylindre en acier tourné et une culasse alu. Un ventilateur en bout de vilebrequin assure le refroidissement par air forcé. Ce vilebrequin en long entraîne une boite à quatre vitesses commandées par sélecteur et la transmission par arbre comporte un joint de cardan en sortie de boîte. La pédale de kick est amovible comme sur les premières Honda 1000 Gold Wing de 1975.

Cette coupe de la 350 monocylindre, superbement colorisée par Motociclismo d’Epoca, montre fort bien le fonctionnement de la direction et de la roue élastique.

Avant cette 350 monocylindre, Salvatore Maiorca avait étudié une version à bicylindre vertical disposé en long et à refroidissement liquide avec deux grands radiateurs dans le carénage avec des grilles d’entrée d’air sur l’avant. Pas de joint de cardan, cette fois, mais un simple flector. Pas non plus de sélecteur au pied, mais un levier au réservoir. Une seule biellette commande la direction et le guidon est totalement à l’air libre. Bien plus élégante, la 350 ne conservera la double queue de poisson de la bicylindre que pour l’esthétique, car son unique silencieux sort discrètement du côté gauche !

Le projet de bicylindre refroidissement liquide avec ses deux énormes radiateurs latéraux et ses roues à deux pneus concentriques. Le guidon extérieur et levier de vitesses datent beaucoup plus les lignes.
Extraite du catalogue, cette vue de dessus de la version bicylindre montre l’écoulement de l’air froid et du chaud. Notez la double paroi (3) de la coque (qui n’existe plus sur la 350 mono) et l’air réchauffé par les radiateurs qui vient sur les genoux du pilote (22).

Dans l’optimisme béat de l’après-guerre, les Italiens en oublient même le coût prohibitif d’une telle réalisation. Une société est créée à Milan le 15 janvier 1948 pour commercialiser la Major, ou pour le moins ses roues suspendues, et la SARE (Società Applicazioni Gomme Elastiche) et la SAGA (Società Applicazioni Gomme Antivibranti) construisent une usine de production en collaboration avec Pirelli. Pirelli qui expose d’ailleurs la Major sur son stand au salon de Milan 1948. Hélas, le rêve était trop beau pour être vrai. La Major restera unique.

Des trappes à gauche et à droite donnent accès au carburateur, à la bobine d’allumage et aux différents organes internes.

— Fiche technique Major 350 monocylindre 1947 —

Moteur monocylindre vertical 4 temps à vilebrequin longitudinal – Cylindre en acier tourné, culasse aluminium, soupapes culbutées – Refroidissement par air forcé – 349,3 cm3 (76 x 77 mm) – 14 ch/5.200 tr/min – Carburateur Dell’Orto – Graissage par circulation d’huile et double pompe – Allumage batterie-bobine

Transmissions : Embrayage multidisque à sec – Boîte 4 rapports par sélecteur au pied – Transmission par arbre et couple conique

Partie cycle : Carrosserie autoporteuse en tôle d’acier emboutie – Moyeu à rotule et direction commandée par biellettes – Roues élastiques de 19“ intégrant une suspension à 24 blocs caoutchouc déformables

Dimensions et performances : 150 kg en ordre de marche (moteur 43 kg) – Réservoir 13 litres – 105 km/h

Au cours de la longue histoire de la moto, bien peu de grands designers ont réussi l’exploit d’associer des lignes de rêves à une vraie fonctionnalité et ces rarissimes réalisations sont, sauf exception, restées à l’état de prototype. C’est le cas de cette fantastique Major créée en 1947 par l’ingénieur piémontais Salvatore Maiorca, élue "Best [...]