Grosso 125 double arbre 1950 : du fait main

Pas facile de débuter en course en 125 au début des années cinquante. Seule une élite fortunée ou très douée peut accéder aux toutes puissantes MV Agusta ou aux Morini. Pour les autres, l’unique solution est de faire au mieux en transformant plus ou moins une moto plus utilitaire au départ que vraie sportive. Le moderne petit bloc Terrot, et plus tard l’AMC, sont les bases favorites des apprentis sorciers, tandis que d’autres se lancent sans complexe dans la réalisation artisanale d’une machine complète, moteur et partie cycle, en se payant même le luxe d’y intégrer quelques solutions techniques inédites. C’est le cas de François Grosso, un ingénieur Lyonnais que j’eus le plaisir de rencontrer en 1977 où Il faisait revivre sa réalisation aux mains de René Casset ancien pilote qui s’illustra sur sa Norton 500 Manx au Championnat de France 1958.

L'étonnante 125 Grosso.

François Grosso a déjà 40 ans en 1950 lorsqu’il termine enfin SA moto. Le bloc moteur entièrement fait maison est impressionnant avec son gros cache aileté en forme de champignon sur le côté droit du cylindre qui dissimule l’entraînement par chaîne du double arbre à cames en tête. Tous les carters sont réalisés en mécano-soudure et la distribution est particulièrement sophistiquée avec un rappel des soupapes par ressorts en épingle et un réglage du jeu par linguet interposé sous la came. Un système, dûment breveté, d’un pontet dans lequel passe la queue de soupape est fixé par des crochets aux ressorts en épingle au-dessus et encage le longuet en assurant son maintien contre la came. Le 125 de cotes longue course (51 x 60 mm comme la D45 Motobécane et les Peugeot deux temps) annonce 11 ch, un régime maxi impressionnant pour l’époque de 10500 tr/min et atteint 114 km/h à 7500 tr/min, Le graissage s’effectue par carter sec avec une pompe à huile en bout de vilebrequin et un réservoir séparé sous la selle. La boîte trois vitesses à chaînes façon Zündapp est intégrée au bloc. Le cadre double berceau est aussi une de réalisation maison et il n’y a qu’une suspension avant à parallélogramme, mais François Grosso réalisera aussi une suspension arrière brevetée avec tension de chaîne constante exposée au salon de Paris 1952. Le tout est assemblé avec les accessoires et habillages d’époque, réservoir Mottaz, freins Sachs, selle Aurora.

F. Grosso nous explique le fonctionnement de sa distribution.
Un double arbre à cames en tête avec un rappel des soupapes par barres de torsion.
Tous les carters sont réalisés en mécano-soudure et la culasse est en aluminium.
Le moteur et la partie cycle sont des fabrication maison.
René Casset au guidon en 1977 avec une jambe de combinaison sponsorisée par Sernam.
Pas facile de débuter en course en 125 au début des années cinquante. Seule une élite fortunée ou très douée peut accéder aux toutes puissantes MV Agusta ou aux Morini. Pour les autres, l’unique solution est de faire au mieux en transformant plus ou moins une moto plus utilitaire au départ que vraie sportive. Le [...]

Laverda : Débuts en petite classe

Laverda a surtout laissé le souvenir de ses grosses cylindrées 750 et 1000 cm3, mais les brillants débuts de la firme en 75, 100, 200 et 50 cm3 sont beaucoup moins connus de ce côté-ci des Alpes.

Photos François-Marie Dumas/moto-collection.org sauf mention contraire. Les liens en bleu renvoient aux fiches descriptives concernées.

Élégante dans sa robe noire et chrome quoiqu'un peu étrange avec son cylindre maigrelet, cette Laverda 75 lança la marque en 1951.

Les motos Laverda furent le fruit de la passion de deux hommes : Francesco Laverda, qui a pris en 1937 la direction de l’usine familiale, et son directeur technique, Luciano Zen. Elles en tirèrent une indiscutable personnalité. Établie à Breganze dans la superbe région du Veneto, Laverda, connu depuis 1873 pour ses machines agricoles et plus tard par ses caravanes, se lance dans la moto en 1949 avec de petits monocylindres quatre temps de 75 cm3 puis 100 cm3 qui vont connaître dix années durant un fabuleux succès en Italie et donner à Laverda son image d’une firme sportive en constante recherche de solutions techniques originales et élégantes.

Luciano Zen, le directeur technique et Francesco Laverda aux côtés de la 1000 tricylindre en 1975.
L'usine annonce clairement l'activité principale de l'entreprise.
Le cadre poutre semi-ouvert (pour séduire les filles) est en tôle emboutie, comme la fourche à parallélogramme et le bras de suspension arrière.

Après un premier prototype à cadre double berceau de tôle emboutie et carter moteur-transmission secondaire faisant office de bras oscillant, Laverda revient pour la production en 1950 à un concept plus conventionnel et moins couteux en fabrication. Les choix de base sont conservés : 75 cm3 pour pouvoir, en Italie, emporter un passager, un cadre semi-ouvert pour séduire les belles Italiennes et un moteur quatre-temps, bien que cette option rende le 75 Laverda 30 % plus cher que ses concurrents en deux-temps. Le bloc moteur tout aluminium, monté fixe cette fois, développe 3 ch à 5 200 tr/min qui propulsent les 65 kg de cette première petite Laverda à 60 km/h. Le cadre ouvert, sur lequel se greffe un très élégant réservoir ovoïde, est constitué d’une fine poutre en tôle emboutie tout comme le bras oscillant de la suspension arrière qui s’appuie sur des blocs de caoutchouc et la fourche avant à parallélogramme. Courant 1951, la suspension arrière reçoit des amortisseurs à friction et une fourche télescopique est proposée en option. En 1952 apparaît une toute nouvelle version à cadre double berceau en tubes, fourche télescopique hydraulique et suspension arrière oscillante à deux amortisseurs.  À ces deux modèles de 75 cm3 s’ajoutent, en 1953, deux versions de 98 cm3 (52 x 47 mm) Standard et Sport restylées et données respectivement pour 5 ch à 6 000 tr/min et 75 km/h et 6,5 ch à 7 500 tr/mn et 95 km/h.

Ce 75 cm3 Sport version Milan Tarente de 1953 annonçait 4,7 ch à 7 500 tr/min et 88 km/h. Le cadre est dorénavant un double berceau en tubes assorti de suspensions plus modernes.
Tout est dit dans le texte de la pub : " Le rêve des jeunes… L'utilitaire qui gagne les courses ! "
1953 : le nouveau 100 cm3 arrive en version utilitaire et sport.

Comme toute machine italienne qui se respecte, la petite Laverda bâtit sa réputation sur ses succès sportifs. Et quels succès : En 1952, Castellani s’impose à 76,5 km/h de moyenne dans sa catégorie fort disputée dans la plus difficile des épreuves d’endurance, le rallye Milan-Tarente, du nord au sud de l’Italie par les routes dégradées de l’époque. En 1953, après une victoire au Tour d’Italie, les quatorze premières places du Milan-Tarente sont occupées par des 75 Laverda, menées par celle de Fontanili qui annonce 4,7 ch à 7500 tr/min et une vitesse de pointe de près de 90 km/h. Le 100 Regolarita est champion d’Italie en 1955 aux mains de Guido Benzoni et remporte également de belles courses aux Six Jours Internationaux avec Flavio Montesi. Les victoires en course d’endurance se succèdent jusqu’en 1963. Le succès commercial suit et permet à Laverda de se hisser au niveau des plus grandes marques. En trois ans, de 1955 à 57, Laverda immatricule 14099 machines alors contre 14599 pour Benelli et 13944 pour Morini. Seuls Guzzi et Gilera dont les ventes sont trois fois supérieures restent hors d’atteinte. L’ultime version de la série apparaît en 100 cm3 en 1958 avec des roues de 18 pouces contre 20 précédemment et, au total, il sera commercialisé près de 25000 exemplaires des 75 et 100 de 1950 à 1960.

Les Laverda 75 et 100 se comptent parmi les machines les plus titrées de leurs catégories en courses d'endurance.
Antonio Valentini sur son 75 Laverda au tour d'Italie en 1950 (photo reprise sur internet)
Antonio Valentini ici en pleine recherche de vitesse sur son 75 Laverda remporta plus de dix victoires au guidon de cette machine. Il court ensuite sur Morini et devient concessionnaire de la marque pour laquelle il réalise des préparations réputées. (photo non répertoriée sur internet)

En cette fin des années 50, la réglementation change en Italie avec une immatriculation obligatoire pour les 125 et une interdiction (toujours en vigueur aujourd’hui) des moins de 150 cm3 sur les autoroutes. Laverda qui vit surtout de sa production de machines agricoles, et ses revenus en deux roues sont en perte de vitesse face à la concurrence des nouveaux Gilera et Morini. La marque de Breganze réagit en développant un scooter 50 cm3 quatre temps qui voit le jour fin 1959 et une 200 bicylindre.

Une tentative originale de Laverda ce scooter Laverdino 50 cm3 quatre temps apparu en 1959 et ici présenté au salon de Bruxelles en 1963.
Le réglage des soupapes parallèles du scooter Laverdino est parfaitement accessible en levant la selle.

La 200 bicylindre s’inspire des Triumph de l’époque qui fascinent Francesco Laverda et elle n’en reprend pas que l’idée du twin quatre temps, mais aussi celle du cadre à partie avant simple berceau dédoublé associé avec une coque arrière en tôle emboutie façon « Bathtub » des 350 3TA et 500 5TA de 1957 et 59. Un choix aussi économique en fabrication qu’efficace sans compter qu’il confère à la nouvelle 200 une image de « petite Anglaise » fort appréciée de l’autre côté des Alpes. Le slogan de la marque pour les 75 et 100 « Le rêve des jeunes » se transforme pour la 200 en « La moto pour le touriste exigeant ». Le ton est donné, et la 200 Bicilindrica présentée au salon de Milan de 1961 semble avoir tous les atouts pour réussir.

Les cotes super carrées ont tout naturellement celles du 100 cm3 ( (52 x 47 mm)  dont il reprend bielles, pistons et soupapes, mais c’est à peu près tout ce que le nouveau bicylindre a en commun avec son prédécesseur. Les soupapes inclinées et disposées transversalement sont commandées par tiges et culbuteurs avec un seul arbre à cames (deux sur le 100) placé devant le vilebrequin. Ce dernier est assemblé, calé à 360° et supporté par quatre paliers, dont un central à double roulement. Culasse et bloc-cylindres (chemisé fonte) sont en alliage léger. La disposition de soupapes a aussi conduit à un emplacement curieux des bougies sur l’arrière des cylindres. Notons encore au chapitre des différences avec le 100 cm3, l’embrayage monodisque à cône en bain d’huile et non plus multidisque. Doté d’une boîte à quatre rapports, et soigné dans tous ses détails le beau bloc est logé dans un cadre mixte tubes et embouti avec des suspensions à amortissement hydraulique, des roues de 18 pouces à l’avant et de 17 à l’arrière et de beaux moyeux freins de Ø 170 mm. Elle pèse 120 kg à sec et, alimentée par un seul modeste carburateur de Ø 18 mm, elle annonce 11 ch à 6500 tr/min et 120 km/h. La 200 débarque sur le marché début de 1962 dans de frais coloris vert clair, bleu ciel ou orange. Affichée à 218 000 lires, à peine 60 000 de plus que le 100 cm3, elle est tout à fait bien placée face aux monos Gilera 175 et Ducati 200 et bien moins chère que la Gilera bicylindre 300 cm3. Pari gagné ? Pas vraiment, car le marché italien s’écroule comme en France et en Allemagne. Laverda prévoit de relancer ses ventes en 1964 avec une version Sport dotée de deux carburateurs et d’une boucle arrière du cadre tubulaire qui promet 15 chevaux et 140 km/h, mais qui ne verra jamais le jour. Fin 1964, Laverda décide de levier le pied et de se concentrer sur ses nouvelles 125 Sport et Trail à monocylindre horizontal et surtout sur son nouveau et ambitieux projet d’une grosse cylindrée 650 cm3. La 200 survivra sans grand succès jusqu’en 1968 avant de quitter définitivement la scène. Il en aura été produit 4500 unités dont 2000 vendues en Italie et une grande partie exportée aux États-Unis et en Grande-Bretagne sous label Gemini.

La Laverda 200 de 1962 dans sa première version verte et noire (également en orange ou bleu ciel) laisse rapidement place à des modèles en gris argent, rouge ou noir, puis, en 1964, à une ultime version rouge monochrome et sans décors.
La coque arrière confère à la 200 Laverda un indéniable air de famille avec les Triumph " bathtub " de1957 à 61. (collection Philippe Cornillot)
Ces mascottes de garde-boue depuis longtemps interdites étaient pourtant bien élégantes.
Soin des détails jusque dans la fixation avant du moteur avec un passage du câble d'embrayage dans le cadre.
Laverda a surtout laissé le souvenir de ses grosses cylindrées 750 et 1 000 cm3, mais les brillants débuts de la firme en 75, 100, 200 et 50 cm3 sont beaucoup moins connus de ce côté-ci des Alpes. Photos François-Marie Dumas/moto-collection.org sauf mention contraire. Les liens en bleu renvoient aux fiches descriptives concernées. Élégante dans sa robe noire et [...]

Sévitame 1937-1939 : Du brouillon à la production

Dans le concept, tout est pareil, mais en fait il n’y a pratiquement aucune pièce interchangeable entre ce prototype de 280 cm3 retrouvé et la version finale 330 cm3 en ma possession.

Les premières différences qui sautent aux yeux sont esthétiques. Le réservoir ne couvre pas l’arrière de la roue et se prolonge sous la selle. La partie avant du cadre est de toute évidence fabriquée sans outillages spéciaux avec de la tôle pliée et rivetée alors que la version définitive présente des courbes tout en douceur et rajoute une grosse nervure de renfort et ‘L’ inversé au-dessus du moteur. Il y a aussi le sabot de protection du moteur qui finit droit avec des dents de pelleteuse, pour mieux se planter sans doute, sur le proto alors qu’il s’enroule vers le haut sur le modèle final. La selle elle-même est à peu près pareille, c’est déjà ça, et l’élément télescopique de la fourche est toujours dans la colonne de direction (un technique rappelons le inaugurée par Marcel Violet dès 1919 avec sa Bi-Temps.). On note quand même que la fourche définitive est notablement renforcée, que le guidon n’est pas démontable en deux parties sur le proto et que le phare n’y est pas fixé de la même façon. Les freins avant sont montés différemment et la 280 a un tambour arrière standard au lieu du si complexe frein étanche à commandes coaxiales de la 330.

Ça, c’était au premier coup d’œil et tout se complique au second en abordant le moteur. Comme les dessins des brevets nous en avaient déjà prévenus, les deux blocs sont bien différents. Au niveau de l’alimentation pour commencer. Sur la 280, le carburateur de 18 mm est quasi standard à ceci près que le corps est monté horizontal et sa cuve verticale. Un dispositif de graissage séparé, semi-disparu sur la moto retrouvée, distillait un goutte-à-goutte d’huile au-dessus du cornet d’admission ou sur, une autre version, directement dans le corps du carbu. Le mélange admis est ensuite distribué dans chaque chambre par des transferts dans le vilebrequin sur deux paliers qui joue le même rôle que le boisseau rotatif sur le modèle final. Le schéma s’est singulièrement sophistiqué sur la 330 avec un carburateur Violet tout à fait spécifique et ce fameux distributeur rotatif à boisseau rotatif (système cher à Violet qui l’utilisa sur un moteur d’avion quatre cylindres à plat en 1930). Le vilebrequin tourne cette fois sur trois paliers renforcés pour l’occasion. La disposition générale du moteur conçu par l’ingénieur Achille Vincent tout comme la moto pour la société SÉVITAME ne change guère à l’exception du dispositif de sélection des vitesses. La commande qui pointe à l’arrière gauche du bloc est actionnée par une biellette et un petit levier droit situé derrière le carburateur.  Voilà en gros vous savez tout pour pouvoir différencier rapidement deux SÉVITAME si vous en croisez en chemin. Ah non une ultime particularité : la marque peinte sur le proto retrouvé n’est pas SÉVITAME, comme chacun sait Société d’Études de Véhicules Issus de la Technique Automobile Moderne et Économique, mais SÉVITAM … et un mystère, car aucun des brevets, des comptes rendus d’essais de l’Armée ou des articles parus n’évoque ce nom … prototype !

Photos et archives © F-M. Dumas / moto-collection.org

Plus de renseignements sur la fiche consacrée à la Sévitame ou dans le long article écrit par Marc Defour et moi-même dans la revue du Motocyclettiste n°93 disponible chez Chambrier ICI.

Il ne faut jamais désespérer, on trouve encore des sorties de grange exceptionnelles comme ce prototype unique de SÉVITAME de 1938. J’avais en fait connu son existence lorsque la première SÉVITAME que j’ai possédée m’a été volée le 24 décembre 1980. Le regretté Jean Lalan m’avait alors dit qu’il était sur la piste d’une autre et j’ai fini par trouver le téléphone du propriétaire après une très longue et fastidieuse recherche. Clap de fin, la discussion m’a permis de vérifier que l’autre SÉVITAME était un prototype et pas celle qui m’avait été dérobée, mais son propriétaire voulait rester anonyme et son adresse était introuvable. C’est pourtant lui qui m’a rappelé 37 ans plus tard. Il a toujours la moto soigneusement conservée au sec et en l’état, et veut cette fois la restaurer tout en la laissant esthétiquement dans son jus. À bientôt peut-être pour un essai comparatif.

Quel plaisir de retrouver une moto aussi complète et en aussi bon état.

Pas de numéro sur ce moteur de 1938.

Les seules pièces manquantes sont le carburateur, la dynamo et le système de graissage par goutte-à-goutte avec son viseur. Le cadre assemblé en tôles rivetées et non en une seule pièce en embouti et le compteur de vitesse est intégré au moteur.

La même vue à l’origine et sur le prototype retrouvé. Le guidon est en une seule pièce (en deux parties démontables sur la version 330).

Sur le prototype de 1938, le garde-boue arrière est un modèle standard découpé et ressoudé sans trop de soins.

Ce premier dessin de 1937 apporte aussi son lot de différences. Le levier de vitesse est direct sur l’avant du bloc.

Vue d’origine du moteur 280 de 1938.

Le bloc finalisé sur la 330 cm3 de 1939.

Coupes des moteurs 280 de 1938 et 330 de 1939. On notre entre autre différence l’absence de distributeur par boisseau rotatif (c’est le vilebrequin qui en fait office) et l’entraînement des magnéto et dynamo par chaîne sur le premier et par engrenages sur le second. La petite bille en bas de la cuve de carburateur de la 330 est un dispositif qui coupe l’essence automatiquement en cas de chute.

La version de 1938 en cours d’essais à Satory. Il est fort possible qu’il s’agisse du modèle retrouvé.

Vue d’usine de la 280 cm3 de 1938.

Un lot d’autres photos d’usine que j’ai dénichées il y a quelques mois montre une version encore plus finalisée que la mienne avec une tôle de recouvrement du moteur…

… et même un support de sacoches en tôle qui se rajoute sur le réservoir.

Dans le concept, tout est pareil, mais en fait il n’y a pratiquement aucune pièce interchangeable entre ce prototype de 280 cm3 retrouvé et la version finale 330 cm3 en ma possession. Les premières différences qui sautent aux yeux sont esthétiques. Le réservoir ne couvre pas l’arrière de la roue et se prolonge sous la selle. La [...]

Iwashita collection, 2e partie : Les motos du bout du monde

Ducati Apollo mise à part, la collection Iwashita reste l’un des plus grands et des plus étonnants musées de moto japonais. De motos ? pas seulement, Hiroaki Iwashita, collectionneur compulsif, empile depuis plus de 36 ans tout ce qui touche à sa passion mécanique et pas mal d’autres souvenirs. En quelques allées, c’est toute l’histoire de la moto japonaise qui s’offre à nous. Visite guidée.

Photos François-Marie Dumas/moto-collection.org

Les liens en bleu renvoient vers les fiches descriptives des marques et des modèles

Rikuo 1296 cm3 1937. Cet attelage imposant est basé sur l’Harley Davidson fabriquée sous licence par Rikuo depuis 1924 qui a produit quelque 18 000 motos de sa création à 1945. Rikuo (en japonais : Le roi de la route) est nationalisé en 1935 et l’ingénieur Sakurai crée l’année suivante le premier attelage japonais à roue du side tractée et débrayable qui va équiper l’armée nippone durant la guerre en Mandchourie. Le gros V twin, qui n’avoue que 12 chevaux, est surélevé et la caisse du side-car est en tôles épaisses soudées. Rapatriée au Japon après les hostilités, la Rikuo 1200 exposée a été longtemps utilisée sur le chantier du barrage de Tsuba où il reçut quelques modernisations comme son carénage de phare aérodynamique.

Asahi 125 AA special B 1933

Asahi 125 AA spécial B 1933 : À l’honneur sur un podium devant un poster du mont Fuji à l’entrée de l’étage réservé aux japonaises, cette Asahi est la plus ancienne moto japonaise exposée. Asahi (L’aube en japonais), marque de Myata Works ltd à Tokyo est l’une des toutes premières firmes nippones. Elle débuta en 1913 avec une copie de Triumph et ne cessa définitivement sa production de deux-roues motorisés qu’en 1964.  Cette version AA 175 cm3 deux-temps de 1933 aura une très longue carrière qui se perpétuera jusqu’après-guerre avec une version racing de 200 cm3.

Cabton 400 MB 1940

Cabton 400 MB 1940  : Cabton, acronyme de « Come And Buy To Osaka Nakagawa » (un faubourg d’Osaka), aussi connu sous le nom de Mizuko Jidosha (l’automobile du pays du riz), fut depuis 1932 un des noms les plus prisés de l’industrie japonaise où il produit l’une des plus grosses cylindrées (Rikuo-Harley mis à part) avec une fort belle copie d’Ariel, monocylindre d’abord en 350 cm3 à soupapes latérales, puis en 400 cm3 avec cette version exposée de 1940. Cabton monte ensuite en gamme avec des monocylindres à soupapes culbutées. Malheureusement au milieu des années 50, alors que les marques japonaises en plein essor commencent à trouver leur propre style, Cabton se cantonne dans la copie et, pire fait les mauvais choix, en s’inspirant pour son nouveau bicylindre 600 cm3 de 1956 non pas des Anglaises, mais des Indian américaines Scout et Warrior avec leur fort curieuse disposition de la distribution culbutée, justement créées, en 1948, aux États-Unis pour contrer les traditionnels bicylindres face à la route britanniques. Ironie du sort ce bicylindre sera à la fois le chant du cygne du copié, Indian, et du copieur, Cabton.

Honda 50 type A 1947

Honda 50 type A 1947 : Ce frêle 50 cm3 deux-temps est l’une des plus grandes fiertés d’Iwashita-san. Il s’agit du tout premier modèle construit par Soichiro Honda avec un moteur maison. Une mécanique banale de 50 cm3 à admission dans le carter moteur et entraînement direct de la roue arrière par courroie. Simpliste, mais robuste et commercialisé juste au bon moment à une période où le besoin d’un moyen de transport personnel, facile à entretenir et peu cher était crucial. Apparu en mars 1947, ce modèle s’octroie les deux tiers du marché l’année suivante et la toute jeune usine Honda en fabriquera jusqu’à 1000 par mois. Un succès qui n’est pas sans rappeler celui de la Mobylette chez nous, qui, elle, ne sera malheureusement pas suivie d’une prestigieuse gamme de motos.

Pointer 56 PD 1947

Pointer 56 PD 1947 :  Pointer est une marque de Kirin issue d’un important groupe industriel, Shin Meiwa kogyo, qui possède aussi Kawanishi aircraft, le constructeur d’un des fameux chasseurs japonais de la dernière guerre, le N1K1-J, grand concurrent du fameux Zero de Mitsubishi. Comme tant d’autres firmes aéronautiques, Shin Meiwa se lance dans la moto en 1947 sous la marque Pointer avec ce curieux petit moteur 56 cm3 monté tête en bas dans un cadre de vélo. Jusqu’en 1963, Pointer sera l’une des marques japonaises les plus novatrices avec des monocylindres quatre temps jusqu’à 250 cm3 jusqu’en 1957, puis des bicylindre deux temps et des scooters à grandes roues particulièrement originaux. La marque abandonne la moto en 1963 pour se consacrer à d’autres constructions mécaniques.

Sumita 200- 2C 1952

Sumita 200 cm3 type 2C 1952 : Sumita hatsudoki (moteurs Sumita) une petite marque, née en 1950 à Tokyo, commercialise l’année suivante la 150 cm3 type C, un mono culbuté à double échappement de lignes très britanniques sans être pour autant une vulgaire copie. Il se double, en 1952, de cette 200 cm3 type 2C. Un an plus tard, Sumita étudie un moteur à simple ACT et commercialise le type E, une amusante réplique en 90 cm3 (48 x 49,5) des gros monos anglais culbutés, qui annonce 3 ch à 5 000 tr/min et 80 km/h. Il est produit jusqu’en 1954 où la 150 C est remplacée par la D de 199 cm3 (61 x 69) à simple échappement qui affiche 4,8 ch et 80 km/h (ce n’est toujours pas terrible) et offre une suspension arrière coulissante. L’ultime progression avant la disparition de la marque sera la 250 F de 1955 , une nouvelle moto culbutée, fort inspirée des BSA, qui valait 10 ch à 4 500 tr/min et 90 km/h.

Life 150 N 1953

Life 150 N 1953 : La seule originalité des motos Life fabriquées par Nagamoto est leur refroidissement liquide par thermosiphon (sans pompe) assorti d’un beau réservoir en aluminium sous la selle. La marque semble n’avoir existé qu’une année avec des versions 150, 200 et 225 cm3 toutes à soupapes latérales. La 150 cm3 photographiée (55 x 63 mm) développait la fantastique puissance de 4,5 ch à 4300 tr/min. Juchée sur des roues de 24 pouces elle frisait les 70 km/h.

Misima 150 Orion 1953

Misima 150 Orion 1953 : Dans sa courte existence de 1950 à 1956 le très dynamique petite marque Misima a produit toute une série de 125 et 150 cm3 toujours à soupapes en tête, mais avec cylindre vertical ou incliné et un ou deux échappements. Ce modèle de 1953 baptisé Orion était le plus sportif avec 4,8 ch à 3500 tr/min et 80 km/h. tandis que la version à cylindre incliné de la même année n’était crédité que de 3,5 ch à 3000 tr/min.

Showa 150 SH act 1953

Showa 150 SH 1953 : Les choses sérieuses commencent avec cette Showa 150 cm3 quatre temps à simple ACT de 1953 qui annonce la coquette puissance de 6 ch à 5000 tr/min et s’enorgueillit aussi d’une suspension arrière oscillante alors à la pointe du modernisme. Fondée en 1939, Showa Works ltd (à ne pas confondre avec Showa aircraft Cy) ne débute vraiment dans la moto qu’en 1946 et avec de vraies prétentions sportives. Machine d’avant-garde avec son moteur simple ACT fourni par Hosk cette 150 cm3 en version course remporte l’une des premières grandes épreuves de l’après-guerre au Japon, le TT de Nagoya en 1953. Comme ce fut le cas en Europe la technique sophistiquée de l’arbre à cames en tête était trop complexe pour le réseau plus habitué aux vélos et aux machines simples. Showa se tourne donc vers des moteurs à soupapes latérales puis des deux temps à partir de 1956. Toujours à la pointe du progrès elle utilise au TT d’Asama en 1959 un distributeur rotatif similaire à celui des MZ (et trois ans avant Suzuki !). La vie est belle. Showa absorbe Hosk en 1959, mais la firme se brûle les ailes à vouloir trop en faire et se fait racheter par Yamaha en 1960. La boucle est bouclée, Yamaha utilisera l’expérience de Showa pour ses deux temps et celle de Hosk pour ses premiers quatre temps d’ailleurs fabriqués dans l’ancienne usine Showa.

Young-1954

Young Man 1954 : Cette petite moto quatre temps à soupapes culbutées et culasse tournée à 90° n’est certes, ni très originale, ni très avancée pour son temps, si peu d’ailleurs que je n’ai pu trouver aucun renseignement pour vous en donner son histoire mis à part le fait que la marque ne semble n’avoir existé qu’en 1954.

Abe Star 250 RE 1954

Abe Star 250 RE 1954 :  Créé en 1930, Abe Star (Abe Kugyusha du nom de l’usine) aurait peut-être produit quelques 350 et 500 monocylindres avant-guerre, mais la marque ne fait vraiment surface qu’en 1950 avec un 150 cm3 à soupapes latérales puis culbutées en 1951. De 1952 à 1954 la firme se distingue avec une très originale 350 quatre temps culbutée bicylindre en V à 45° le cylindre arrière étant vertical. C’est une exception, car la marque s’en tient par ailleurs à son inspiration très britannique jusqu’en1957. La 250 RE ici présentée est le modèle le plus courant de la marque et clôturera la production en 1959. Alors que les suspensions arrière coulissantes voire même les cadres rigides étaient encore courants, cette RE de 1954, offrait une suspension arrière oscillante dotée d’un ingénieux réglage, emprunté à Velocette, par déplacement du point d’ancrage supérieur. Typiquement japonaise, l’ABE 250 inaugurait un nouveau gadget, l’indicateur de rapport engagé, avec cinq voyants en couronne sur le phare.

Monarch 226 M3- 1954

Monarch 226 M3 1954 : Encore une belle représentante de la multitude de petites marques écloses dans les années 50. Monarch débute avec un 150 quatre temps culbuté en 1952 suivi, en 1954 par cette belle et moderne 250 à soupapes en tête et arbre à cames surélevé façon Velocette 350 MAC. Alésage x course : 60 x 80 mm, 11 ch à 5000 tr/min et 141 kg. La partie cycle moins évoluée que son inspiration britannique, conserve toutefois une suspension arrière coulissante.

Panther 200 D 1954

Panther 200 D 1954 : Le monde de la moto explose au Japon dans les années 50. On dénombrait 19 marques en 1945, elles sont 42 en 1952 et 83 en 1953. Le premier salon de Tokyo en avril 1954 réunit 254 exposants et parmi ces multiples petits constructeurs Panther présente cette belle 200 cm3 à simple ACT entraîné par chaîne et double échappement qui annonçait 5,5 ch, 110 kg et 80 km/h.

Kongo 225 cm3 - 1955

Kongo 225 cm3 1955 : Curiosité sans lendemain, cette très agricole Kongo due à la manufacture Fuji Kikai tentait de concilier les fonctions de moto utilitaire et de moteur stationnaire. Son placide 225 cm3 quatre temps à soupapes latérales et refroidissement par air forcé, pouvait de fait entraîner une poulie –treuil qui se crabotait sur le moyeu arrière.

Suzuki Colleda 250 TT 1956

Suzuki Colleda 250 TT 1956 :  On a déjà tout vu au Japon en 1956, des quatre temps mono et bicylindres, à soupapes culbutées ou à ACT et des deux temps monocylindres, mais Suzuki crée la surprise avec ce twin deux temps à l’esthétique très américanisée dont les évolutions donneront la si célèbre T20 de la fin des années 60. C’est la plus grosse cylindrée jamais construite par Suzuki qui labellise alors ses produits SJK (Suzuki Jidosha Kohyo soit fabrique d’automobiles Suzuki) Colleda (Kole-da en japonais : c’est celle-là). L’entreprise devient Suzuki Motor ltd en 1955 et le S stylisé n’apparaît que fin 1958.

Sanyo 250 YK -1956

Sanyo 250 YK 1956 : Sanyo, vous avez sans doute déjà vu ce label sur des produits hi-fi dans lesquels s’est reconvertie la marque en 1962. Elle produisait des motos depuis 1953 (siglées Sanyo ou Rotary) et cette 250 YK de 1956 à simple ACT (12 ch à 6000 tr/min et 100 km/h ) est à la fois l’un de ses plus beaux modèles et le dernier. Il sera produit sans évolution majeure jusqu’en 1962.

Kawasaki Meihatu 125- 1956

Meihatu Kawasaki 50-80-125 et 250 1954: Meihatsu (aussi orthographié Meihatu), le nom ne vous dit peut être rien, il est pourtant à l’origine de tous les deux temps Kawasaki. Kawasaki Aircraft fournit les moteurs puis absorbe en 1955 la marque née deux ans plus tôt pour former Kawasaki Meihatsu Industries Co. Leur dernier modèle à porter ce label sera une 250 twin en 1961. Les accointances de Meihatsu apparaissent d’ailleurs sur l’affiche avec un petit avion qui vole en bas à gauche.

Olympus 250 Crown 1957

Olympus 250 Crown 1957 :  Fondé en 1952, Olympus, marque de Katayama Sangyo sans aucun rapport avec les appareils photo, est l’un des petits constructeurs marquants de ces foisonnantes années 50. Après une banale copie d’AJS culbutée, puis des 250 et 350 mono ACT façon Norton ou NSU des années 30, Olympus fera quelques tentatives originales dont cette 250 Crown de 1957 animée par un flat twin deux-temps très inspiré de la MZ-IFA. Elle innove plus encore de 1960 à 1962 avec un twin puis un trois cylindres horizontal deux temps, magnifiques, mais qui la conduisent à sa perte. !

Hosk 500 DB 1958

Hosk 1957 :  Hosk est absorbé par Showa en 1959 qui est lui-même repris l’année suivante par Yamaha qui bénéficie ainsi de l’expérience acquise par la marque avec ses bicylindres à ACT. Première marque japonaise à fabriquer un moteur à arbre à cames en tête entraîné par chaîne avec un 150 cm3 en 1949, Hosk, nommée Yamarin à ses débuts, produit ensuite une 200 puis une 250 avec la même technologie inspirée par les Horex allemandes dont elle plagie également le sigle. La gamme se poursuit avec des deux-temps et des monos quatre temps culbutés, mais c’est à partir de 1955 que Hosk sort du lot en présentant sa prestigieuse 500 bicylindre face à la route, une machine à la pointe du modernisme avec un ACT entraîné par chaîne ete un embiellage calé à 360°. Le modèle de 1957 photographié annonçait 26 ch à 5200 tr/min et l’ultime version de 1960, 30 ch à 6000 tr/min,190 kg et 175 km/h.

Martin 125 VA 1958

Martin 125 VA 1958 : Encore une petite marque spécialisée dans les 125 et 200 cm3 deux temps qui fit faillite en raison de la trop grande sophistication de ses modèles. N’en prenez pour preuve que les superbes carénages en fonderie d’aluminium du guidon et celui englobant le double pare, les clignotants (généralisés au Japon dès les années 50), le haut de la fourche et le compteur.

Lilac 90 Baby 1963

Lilac 90 Baby 1963 : Lilac originaire d’Hamamatsu comme Yamaha, Suzuki, Honda et beaucoup d’autres, est l’une des marques les plus novatrices du Japon et il ne lui manquait qu’un génie du marketing comme le fut Fujisawa chez Honda pour prétendre à un succès international. Ce ne fut, hélas, pas le cas. Sa production fort variée et toujours à transmission par arbre comprend des monocylindres et des bicylindres à plat et en V. Lilac appliqua les mêmes chères techniques à ce petit 90 cm3 utilitaire la Baby avec un monocylindre culbuté (3,5 ch et 70 km/h), transmission acatène, deux vitesses, une suspension arrière mono amortisseur et un cadre double berceau en tubes ovales à section variable. Une folie qui concurrençait la Honda 90 J Benly en coutant certainement bien plus cher à fabriquer.

Meguro - Kawasaki

Meguro : N° 2 japonais derrière Honda, Meguro construit la première Japonaise de grosse cylindrée, un monocylindre de 500 cm3 en 1937 (exception faite des Rikuo et Kurogane qui ne sont que des Harley Davidson construites avec ou sans licence) La gamme s’étoffe dés 1955 avec des bicylindres qui ne s’inspirent de leurs consoeurs britanniques qu’en apparence. Meguro en grandes difficulté en 1961 est définitivement absorbé par Kawasaki qui en fit ses premiers quatre temps tout comme les Meihatu (également bien représentées au musée) servirent de base à ses deux temps.

Mini carters…
Vous aimez les Japonaises, emportez votre insigne !

Et tant d’autres…

Sur quelques 300 machines, il faut faire un choix et, cela vous étonne-t-il, je me suis surtout penché sur les marques inconnues chez nous, délaissant, j’en ai honte, toute la série des Honda, celle des Meguro, quelques autres belles nippones et puis tout l’étage des Européennes exception faite pour la Ducati Apollo qui a eu droit à un traitement spécial. Il y avait pourtant tellement d’autres belles mécaniques, tiens, y compris sur quatre roues, mais c’est presque une moto, avec une Honda cabriolet S600 portant le numéro 0001 !

Benelli 125 Leoncino 4t 1956
…et un petit tour dans les réserves pour finir !
Ducati Apollo mise à part, la collection Iwashita reste l’un des plus grands et des plus étonnants musées de moto japonais. De motos ? pas seulement, Hiroaki Iwashita, collectionneur compulsif, empile depuis plus de 36 ans tout ce qui touche à sa passion mécanique et pas mal d’autres souvenirs. En quelques allées, c’est toute l’histoire de [...]

Bi-Pantah 1000: L’autre Ducati V4

Petit aparté pour lecteurs fidèles. À la publication de l’article sur la Ducati 1260 V4 Apollo, mes premiers lecteurs ont sans doute été surpris par la dernière photo de moteur qui, visiblement, ne collait pas. Elle est maintenant supprimée. Honte à moi, dans mon empressement à mettre cet article en ligne, j’y ai rajouté par mégarde l’autre V4 Ducati qui, tout aussi malchanceux que le premier, resta lui aussi à l’état de prototype. Baptisé Bi-Pantah cette étude de moto super sport routière est développée par Fabio Taglione et Pierluigi Mengoli entre 1978 et 1982. Il s’agit bien sûr d’un V4 à 90° basé sur l’accouplement de deux moteurs de Pantah. Les cotes sont très super carrées (78 x 52 mm). La distribution est desmodromique avec un simple ACT et deux soupapes par cylindre. Le refroidissement, c’est nouveau, est assuré par air et huile comme le fera un peu plus tard Suzuki. L’embrayage est à sec. Les premiers essais au banc donnèrent 105 ch à 9500 tr/min dans une version sage avec silencieux tandis qu’une seconde version à peine modifiée vers 1982 atteint 132 chevaux à 11 000 tr/min. Hélas le marketig a ses raisons que les techniciens ne connaissent pas et Castiglioni, le big boss, mit un point final au projet en décidant que Ducati devait se concentrer sur les bicylindres qui faisaient son image… et coûtaient beaucoup moins cher. Ce projet Ducati comme quelques autres sont détaillés sur l’excellent site http://paralleltwins.e-monsite.com auquel j’ai d’ailleurs emprunté une photo.

Petit aparté pour lecteurs fidèles. À la publication de l’article sur la Ducati 1260 V4 Apollo, mes premiers lecteurs ont sans doute été surpris par la dernière photo de moteur qui, visiblement, ne collait pas. Elle est maintenant supprimée. Honte à moi, dans mon empressement à mettre cet article en ligne, j’y ai rajouté par mégarde [...]