Top Mountain Museum : 500 motos

Je vous l’annonçais dans le dernier article, le Top Mountain Museum est fort francophile et présente environ 35 motos françaises… nous en sommes honorés et elles vous ont presque toutes été présentées dans le dernier article sur ce blog, mais sur les 500 motos exposées, il en reste encore 445 à découvrir.  Il serait difficile d’en faire ici un catalogue exhaustif et je me limiterai à un rapide tour de piste,  de 95 photos quand même et, patience, au fil des semaines à venir, vous découvrirez en détail une grande partie des inconnues découvertes là-bas dans les fiches où beaucoup ont déjà pris place. Cliquez sur les liens en bleu pour y accéder.

FMD

Un petit tour sur le balcon devant le sublime panorama des Alpes avec avec le maître de la visite, Stefan Knittel, et moi-même sur une DKW 250 URe de 1937. Elle est, comme la quasi-totalité des motos du musée, prête à faire parler ses 25 chevaux et résonner ses échappements libres, ce à quoi on se serait bien amusés sur les routes de col avoisinantes. Une autre fois peut-être !

Les allemandes

2 : Adler MB 250 RS de 1955, 3 : BMW 500 RS Rennsport 1955 non restaurée, 4 : BMW 750 Imola de Helmut Dahne en 1973, 5 : BMW 750 R17 de 1938, 6 : BMW type 255 à compresseur de 1936, 7 : Bucker 125 TZ 1950, 8 : Réplique de la Daimler de 1885, 9 : DKW 350 RM trois cylindres 1952, 10 : DKW 200 E 1929, 11 : DKW 250 SS 1936, 12 : DKW 350 RM Trois cylindres 1952, 13 : Hecker 730 cm3 HIV Vtwin 1928, 14 : Horex 350 Regina 1953, 15 : Horex 350 spéciale Schnell 1952, 16 & 17 : Horex 1000 usine de Braun et Badshing1935, 18 : L’excellente idée d’une Puch 200 cm3 à disposition des enfants et avec le vrai bruit de la moto en tournant la poignée, 19 : Kreidler 50 cm3 13 ch usine 1964, 20 : Miele 50 de 1960, 21 : Münch-Horex 500 GP de 1968, 22 : NSU 239 cm3 moteur ZL de 1902, 23 : NSU 250 Rennmax de Werner Haas champion du monde 1953 et 54, 24 : NSU 500 Sport Konsul 1953, 25 : NSU 1000 1914 à deux amortisseurs arrière et 1923 à un seul amortisseur, 26 : NSU RK 500 II à Compresseur 1950 – 27 : Victoria 50 Vicky III – 1954.

Les autrichiennes

Si international qu’il soit le Top Mountain Museum est en Autriche et réserve une belle place aux productions nationales.1 : Une belle brochette de KTM du Dakar. La bleue est la 450 de Marc Coma en 2015, et le même pilote pilotait la moto qui précède, la 690 cm3 de 2009. Au fond la F 950 de Meoni en 2004. 2 : KTM 1000 RC16 de 2010. 3 : KTM 50 Mecky de 1959 avec un moteur mis au point par Ludwig Apfelbeck dont il est question plus loin. 4 : KTM 125 Mirabell de 1956. KTM 125 Sachs 1956. 6 : Puch 125 LM pour dames ou ecclésiastiques de 1923. 7 Une exposition spéciale était consacrée aux voyages autour du monde de Max Reich avec, entre autres, cette Puch 250 de 1929. 7 : Une triplette de Puch avec d’avant en arrière une 200 cm3 de 1937, une SV 175 de 1955 et un 50 de 1972. 9 : La fantastique moto 500 cm3 de long track à 4 soupapes radiales et diamétrales conçue en 1965 par Ludwig Apfelbeck. 10 : Une autre moto de Long track, la 350 Schneeweiss Spezial de 1939 à moteur Rudge à 4 soupapes radiales.

Les américaines

1 : Cleveland 1000, 4 cylindres de 1929c, Cyclone 1000 model 7 de 1914, Harley Davidson 1000 JH 1927. 4 : Harley Davidson 50 cm3 M65 de 1967. 5 : Henderson 1300 cm3  model K de 1920. 6 :  Indian 260 cm3 de 1905. 7 : Indian Four 1288 cm3 1940. 8 : Les motos de la collection Indian qui était exposée au sol ont été les seules sauvées lors du grand incendie et elles sont aussi les modèles favoris des frères Scheiber. 9 : Le cigare Indian des records sur le lac salé de Bonneville en 1967.

Les anglaises

1 : L’une des premières motos JAP à moteur vertical. 2 : La Rover 500 model TT 1913. 3 : la toujours étonnante Wooler 350 de 1920. 4 : Brough Superior 1000 de 1922. 5 : Panther 500 de 1928. 6 : Ascot Pullin 500 de 1929. 7 : OEC 800 quatre cylindres 1932. 8 : AJS 500 usine 1934. 9 : Une belle lignée de Brough Superior avec en tête la rare 500 cm3 de 1931. 10 : Matchless 600 bicylindre Silver Hawk de 1932. 11 : New Imperial 250 Grand Prix 1932. 12 : Calthorpe 500 Ivory 1933 – 13 : Triumph 500 Tiger de 1939 (provenant des test de l’usine BMW !). 14 : Royal Enfield 250 S Racer 1938-1954 . 15 : Wooler 500 Four WFF1 de 1953. 16 : Norton 500 Manx prototype 1954. 15 : Norton 500 Manx usine « Long nose » 1954. 18 : Dennis Jones 500 cm3 artisanal 1959. 

Les italiennes

1 : Garelli à double piston 1919. 2 : Guzzi 250 SS 1927. 3 : CM 350 KM 1939. 4 : Parilla 350 Double ACT 1950. 5 : Bianchi 50 Aquilotto 1953. 6 : Parilla 175 de 1960. 7 : Benelli 250 Quattro ex Provini 1954. 8 : Ducati 500 Grand Prix 1971.

Les japonaises

Vous l’avez deviné, le Top Mountain Museum n’est clairement pas le musée des motos japonaises et l’influence du lieu fait que deux d’entre elles sont à ski  : le petit Honda EZ 9 avec son kit incluant chenille arrière et ski avant et l’une des tout premières moto-neige Yamaha 350 de 1964 qui côtoie une non loin rare moto-neige Harley-Davidson. Coté moto on retiendra cette Yamaha 250 TD1A de 1963

Les suisses

La Suisse n’est pas bien loin, mais pas très présente. Au menu, une rarissime BPR 500 à moteur Moser de 1929, la curieuse Schmid de 1923, la MRD 1400 cm3 des records de Fritz Egli et l’étonnante Peraves Ecomobile créée en 1988.

Les tchèques

Parmi les tchèques exposées : Böhmerland 350 de 1937, Walter 350 ACT de 1948 et CZ 350 Grand Prix de 1952 toutes deux conçues par le même Jaroslav Walter, Jawa 250 GP de 1961 et MZ 250 RE de 1961 que j’ai casé la par erreur alors que c’est une Allemande.

La russe

Impossible de caser la Russie avec un autre pays… cette russe solitaire est une Zis 100 L de 98 cm3 fabriquée à Serpuchow en 1954.

Je vous l'annonçais dans le dernier article, le Top Mountain Museum est fort francophile et présente environ 35 motos françaises… nous en sommes honorés et elles vous ont presque toutes été présentées dans le dernier article sur ce blog, mais sur les 500 motos exposées, il en reste encore 445 à découvrir.  Il serait difficile [...]

Top Mountain Museum : 60 000 visites !

Bientôt le printemps, l’été et les belles routes de montagne. C’est le moment de préparer vos prochaines balades et l’une des plus belles à faire, tant pour la route que pour la visite, est le Top Mountain Museum à Hochgurgl à 2170 mètres d’altitude. Il a réouvert cet hiver après le dramatique incendie qui l’avait totalement détruit en décembre 1921 et je l’ai visité en août dernier. Comme tout malheur a du bon, le musée qui enregistrait plus de 40 000 visiteurs par an avant l’incendie en a eu plus de 60 000 durant l’été et le printemps dernier, c’est un record et un effet collatéral de reportages parus dans le monde entier.

Le 18 janvier 2021 un incendie désastreux détruisait totalement le grand hall du Top Mountain Museum avec quelque 350 motos, uniques pour la plupart, totalement irrécupérables. Seules les 26 Indian d’une exposition spéciale dans le hall ont pu êttre sauvées.

Fantastique exploit !  La construction du nouveau batiment de 4500 m2 démarra quatre semaines seulement après l’incendie et la réouverture a eu lieu tout juste dix mois après, le 18 novembre 2022. Le secret de cette si rapide reconstruction est que la base de ce qui ne devait être qu’un agrandissement était déjà prête, les permis de construire déjà acceptés et les fondations préparées pour accueillir une nouvelle grande salle, un départ de la télécabine et la bureau de vente des tickets et forfaits. Ne restait plus qu’à construire au plus vite car, à plus de 2000 mètres d’altitude, la période ou cela est possible est bien courte. Le musée a réouvert en 2022 en même temps que la saison de ski.

Le nouveau musée vu du haut du télécabine.

La route

Comme souvent en Autriche, la route qui monte au col de Timmelsjoch est à péage (aller 15 €, A/R 21 €). Beaucoup de routes de montagne autrichiennes sont des routes à péage gérées par des institutions publiques. Ce n’est pas le cas de la Timmelsjochstrasse qui mène du village d’Hochgurgl au Top Mountain Cross point, cette route entièrement privée, appartient à la famille Scheiber, comme la station de ski et le musée et elle reste ouverte toute l’année.

Côté italien, le col change de nom, ce n’est plus le Timmelsjoch mais de col du Rombo, une route, anciennement militaire, qui, elle, n’est pas déneigée l’hiver.

Scheiber Alban Senior sur Porsche 356

Les jumeaux Alban et Attila naissent en 1965 d’un père coureur automobile. En 1973 ils ont 18 ans, une montagne, un hotel, une mini Montesa et déjà une belle passion pour la moto. L’idée d’un musée viendra d’une plaisanterie. Pourquoi ne pas faire un musée du trial ? Il y mettent une Bultaco et leurs motos de trial que vient ensuite rejoindre une Kawasaki 900 et quelques motos françaises. Et puis, il y a 15 ans de cela, une 750 S MV Agusta bleue, qui fut la seule moto du père des jumeaux. Ils n’ont quant à eux jamais vendu aucune de leurs montures et le musée, qui n’en est pas encore un, grandit ainsi naturellement en particulier avec des Indian qui seront leur grande passion et qu’ils utilisent d’ailleurs souvent. Le déclic viendra d’une rencontre avec Marc Upham, un concessionnaire autrichien d’Autriche du nord qui va leur prêter 150 motos. Le musée est né, accueille d’autres collections  et s’ouvre officiellement au public en avril 2016.

Histoire d’une idée en l’air

Comment donc peut-on avoir l’idée de construire un musée de motos au sommet d’une montagne à 2175 m d’altitude ?  Il faut pour en arriver là reprendre au tout début l’histoire de la famille Scheiber et qui mieux qu’Alban Scheiber, l’un des deux fils jumeaux d’Alban Scheiber senior, pouvait nous la raconter :  « Deux ou trois personnes venues ici pour faire de la marche se sont enthousiasmées sur la région : pas d’habitation, pas de routes, seulement de petites fermes. Le vieux Scheiber se dit alors qu’il ferait bien de construire un refuge en bois qui devient, vers 1889, le seul hotel de la vallée (c’est l’Edelweiss 4 étoiles d’aujourd’hui). Il a aussi l’idée de créer des pistes de ski ici, en haut du col et il réussit ensuite à racheter la route et à la privatiser ».

Attila et Alban Scheiber

Pourquoi eux et pas nous !

J’enrage ! Dans toute l’Europe, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Autriche, en Espagne, en Italie… On trouve de somptueux musées réunissant chacun des centaines de motos superbement présentées. Et quoi, chez nous, des musées vieillots, qui ne sont souvent ouverts que sur demande, et des collections privées, trop privées. Les dizaines de milliers de visiteurs qu’enregistrent annuellement les grands musées européens devraient pourtant faire réfléchir ! Et les propriétaires de nos musées ne sont pas les seuls responsables de cet état, car ils ne reçoivent aucune aide alors que, dans d’autres frontières, il y a souvent une participation, au moins dans la promotion, de l’état ou de la municipalité.

Les choses vont peut-être changer avec l’ouverture annoncée du nouveau musée de Lunéville, en espérant, enfin, une belle mise en valeur de notre patrimoine motocycliste national. En attendant nous n’avons vraiment rien qui arrive à la cheville des grands autres grands musées européens comme ce Top Mountain museum, avec ses 500 motos exposées dont 30 seulement appartiennent aux frères Alban et Attila Scheiber, les autres étant prêtées par de grands collectionneurs. Le musée connait depuis un phénoménal succès. Alors pas rentable un musée ? Comptez : 60 000 visiteurs x 15 €, plus le péage et la restauration… d’aucuns feraient bien de prendre exemple. Et, puisque nous ne fêtons guère notre propre histoire, profitons du fait que le Top Mountain museum et ses prêteurs sont très francophiles, ce qui permet d’y découvrir quelques 35 motos françaises.

Prêts pour un tour ?

La grande majorité des motos présentées ici sont décrites en détail dans les fiches. Cliquez sur les liens en bleu pour y accéder.

LES MOTOS FRANCAISES AU TOP MOUNTAIN MUSEUM

Les Avant-1914

Cocorico, c’est dans cette période que notre beau pays a le plus rayonné à l’international et la crème de notre production nationale est bien représentée à Hochgurgl.

Révolution : la Moto-Cardan de 1903 à moteur Ader de 479 cm3 est à la fois le premier bicylindre en V face à la route, 3 ans avant le très éphémère Archdeacon entraîné par un V twin Buchet et une hélice en 1906, et 20 ans avant la belge Spring de 1920 ou la belle tchèque Walter 750 de 1923 qui ont, en revanche, une transmission secondaire par chaîne.

Une autre timide et unique tentative de V twin face à la route à transmission par arbre a lieu en Grande-Bretagne en 1921 avec la 980 cm3 Duncan, mais ce n’est que 50 ans après la Moto-Cardan, en 1953, que sortira en grande série une autre moto à moteur en V face à la route et transmission acatène, la Victoria 350 Bergmeister , Indian s’essaie brièvement à cette disposition avec sa 750 modèle 841 en 1943, puis  Lilac au Japon à partir de 1959 et enfin, la plus célèbre des V twin face à la route, Moto-Guzzi qui débute avec sa V7 en 1968. Rachetée en 2018 à la vente de la collection Guélon à Paris, cette Moto-Cardan bicylindre, est désormais en parfait état de marche.

Le bicylindre face à la route de la Moto-Cardan, signé par les Ateliers Clément Ader.

Et la moto-Cardan n’est pas la seule vedette des premiers âges de la moto. –3 : Adolphe Clément 150 cm3 de 1903. -4 : La très confidentielle moto La Foudre à moteur Buchet de 1902 ou 3. -5 : Buchet 1000 course bicylindre en V de 1905 probablement sous la marque Alcyon. -6 : Magnat-Debon 330 cm3 de 1906 à culasse borgne et admission automatique. -7 : Alcyon 1446 cm3 de 1906 avec le trois cylindres Anzani en étoile. -8 : Magnat-Debon 400 cm3 type Aviation  à soupapes culbutées.  -9 : Magnat-Debon 500 bicylindre en V de 4 HP en 1914.

Les années 20

On les appelle les années folles, et les motos exposées sur le podium central ne démentent pas ce qualificatif quel que soit leur pays ! D’avant en arrière, une Wilkinson  TMC 876 cm3 quatre cylindres à refroidissement liquide de 1913, une Majestic 350 à moteur Chaise de 1930 et une Mégola 640 cm3 Touren à 5 cylindres en étoile de 1922.

-2 : Magnat-Debon 400 cm3  à boîte 3 vitesses de 1924,. -3 : Koehler Escoffier 500 cm3 Mandoline 1924. –4 : la Magnat-Debon de 1924, encore,. -5 : Une Motobécane 175 type MB1 pour dames ou ecclésiastique de 1924 (une version homme est juste derrière) et une Terrot 175 L de la même année devant une autre Motobécane un peu plus récente, -6 : La fameuse moto en bois de Charron de 1939 et son curieux moteur Voisin (pas Gabriel) dont le blog vous a déjà parlé longuement. -7 : La New Motorcycle à moteur Chaise 350 cm3 de 1929.

Les années 30

New Map 500 BYS 5 de 1937, certes demi-Suisse avec son moteur MAG rebadgé, mais néanmoins à compter parmi les belles françaises.

Les années 30 sont un âge d’or pour la moto, en France comme ailleurs, et le Top Mountain museum rend un bel hommage à nos productions nationales avec plus de dix modèles.

 

New Map 500 IC9 1931, certes demi-Suisse avec son très rare moteur MAG type 422 Super Sport, mais néanmoins à compter parmi les belles françaises.

1 : On connaît la marque Train pour ses moteurs et beaucoup moins pour ses motos complètes comme cette 350 cm3 M7-800 de 11ch en 1929. -2 : CP Roléo 350 moteur Staub 1929, une belle représentante des tendances de son époque avec son bloc moteur et son cadre en tôle emboutie. -3 : Jonghi 350 cm3 TJ4 de 1932, l’un de nos plus beaux monocylindres sportifs. -4 : Peugeot 1932-175 cm3 P109 ou 220 cm3 P110. Des jumelles à tout faire. -5 : Les New Map étaient fabriquées à Lyon par les établissements Paul Martin, et ce dernier vendit également des motos sous son propre nom. En voici un bel exemple avec cette  Paul Martin 500 ZS5 de1935 . -6 : Alcyon 350 type 306A de 1936, à bloc-moteur Zürcher. -7 : Gnome Rhône 750 X de 1939, la grosse cylindrée française sportive. -8 : Monet Goyon 350 LS4 1936. Les très élégantes 350 LS4 et LS5 étaient équipées de moteurs maison dus au talentueux Raymond Guiguet -9 : MGC 350 Chaise 1939. Un des derniers modèles vendus par MGC, curieusement équipé pour cette moto chère et luxueuse, par un très placide moteur Chaise de 350 cm3.

Des années 40 à nos jours

Même en aimant beaucoup les motos françaises, il faut bien reconnaître que l’après-guerre est plus pauvre que l’avant, et c’est une euphémisme ! Le Top Mountain Museum réussit toutefois à donner une idée de notre évolution motocycliste, des utilitaires des années 40-50 aux originalités techniques en course des années 80 et mon petit doigt me susurre que l’exposition pourrait bien s’enrichir bientôt dans ce dernier domaine.

1: La plus célèbre et la plus répandue des motos françaises de l’immédiat après-guerre, la Motobécane 125 D45 lancée au début de 1946 et ici dans sa mouture S de 1949. -2 : Du côté de Mâcon, Monet Goyon riposte avec cette 125 M6V de 1954 ici dans sa version la plus utilitaire sans suspension arrière. -3 : La plus grosse concurrence,ce viendra de Dijon avec la longue série des Terrot 125 dont cette ETD de 1955 est une des premières versions.

-4 : Un grand saut de le temps avec cette ELF-e d’endurance à moteur Honda 1000 cm3 quatre cylindres. -5 : On reste toujours plus étonné par la 500 Elf 2 surnommée le cyclorameur par certains, et animée par un moteur 500 cm3 Honda d’usine à trois cylindres.

Bientôt le printemps, l'été et les belles routes de montagne. C'est le moment de préparer vos prochaines balades et l'une des plus belles à faire, tant pour la route que pour la visite, est le Top Mountain Museum à Hochgurgl à 2170 mètres d'altitude. Il a réouvert cet hiver après le dramatique incendie qui l'avait totalement [...]

Issoire 2023 : « Les copains d’abord »

Il y a les grandes manifs où on entrevoit vite fait toutes ses vieilles connaissances ou presque, et puis des réunions, comme celle que nous vécûmes à Issoire les 11 et 12 mars derniers, avec, seulement, une petite centaine de motos anciennes de toutes époques et leurs propriétaires ou pilotes, bref, tous les copains avec qui on n’avait eu, depuis des lustres (et je n’ose pas vous dire combien !), l’occasion de s’en dire autant. Sûr, leurs motos brillent plus qu’avant, ils se sont teint les cheveux quand ils les ont gardés et ont du mal à fermer leur combinaison, mais ils courent encore, n’est-ce pas le principal…? Pour reprendre les mots d’un excellent sketch de Philippe Noiret, « j’en ai même rencontré un qui avait tellement vieilli qu’il ne m’a pas reconnu ! ».

Par FMD

Pour en savoir plus sur l’histoire des motos présentées, cliquez sur les liens en bleu.

Le moteur AMC 175 cm3 à double ACT est une rareté, mais quatre d’un coup, c’est du jamais vu et il y en aurait dit-on un cinquième… ce sera pour les les prochaines journées mécaniques d’Issoire. La première née de ces AMC est la DS Malterre noire en 2e position qui est celle de Jean Mathieu tandis que la noire à réservoir rouge, courut au Bol d’Or, mais avec le moteur 250 cm3 simple ACT.

De droite à gauche devant la But 350 de 1979 tout juste restaurée, Eric Offenstadt, l’invité vedette, Bertrand Barraud, le maire d’Issoire qui finance la manifestation et Jean-Marc Brionnet à qui nous devons l’organisation (avec Christine !) de la réunion d’anciennes, des très très vieilles aux motos de course des années 80.

Invité vedette, Eric Offenstadt se prêta à un long interview par Jacques Bussillet que je vous engage à aller voir sur Bike70. Il y raconte en détails et avec une vision très réaliste toute sa carrière depuis ses succès en automobile, ses débuts en moto sur Morini 175 Settebello, puis ses multiples expériences et recherches des cadres poutre aux cadres coques pour terminer par l’étonnante Geco également exposée à Issoire. L’Eric Offenstadt qu’on a connu péremptoire et plutôt critique envers les concepts techniques des grandes usines, y revient avec franchise sur ses erreurs et ses errements tout en restant fier d’être arrivé à définir enfin et breveter les principes qui lui sont chers sur les liaisons au sol et les interactions entre les suspensions avant et arrière. Des brevets qui, annonce-t-il, viennent de lui être rachetés par une grande marque japonaise d’Hamamatsu que je ne citerai pas.

Eric Offenstadt, champion de France Inter 250 cm3 en 1961 sur Aermacchi, pose ici sur une 250 Ala d’Oro formule Sport de 1963 sur laquelle courut Alain Barbaroux en 1964.

« Fantastique ! C’est un vrai vélo, tout tombe en place, je me suis éclaté ! » crie Eric Saul à Giancarlo Perico en descendant après quelques tours sur la MV Agusta 500 trois cylindres de Jean-Marc Brionnet, son très récent propriétaire. D’accord, c’est une reconstruction annoncée comme telle, mais une reconstruction bien spéciale car c’est la 5e d’une série de 8 répliques commandées par Agostini à Castiglioni, alors patron de MV Agusta.

Une des grandes vedettes de l’exposition, la Janoir 965 cm3 flat twin de 1920, roule enfin, après une longue et difficile restauration par Gérard Cabrol. ici au guidon. La position de conduite va parfaitement avec la vitesse atteinte !

Restons dans les années 20 avec la rare version sport en 600 cm3 de la Koehler Escoffier Mandoline .

Souvent vue sur moto-collection.org, la Koehler Escoffier 500 Championne de France en 1930 avec Marcel Chateau nous révèle un détail peu usuel sur sa plaque constructeur qui note fabriquée à Charnay-les-Mâcon où se trouvait de fait le « service course » en 1930. Les Koehler d’avant indiquent plutôt « Raymond Guiguet, constructeur à Lyon » et les dernières 1000 se localisent à Mâcon, chez Monet Goyon qui a racheté Koehler.

Encore une Koehler, la 1000 quatre tubes de 1929 de Dominique Buisson, très affairé ici avec ses chiffons pour essuyer la belle qu’il vient de faire suer son huile en quelques tours de circuit. La 1000 a heureusement un bon frein moteur, car il ne faut pas trop compter sur le ridicule petit tambour en tôle, qui fait face ici au beau Fontana double double came équipant la 500 Paton de 1968 ex André-Luc Appietto.

L’Alcyon 350 Grand Prix à simple ACT de la collection de Jean-Marc Brionnet, ici aux mains de René Bayssat, son mécano attitré, a reçu un nouvel échappement en (grosse) queue de carpe.

Issoire réunit un parc de motos de course française hors du commun. Ici, aux mains de Claude Caucal, la Jonghi 350 TJ4 à double ACT au palmarès époustouflant de 1934 à 38. 

Cette Terrot 350 HCP à double échappement, sortie au début de 1933, est un modèle marquant, car il fut la première compétition-client sous cette appellation HCP. C’est aussi un vrai plaisir de voir de plus en plus de jeunes collectionneurs en piste comme Antoine Malfois, pilote et propriétaire de cette belle Terrot.

Bonne surprise, toujours à propos des motos françaises, le musée aéronautique et spatial Safran, autrement dit le musée Gnome & Rhône à Réau sous la houlette de son nouveau directeur Christophe Lorrière a décidé de mettre toutes ses motos en ordre de marche et de participer régulièrement aux manifestations de motos anciennes. L’équipe du musée avait apporté 7 motos dont cette superbe 175 R4 carénée de 1957 présentée par Christophe Lorrière, une 500 D3 de 1929 à soupapes latérales, une 350 cm3 de 1933, une 800 AX 2 de 1936, une 250 Junior à cadre en tôle de 1933, une 175 préparée course des années 50 et un vélo V14 à moteur Le Poulain et cadre en alu de 1950.

Je ne saurais terminer ce tour de piste des motos françaises sans citer la Nougier quatre cylindres 350 cm3 enfin reconstruite, ou plutôt terminée de construire, par Claude Caucal. Elle fut présentée pour la première fois sur ce même circuit l’an dernier et elle y fit cette année quelques timides premiers tours handicapée par des réglages de carburation à peaufiner.

Un circuit, c’est fait avant tout pour rouler, mais une belle brochette de machines plus vieilles ou non roulantes s’exposait dans le grand hall. Peugeot bicylindre à 2 ACT de 1913, Peugeot monocylindre de 1903, Viratelle 350 de 1919, Vincent 1000, Terrot 350 HCP usine 1933 et 175 CCP ex Padovani, etc.

Je vous ai beaucoup parlé des motos françaises, mais de belles étrangères étaient aussi venues gouter du bitume issoirien comme cette très belle AJS 350 Big Port de 1926.

De gauche à droite, Jean-Philippe Rigaudière sur sa 500 Saroléa 23 S et Jean-Marc Brionnet sur sa 500 Norton Inter de 1939 ex Claude Lambert.

Un Jean Boulicot heureux sur Norton 500 Manx et fond de volcans auvergnats. Que demander de plus ?

Jean-Paul Lecointe de Moto Dépôt à Lyon avait amené une magnifique 600 Scott Squirrel et cette Adler MB 250 de 1956 qui inspira les premières Yamaha bicylindres et qu’on a pas trop l’habitude de côtoyer chez nous.

Et puis il y avait aussi beaucoup de « modernes » comme cette Bimota 350 YB3 ex Eric Saul de 1979.

Il y a les grandes manifs où on entrevoit vite fait toutes ses vieilles connaissances ou presque, et puis des réunions, comme celle que nous vécûmes à Issoire les 11 et 12 mars derniers, avec, seulement, une petite centaine de motos anciennes de toutes époques et leurs propriétaires ou pilotes, bref, tous les copains avec [...]

Salon du 2 roues – Lyon #2 : Les vieilles en vie

En deux jours, j’ai piétiné 14 km et je n’ai même pas tout vu, mais je vais tenter de vous donner un aperçu de ce qui le plus plu.

Ce qu’il y a d’extraordinaire dans ce Salon du 2 Roues, c’est que nos motos anciennes y sont totalement dépoussiérées. J’étais plutôt septique au départ sur ce mélange des ancêtres et du neuf sur les milliers de m3 des 7 halls en étoile du salon. Il existait bien quelques regroupements, mais quand même, il fallait marcher. Sûr, si vous ne vouliez voir QUE des vieilles ou QUE les dernières nouveautés, c’était des kilomètres en trop, en revanche ce mixage poussait les jeunes à s’étonner devant les ancêtres et les collectionneurs découvrir les dernières évolutions, même à reculons. Notre monde des collectionneurs, souvent si replié sur lui-même, s’en sortait réintégré au monde d’aujourd’hui et c’était bien.

par FMD

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L’Intrépide

Si une animation a fait beaucoup pour dépoussièrer (et aussi empoussièrer par ailleurs !) l’image de la moto ancienne, c’est bien l’Intrépide, un grand anneau de motocross à l’ancienne organisé par Sébastien Chiraz. Régle n°1 : les motos doivent être d’avant-guerre, règle n°2 : leurs pilotes sont obligatoirement en tenue d’époque. Pour faciliter leur tâche Sébastien Chiraz est également le créateur de « Piece of Chic » qui vends des vêtements et accessoires d’habillement dans le style motocycliste des années 30.

Le maître des lieux himself était l’un des concurrents les plus assidus sur sa Terrot 350 HST souvent suivi par Jean-Paul Tardy, spécialiste es-Motosacoche, avec durant une après-midi entière une charmante demoiselle hilare qui faisait ses premières armes sur un New Map 100 Baby prêté par Fred Agnel de l’atelier Entretubes. Elle n’était jamais montée sur une moto ! Beau début, non ?

Des Françaises

Que serait un salon français si notre pays n’y était pas à l’honneur. Il y avait bien sûr Motobécane, mais aussi une haie d’honneur dans le hall central de la grande entrée avec quelques constructions artisanales qui ont marqué leur époque. L’ABC-Barthélémy (1) qui reprenait et fiabilisait au milieu des années 30, la fameuse ABC-Gnome & Rhône des années 20, une CMR 750 R73 de 1946 (2), la BMW qui n’a jamais existé chez BMW, construite après-guerre en France avec les stocks des Allemands en utilisant le moteur de la R75. Une 850 Tigre à moteur Panhard (3), une réalisation particulièrement homogène de Jean-Paul Buche qui fit beaucoup parler d’elle en son temps. Toujours en hommage à nos artisans nationaux, Claude Caucal et Claude Scalet avaient réuni sur le stand Nougier (4) un bel échantillonnage de la production de Jean Nougier à Saint-Andiol : la 350 Quatre cylindres  dont la reconstruction vient d’être terminée, la 250 double ACT de 1962 (4) (née en 1957 en 175 cm3) et basée sur le bloc moteur très modifié de la OSSD, le 50 cm3 double ACT de 1964 (5) qui attend sa partie cycle originale en reconstruction et la 250 bicylindre deux temps de 1972 (6) championne de France en National avec André Kaci. Quittons l’artisanat pour une petite usine, et une mention spéciale pour le club des motos Gautier avec 6 motos (7) et un peu d’humanité dans ce monde trop mécanique. Notez qu’on pouvait aussi voir les Gauthier (8) sans leurs accompagnatrices. Au hasard des stands, un beau Peugeot 50 BB3 SP de 1960 (9) et, dans le hall réservé à la mobilité de demain, la marque Radior renée de ses cendres avec des vélos électriques, présentait aussi leur ancêtre, la BMA Radior 100 Radiorette de 1936 (10). Dommage, le Salon du 2 Roues faisait l’impasse sur le côté documentation et bourse, un manque heureusement rattrapé par le stand Chambrier (11) avec les pièces accessoires indispensables à nos ancêtres. La FFVE enfin, présente pour la première fois au Salon du 2 Roues, y rendait hommage aux centenaires de Motobécane et à celui de Dollar avec cette belle Dollar 350 KSS de 1929 (12) à moteur Chaise à ACT.

Une mention spéciale pour la bande des Triplettes de Bonneville qui avait recréé une tranche de son lac salé favori pour y exposer toutes ses délirantes réalisations de record.

Les MGC

Autant vous le dire de suite, et sans aucun parti pris, la MGC est pour moi la plus belle des motos françaises et, mondialement, l’un des plus beaux dessins jamais vus. Il faut bien avouer que, jusqu’à une période récente où les cadres à larges poutres d’aluminium et les carénages divers font de la moto un ensemble, nos deux-roues n’étaient qu’une superposition d’éléments : un moteur, un réservoir, une selle, un phare, deux roues. La personnalisation ne venait que des formes et couleurs de chaque élément. Avec la seconde mouture de ses réalisations à cadre-coque en fonderie d’alliage léger, Marcel Guiguet arrive pour la première fois dans l’histoire du style motocycliste à réaliser un tout autour d’un thème : la Cigogne de son emblème. La boîte à outils sur le garde-boue avant est le bec, la coque réservoir et son prolongement sont le corps et les pattes dont les extrémités sont représentées par les échappements en aluminium. 

Très forte, la performance de Dominique Buisson, le pape des MGC, qui réussit, au prix de nombreux transports, à réunir 16 MGC, un pourcentage remarquable quand on sait qu’il n’en fut produit qu’environ 250 de 1929 à 1936. Tous les modèles et leurs variantes étaient là et tous les moteurs utilisés, châssis 1re génération dit en oeuf avec leur gros réservoir ventru, et seconde génération « en cigogne » décrite plus haut avec petit ou grand châssis et deux types de fixations. En gros, la MGC est un sandwich avec une coque en haut qui sert de réservoir, passage de câbles, etc., et une coque en bas qui va de l’axe de roue arrière à la fixation du moteur. En incorporant un réservoir d’huile et, sur les grandes versions, un boîtier de connexion de la commande des freins couplés. Les deux coques sont reliées par sept tirants en acier.

La visite débute avec les trois MGC première version de 1929 (1), dites en Œuf, ou Ecrémeuses, rarissimes, car beaucoup de propriétaires y ont monté les nouvelles coques. 16 MGC exposées (2), c’est un record et il aurait pu être meilleur encore si on y avait réuni deux autres modèles finis et l’un en cours de reconstruction exposés chez les Rétrocyclettes Villeneuvoises.

En vedette en tête du stand, une MGC 350 N3 de 1931 (3), la dernière restauration de l’atelier Entretubes que Fred Agnel a peinte en noir, une couleur bien peu usuelle pour les MGC. Il s’agit là des premières MGC avec la nouvelle coque, mais le châssis et la fourche ne sont pas de la dernière génération et les échappements sont de classiques queues de carpe.

Une belle lignée de six 350 et 500 N3 (4). Vue de dessus la deuxième de la lignée précédente en version luxe chrome et chamois, est une 500 N3A de 1931 (5), elle aussi avec l’ancien châssis et l’ancienne fourche Brampton, mais avec les nouveaux silencieux en « pattes de cigogne » frappées du sigle MGC. Le fabuleux tableau de bord comprend compteur, montre 8 jours, ampèremètre, commodo, jauge à essence et interrupteur d’éclairage du tableau. J’ai eu ça devant les yeux pendant plus de 10 000 km et j’en suis encore émerveillé.

Avec le moteur JAP 250 Racing ou un 350 tourisme, comme ici sur une réplique de 350 N3L (6) reconstruite avec des pièces d’origine Marcel Guiguet, le constructeur de Corbelin, utilisait un petit châssis dit à grandes oreilles.

Les Villeneuvoises

Toujours aussi présente en quantité comme en qualité, l’Amicale des Rétrocyclettes Villeneuvoises présentait une bonne dizaine de machines dont une MGC 500, une 250 petit châssis et une 350 en cours de reconstruction sur la base de pièces originales. On a aussi particulièrement admiré une Peugeot 105 de 1928(1) le premier monocylindre culbuté construit chez Peugeot, présentée en 1927 et produite jusqu’en 1936, une lyonnaise, l’Ultima 500 C1 bicylindre en V de 1928 (2), une Terrot 350 HSSP de 1937 (3), comme sortie d’usine et une Automoto 350 A17 de 1931 (4) à soupapes latérales qui marque l’absorbsion de la marque stéphanoise par Peugeot qui lui imposa ce bloc moteur rebadgé. A noter que le président des Rétrocyclettes, François Lejars, dirige aussi le club des motos Gauthier qui exposait six machines dans un autre hall.

Trails et Scramblers

On a tous eu nos amours de jeunesse et pour moi les trails et scramblers y tiennent une grande place, alors pensez si j’étais content en tournant autour de la mer de sable entourée de piquets de bois concoctée par Jack Monchanin et Michel Vandamme au beau milieu du hall 5. Ils étaient tous là, même ceux qui, en leur temps, étaient réservés aux Japonais ou aux Américains qui lancèrent cette vogue des scramblers.

Dans l’ordre d’apparition : la mer de sable avec au centre une Mehari, toujours présente quand il faut faire penser aux vacances, une Kawasaki KS (1) et la meute des scrambler. On commence par la Honda 250 CL 72 (2) scrambler de 1964.  Elle était d’ailleurs en compagnie de la première version de 1963, beaucoup plus rare avec ses garde-boue en aluminium poli et plein de subtiles différences. Chronologiquement c’est une Kawasaki qui arrive ensuite, une 650 W2 TT Commander (3) de 1965 sur laquelle son propriétaire, et c’est son droit, a préféré monter le le phare avec compteur de vitesse et compte-tours intégré du modèle route plutôt que l’instrumentation séparée d’origine sur les tout terrain. On revient chez Honda avec une 300 CL 77 de 1967 (4) suivie par l’un des best-sellers de la marque aux États-Unis, le CT 90, ici de 1968 (5), qui se déclina dans de multiples variations dont fort peu furent importées chez nous. La même année 1968 apparaissait la Honda 450 à double ACT ici dans sa version CL 450 Scrambler (6) qui allait faire très peur aux plus grosses 650 bicylindres britanniques. Pour faire bonne mesure, la CL450 se doublait de toute une gamme dont cette CL 175 (7) bicylindre à simple ACT de 1969. Sale affaire pour la BSA 650 Firebird Scrambler (8) coupleuse en diable, mais aussi fort fragile si on la sollicitait trop. En 1970-71 Honda double sa série CL par la gamme des SL, plus orientée tout terrain, plus légères, mais parfois étrangement moins puissantes, mais peut-on se fier aux catalogues qui donnaient cette SL 350 de 1971 (9) pour 147 kg, 25 ch à 8000 tr/min et 2,5 kgm de couple à 6000 tr/min alors que la CL de la même année affichait 33 ch/9500 tr/min et 2,8 mkg pour 156 kg. Si tous ces beaux scramblers ont rarement vu l’Europe, ce ne fut pas le cas de la si belle Honda 250 XL Motosport (10) qui nous enthousiasma en 1973. La série CL Honda vit ses derniers moments en 1973 avec cette mouture K5 de la CL 350 (11) tandis que la reine de trail est la brutale, mais si attachante RT 360 (12) dont nos mollets gardent un cuisant souvenir. Curieusement la Suzuki TS 400 (13) a moins marqué son temps en dépit de ses réelles qualités. En ce début des années 70, le marché qui explose en France est celui de la 125 avec entre autres la Suzuki TS 125 (14). En revanche, nous ne connaîtrons pratiquement pas en nos frontières cette énième évolution du CT90 de 1978 (15). J’aurais pu faire une suite à cette longue revue des trails et scramblers avec un catalogue semblable du Honda Monkey et de ses multiples dérivés, mais il faut savoir s’arrêter et vous devrez vous contenter de ce beau  ZB 50 de 1988 (16).

Trial

Le trial à l’ancienne, c’est aussi un beau morceau de notre histoire motocycliste. En statique (exceptionnellement !), il était représenté par Jean Cailllou et Olivier Barjon et leur association Works Trials Bikes qui, comme son nom l’indique, n’accueille que des motos d’usine ou d’exception. Le stand exposait six de ces machines mythiques. La Suzuki Gaunt de 1967, est extrapolée de la Suzuki TC120 à boîte relais 3 x 2 vitesses portée à 228 cm3. Son constructeur, Peter Gaunt, remporta avec elle la catégorie des moins de 250 cm3 aux Scottish 6 Days de 1967 et Dennis Jones fut à son guidon vice-champion d’Europe en 1969.

McLaren en trial vous y croyez, vous ? Et bien si pourtant. L’histoire débute en 1971 ou McLaren sous-traitait la construction de ses CanAm pour les États-Unis à l’usine Trojan de Peter Hagg, par ailleurs importateur Suzuki. Trois ingénieurs de chez McLaren vont concevoir pour Hagg un étonnant cadre coque en tôle d’aluminium rivetée et té de fourche en magnésium. Fort de ces technologies de F1 appliquées au trial, Peter Hagg construisit en 1971, 71 exemplaires de cette moto de 71 kg que pilota John Hemingway.

L’Alta, dérivée comme la McLaren et la Gaunt de la Suzuki TC120 a, quant à elle, conservé la cylindrée originale de 118 cm3. Une centaine en fut construite par le fermier trialiste, Keith Taykor qui les vendait en kit (pour bénéficier d’un taux de TVA réduit en Grande-Bretagne). L’Alta s’illustra aux mains de Martin Lampkins en remportant le Welsch Trials en et en finissant 14e au Scottish 6 Days en 1970. (Lampkins sera ensuite champion du monde sur Bultaco en 1975). On pouvait aussi admirer sur le stand la Yamaha 250 TYZ de présérie en 1992 ex Christophe Camozzi, la Yamaha OW10 (YZT250) de 1974 prototype cantilever de Mike Andrews vainqueur des 6 jours d’Écosse et le proto de la 360 TY réalisé en 1972 pour Sonauto Yamaha par Christian Rayer. Voilà pour les statiques, mais il y avait aussi un trial indoor à l’ancienne où on retrouvait le même Christian Rayer et pas mal d’autres avec des machines moins rares sans doute, mais tout aussi d’époque qui tournaient sans discontinuer.

RMCE

RMCE : Rétro Moto Cycles de l’Est. Que ce soit à Lyon, aux coupes Moto Légende, à l’ASI Motor Show, ou dans la plupart des grandes manifestations, le Rétro Motocycle Club de l’Est est toujours là et en force avec ses motos et une organisation impressionnante. Pour ce Salon du 2 Roues, Denis Fleury, le président, et sa bande étaient venus avec six camionnettes attelées de remorques et 38 motos britanniques, comme demandé par l’organisateur. Parmi celles exposées sur le stand du club on remarquait entre autres trois rares Triumph, une 500 TR5 Trophy de 1953 (1), une 500 T100 de 1956 (2) et une 350 H monocylindre de 1946 (3), une Matchless 500 G45 (4) bicylindre compé-client de 1954, une Ariel 1000 Square Four bitube de 1949 (5), etc.

Le RMCE avait aussi fourni le stand « moderne » de BSA qui présentait la nouvelle 650 Gold Star made in India par Mahindra entourée d’une demi-douzaine de vraies Anglaises made in Birmingham : une BSA 500 Gold Star (6) qui paraissait toute frêle aux côtés de la nouvelle nettement plus empâtée, une BSA 750 Rocket de 1969, et quatre générations de 650 bicylindres.

Unik et Green Racing Team

Le Green Racing Team (1 & 2), comme son nom le laisse supposer, s’intéresse surtout aux belles Anglaises de course, mais pas que, car deux/trois Ducati trouvaient place parmi les 18 motos exposées.

La même équipe de Pascal Dietsche et Bernard « Nabs » Bressat exposait les « Uniks », de délirantes réalisations concoctées, sans doute, durant leurs durs hivers aux portes nord du Vercors. En vedette, une Nimbus (3) revue et corrigée avec l’adoption d’un compresseur et un échappement libre qui doivent exciter les sens de cette Danoise placide. Derrière elle, on aperçoit une 750 twin Triumph T 140 (3) qui s’est payé le luxe d’une culasse à double ACT issue du tronçonnage d’un haut moteur d’une Triumph trois cylindres récente. Autres « petits » bricolages, une Brough Superior SS80 de 1938 (4) à moteur Matchless à soupapes latérales reconstituée à partir de pièces éparses et dotée d’un compresseur qui devrait l’aider à réitérer le record de vitesse battu en 1938 par une SS80 similaire à 192 km/h sur la nationale 20 dans la grande ligne droite d’Arpajon. On continue avec deux Triumph T100 (5), celle photographiée, très modifiée avec un compteur dans le réservoir, l’autre façon scrambler dans un cadre Métisse et puis, pour terminer, une T 140 revue sauce flat track… et bien évidemment, tout ça roule !

Harley-Davidson

Harley Davidson, comme BSA et BMW (que j’ai un peu oublié, car on connaît déjà si bien les machines de son histoire), exposait côte à côte ses dernières productions et celles de son histoire. Une bien belle initiative qui sera, je l’espère, bientôt suivie par les autres constructeurs dans ce salon dédié aux anciennes comme aux modernes.

Pour le côté historique, Harley Davidson avait fait appel aux formidables talents de Jean-Luc Gaignard, un artiste en « sortie-de-grangisation » ! Détaillez donc cette HD 1000 de 1914 (1 à 4) qui semble tout droit sortie d’un de ces grands raids dont raffolaient les Américains. Une version de 1919 de la célèbre 1000, la type L19T(5) était, elle aussi dans son jus d’origine et vous admirerez la présentation de l’ensemble du stand. Comme neuve, mais pas surrestaurée comme trop souvent outre-Atlantique, ce rarissime monocylindre 600 cm3 type 16 de 1916 (6) semblait prêt à prendre la route avec son mannequin mécanicien ou d’ailleurs avec le délégué de la marque à la garde du stand qui, en habits d’époque, jouait aussi volontiers au mannequin. Originale, cette 350 BA de 1929 (7), monocylindre culbutée surnommée « Peas shooter », la cracheuse de petits pois à cause de son bruit d’échappement, pourrait presque passer pour une moto européenne.  Aux côtés de ces modèles restaurés avec leur patine, l’Harley 492 cm3 de 1903 (8) paraissait trop neuve, mais elle avait une histoire : il s’agit d’une des huit répliques réalisées par l’usine et expédiées sur leurs différents marchés pour la commémoration du centenaire de la marque.

et en vrac…

Plus de 1000 motos anciennes, vous vous en doutez, je ne vais pas vous les montrer toutes, alors voilà en vrac quelques clichés de machines qui m’ont interpellé au fil de mes 14 km. Impressionnant, le grand stand du Yamaha Racing Heritage Club, sous l’égide d’Hubert Rigal, fêtait dignement le cinquantenaire de la TZ avec la quasi-totalité des modèles produits depuis 1973 en 125, 250, 350, 500, 700 et 750. (1 et 2)

Je ne me suis pas trop attardé ni sur les 50 ni sur les motos de compétition, il y avait pourtant beaucoup à voir… Le Suzuki 50 RM64 (3) qui fut champion du Monde avec Hugh Andersson en 1963 et 64. Une puce de 60 kg qui délivrait 12,5 ch à 14000 tr/min, et atteignait 162 km/h grace à sa boîte à 14 rapports. Le Tomos 50 Matulja DMGP de 1979 (4) atteint la vitesse incroyable pour un 50 de 204 km/h avec ce carénage aérodynamique. Une superbe Velocette 500 MSS Super Sport de 1950 (5), et une CZ 250 Bitubes de 1964 (6) apportées par le musée de la moto d’Henri Sabatier à Cucuron. On continue notre tour d’Europe avec une Hongroise qui attend à être mise aux enchères, la Cespel 125 D Danuvia de 1955 (7), une Portugaise, la Casal 50 FL Diana de 1967 (8) dont on ne peut qu’admirer le logo avec la Diane chasseresse. Enfin, un Belge, pour finir avec ce cyclomoteur Claeys Flandria 50 FL de 1952 (9), une sorte de Solex inversé.

En deux jours, j'ai piétiné 14 km et je n'ai même pas tout vu, mais je vais tenter de vous donner un aperçu de ce qui le plus plu. Ce qu'il y a d'extraordinaire dans ce Salon du 2 Roues, c'est que nos motos anciennes y sont totalement dépoussiérées. J'étais plutôt septique au départ sur [...]

Salon du 2 roues à Lyon #1: le centenaire de Motobécane

Formidable ! Année après année le salon du 2 roues à Lyon s’affirme comme un évènement incontournable tant pour la moto moderne que pour les anciennes qui nous occupent ici et qui étaient très largement représentées par plus d’un millier de machines. À tout seigneur, tout honneur, l’expo vedette était cette année consacrée au centenaire de Motobécane qui, sans mollir, avait apporté (pour être bien sûr d’en avoir cent) 114 machines représentatives de l’histoire de la marque. Revue de détail au pas de course et à très bientôt pour la découverte des autres anciennes au salon.

Les liens en bleu renvoient aux fiches descriptives et un clic sur les photos les agrandit.

Les avant-guerre

Celles par qui tout a commencé, les 175 MB1 de 1923 en version homme et dame ou ecclésiastique.

Motobécane monte en cylindrée avec cette 250 type E de 1926 à transmission secondaire par chaîne et boîte 3 vitesses Albion.

Cette 308 F4 de 1928 inaugure le réservoir en selle avec le sublime décor « tortue » style art déco. Il est dû à Géo Ham qui restera jusque dans l’immédiat après guerre le styliste attitré de Motobécane et sans doute le premier designer au sens actuel du terme car, très vite, il sera en charge, dès la conception d’un modèle, de la création des formes englobant la mécanique.

Premier quatre temps en 1929 avec cette 250 M2 à moteur JAP et soupapes latérales.

Motobécane monte en gamme, et cette fois encore avec un moteur britannique, un Blackburne à soupapes culbutées qui équipe cette 500 H2 de 1929. Il est surmonté, comme la 250, par le fameux réservoir « tortue ».

Motobécane offrira dans les années trente des 350 et 500 cm3, à deux ou quatre soupapes par cylindre qui se comptent parmi les plus belles motos françaises de notre histoire.

En vedette, cette 500 S5C Grand Sport à quatre soupapes de 1934 qui osa ce beau jaune éclatant avec le décor « flames » de Géo Ham.

Bien qu’elles n’aient pas été suivies d’une réelle commercialisation, Motobécane se fait aussi remarquer par de formidables quatre cylindres en long à transmission par arbre. La première, la 500 B5 à soupapes latérales apparait en 1929 et la firme de Pantin présente en 1930 cette 750 à arbre à cames en tête baptisée B7 chez Motobécane et T7 sous label Motoconfort.

Motobécane lance son premier « compé-client » en 1934 avec cette prestigieuse moto de compétition la 500 B5 C Grand Sport (ici T5 en Motoconfort) à culasse à 4 soupapes et piston haute compression capable d’un bon 130 km/h. Elle remporta une médaille d’or aux Six Jours en 1931 pilotée par Lovenfosse et fut victorieuse au Bol d’or 1932.

L’entre-deux

La lignée des 350 et 500 Superculasse d’avant-guerre (basée sur le bloc S avec des soupapes totalement enfermées dans un très volumineux haut moteur) se perpétue de 1948 à 50 avec la Superculasse R46C 350 monotube. On aperçoit derrière elle, une version en 500 cm3 à double échappement et cadre modifié prévue pour équiper l’administration qui finalement n’en voulut point.

Après avoir développé la 350 V4C en 1947, animée par un moteur bicylindre en V à 60° qui resta un prototype, Eric Jaulmes et Ernst Drucker, les responsables techniques de la marque, créent cette 350 L4C à cylindres parallèles beaucoup plus économique à réaliser avec son bloc cylindre et sa culasse unique. Elle est produite de 1953 à 1960.

A droite la Z24C de 1955, la 175 la plus économique de la gamme, et, à droite la Z2C de 1954 avec son beau réservoir chromé.

Le grand tourisme à la française dans les années 50, c’était cette Motobécane 125 Z56C Mobyclub de 1956.

En renforçant un peu sa mécanique et en dotant ses modèles d’un bel habillage sport avec réservoir Mottaz et bulle de phare, Motobécane s’attaqua à faible frais à la moto sportive avec ses 125 et 175 ZS sans toutefois concurrencer la Morini qui l’inspira, ni même les Terrot 125 Tenor et 175 Super Ténor et Rallye sorties un an plus tard.

Motobécane a raté son entrée dans le monde du scooter en 1953 avec le Mobyscoot 125 SC (au fond sur la photo) à moteur 4 temps victime de graves problèmes techniques. La marque s’est bien rattrapée ensuite avec la gamme des scooters Moby à moteur deux temps. Ici en tête de gondole, le 125 SBS « Mobyscooter » Montagne de 1957.

Dans les années 50, la direction de Motobécane était systématiquement contre la compétition. Grace à la passion de certains membres du personnel et de Christian Christophe, éternel consultant de la marque, on vit toutefois nombre de 125/175 modifiées courir dans la discipline, alors nouvelle, du trial. La 125 présentée, qui a participé à différentes compétitions de trial dans la région parisienne, a été conçue par Christian Christophe avec des pièces de récupération, moteur du scooter SB et fourche télescopique suspendue à l’aide d’anneaux Neiman.

Les Mobylettes

Avant la Mobylette, Motobécane n’était qu’une des grandes marques de motos françaises. Grace à cette Mobylette, elle va devenir, et pour longtemps, le plus grand producteur mondial de deux roues motorisés. L’histoire débute en 1949 avec la version AV3 présentée au salon 1949 qui ne diffère du modèle photographié que par son phare profilé courant sur le garde-boue avant.

Avec la Mobylette AV43 présentée en 1959, dix ans après la première Mobylette, Motobécane abandonne le cadre en tubes pour un cadre fin en tôle emboutie.

« La Bleue », celle qui deviendra l’archétype des Mobylette avec son cadre coque-réservoir de 5 litres en tôle emboutie est présentée au salon d’octobre 1956 et développée au cours de l’année suivante avec les AV 78 (suspension arrière coulissante et variateur), 79 (sans suspension, avec variateur), 75 (avec suspension sans vario) et la AV 76 ici photographiée, sans variateur ni suspension arrière. Pour la petite histoire, j’ai fait mes premières armes sur la même.

L’histoire de la Mobylette débute avec une noire, explose avec les « Bleues » puis termine en beauté avec cette AV89 de 1960, la GT des Mob avec sa fourche Earles (bientôt remplacée par une télescopique), un double variateur et une chaîne enclose.

Bon, celle ci n’est pas de série, et la photo n’est pas prise sur l’expo Motobécane, mais elle prouve, oh combien, que la « Bleue » fait toujours rêver et plus encore avec deux cylindres supplémentaires greffés par de sacrés bricoleurs chez Stokey.

Les Mobylette, ce sont aussi les « Spéciales » et la première du nom qui fait rêver tous les collectionneurs, est cette SP de 1960, une beauté !

La spéciale présentée en 1962 est moins aguichante, mais fort novatrice. Cette rarissime Spéciale route (SPR) est en effet l’un des premiers deux roues au monde à adopter un allumage électronique dû à Novi, filiale de Motobécane.

Une petite dernière pour la route… euh, non, pour le tout terrain, avec la Spéciale TT de 1966 à simple variateur et 2 chaînes en attendant la 94 TT de 1968 à double variateur et chaîne unique. Elle sera suivie, en 1978 par la 95 TT équipée du moteur à contre piston.

J’ai éclaté de rire en redécouvrant ce modèle de pré-série de la 51 qui servit aux essais presse en 1978 … et je le prouve, au guidon de cette même machine dans les rues de Pantin lors de cette excitante présentation !

On reste dans le vert avec cet étonnant prototype de 1981 remis en état par Marc Descours, un Mobyx X7 équipé d’une injection électronique et d’un graissage séparé. Un équipement sans doute encore trop fragile, trop cher et surtout trop complexe à entretenir par le réseau mais quel dommage que Motobécane ait raté ce virage technologique qui l’eut mis à égalité face aux Japonais.

La Mobylette qui commença sa longue carrière dans l’utilitaire, la termina sur les circuits avec des Mobs poussées dans leurs derniers retranchements comme cette 51 CF de 2005.

Non, ce n’est pas une Mobylette et aussi incongru que cela puisse paraître sur ce site, il s’agit bien d’une automobile. Motobécane, bien conscient que le 50 cm3 utilitaire finissait son âge d’or, travailla sur une voiturette à moteur deux temps puis sur cette KM2V, beaucoup plus aboutie, animée par un quatre cylindres quatre temps maison de 300 cm3 à simple ACT disposé transversalement. Le projet, m’expliquait le directeur technique de Motobécane, Eric Jaulme, fut « tué » par les grandes marques automobiles qui menacèrent leurs équipementiers de rompre leurs contrats si elles fournissaient Motobécane. Cette version de 1965 récemment restaurée est exposée au musée de Saint-Quentin.

Retour aux motos

Alleluia ! En octobre 1969 Motobécane annonce son retour à la moto avec la 125 DC bicylindre deux temps (au premier plan), doublée en 1970 par la version L dotée d’une batterie dans un coffre sous le filtre à air (derrière) puis la LT 1 et la LT2 en 73 (au fond) avec une culasse anguleuse et le graissage séparé en plus pour la LT2.

En 1975 apparaît cette 125 LT3 à l’esthétique totalement revue et frein avant à disque qui sera vendue jusqu’en 1980 et même proposée à l’armée… sans suite. Cette année là, à Moto Journal, où j’étais chef des essais, la LT3 s’est révélée la plus rapide face aux Yamaha et Suzuki… mais à condition toutefois de ne rater aucune vitesse !

En 1972, enfin, Motobécane se laisse convaincre et revient sur les circuits avec cette 125 S à cadre RAI préparée par Charles Marandet. En 1976, l’usine construira 500 unités d’une 125 LT3  spécialement préparée pour la coupe Motobécane-Moto Revue (au second plan).

Motobécane travaille en 1975 sur un monocylindre prototype destiné à tester l’injection pour la 350 dont il emprunte l’un des cylindres, ce qui en fait un 118 cm3. Cette moto sera proposée à l’armée qui une fois encore ne sera pas séduite. Ce prototype a été remis en état ces dernières années par Marc Descours.

Alors que les premières 350 tricylindres ont été livrées au début de 1973, Eric Jaulmes, passionné par l’électronique et les nouvelles technologies, travaille déjà sur l’injection dans les ateliers de Pantin et la 350 injection que j’ai eu le privilège d’essayer est présentée au salon de Paris d’octobre 1973 suivie en 1974 d’une 500 Injection qui n’était qu’une maquette non opérationnelle.

Evidemment, une 350 cm3 française ne pouvait que donner des envies de préparation pour la course. Une première mouture destinée aux Grand Prix  est concoctée par Eric Offenstadt avec un cadre coque en 1974, suivie par cette version dans un cadre plus conventionnel développée par Bernard Fargue et Marcel Garcia. L’usine préférant se concentrer sur les 125, elle ne participera à aucune course.

Autre bel essai, lui aussi resté sans suite, cette 350 construite par Yves Kerlo et Jean-Pierre Camino pour le Paris-Abidjan-Nice en 1976 qui abandonnera au début de la première étape à la suite, semble-t-il, d’une organisation… fantaisiste.

… et à très vite pour la suite en images de la visite de ce salon du 2 roues.

FMD

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