Tontons Scooteurs : Histoires de faussaires

Enfin une sortie de grange intéressante, étonnante même, puisque Christan Lucas, par ailleurs Président des Tontons Scooteurs, l’a découvert dans les caves des héritiers de son constructeur, Léon Loiseau, qui était ébéniste et fabricant de cercueils en plein Paris, rue Lauriston. Ce n’est qu’à la fin de la guerre que Léon Loiseau, opportuniste et son activité périclitant, se tourne vers le scooter tout juste né en Europe. Sur la base d’un Bernardet Y52 de 1953 accidenté, il réalise entièrement une nouvelle carrosserie que nous découvrîmes au salon Moto Légende pour la première fois, car Léon, héritage de ses activités passées, sans doute, tenait à une discrétion absolue. Il fit pourtant quelques publicités dans les journaux de l’époque et réalisa des documents publicitaires mais son œuvre ne fut jamais présentée en détail ni essayée par la presse.

Le Léon Loiseau et sa banque de données ! (photo Christian Lucas)

Fariboles, ou plutôt « fake news » comme on anglicise dorénavant. Tout scootériste qui se respecte vous dira que la fable compilée par Christian Lucas n’est pas nette ! Sans compter que la base Bernardet sur laquelle est carrossé le René Loiseau est en effet daté de 1953 alors que le Scootavia qui apparaît sur la même page, est une version 1954 à deux barres seulement sur l’avant du bloc arrière. En bref ce scooter Leon Loiseau fait irrémédiablement penser à l’Histoire de Faussaire de Georges Brassens.

Et en plus, il roule, mais il a du mal à accueillir le double mètre de Christian Lucas

Christian Lucas a bien vite avoué que Léon Loiseau est né dans son esprit moqueur et qu’il est le seul responsable de cette réalisation. Le beau capot pointu de la Loiseau résulte du découpage de celui d’un coupé 203 pour obtenir deux morceaux qu’il a assemblés rapidement. Vous admirerez, au passage, l’habillage de la roue de secours entièrement sur mesure, comme, d’ailleurs, la selle. La belle grille carrée qui orne l’avant de l’arrière provient d’un radiateur Calor des années 50, un autre capot de 203 coupé en deux pour les flancs, et trois évents de chaque côté réalisé à la main par un copain. Christian avoue souder comme un malpropre et, après avoir assemblé le scooter “à blanc”, il a confié la coque à son ami Willy, membre des Tontons Scooteurs et carrossier-peintre. Les quelques baguettes sont issues de 203 (pour éviter les rejets de greffe, sans doute). La grille de phare est également une belle pièce réalisée à la main également par Willy. Le coffre qui surmonte est une superbe oeuvre d’ébénisterie  faite non pas par l’ex-fabricant de cercueils, mais par un autre membre des Tontons Scooteurs, Thierry, véritable ébéniste artisan-d’art. Contrairement à ce qu’affirme le prospectus, faux bien sûr, tout n’est pas « en bois des colonies », seuls le dessus et les flancs sont bien en acajou, mais les parties claires sont frêne bien français.

Coque, capot avant et coffre arrière relevés !

La construction de A à Z

Une imposture donc, dont un site vient d’écrire (alors serait-ce vrai ?) que le René Loiseau a été produit à environ cent exemplaires !

Le pire est que ce n’est pas la première fois que Christian Lucas et ses Tontons nous enduisent d’erreur. Il y a dix ans tout juste, au salon Moto Légende de 2012, ils présentaient le formidable Gloobyscooter de 1953 « fabriqué par Roland Legroote à Asnières ». Il y avait même, affiché sous cadre, un tarif, des vues de l’usine avec ses employés, et une longue lettre de Roland Legroote en personne, qui ne faisait qu’accréditer le sérieux de la production. Ce bel assemblage était en fait constitué d’ailes arrière de 2CV, le tout assemblé, comme le Léon Loiseau, sur une base châssis et moteur Bernardet Y52 à moteur Ydral.

Christian Lucas va au bout de ses rêves, il les construit et roule avec. Magique, non ?

Merci à lui en tout cas, on a pas tellement l’occasion de sourire avec les productions modernes. Et pour un prochain salon, il nous prépare, dit-on, un tricycle récupéré chez les héritiers de la belle-fille du Soldat inconnu !

Le Glooby Scoot de 1953 présenté au salon à Vincennes en 2012.
Certains y ont cru !
Enfin une sortie de grange intéressante, étonnante même, puisque Christan Lucas, par ailleurs Président des Tontons Scooteurs, l'a découvert dans les caves des héritiers de son constructeur, Léon Loiseau, qui était ébéniste et fabricant de cercueils en plein Paris, rue Lauriston. Ce n'est qu'à la fin de la guerre que Léon Loiseau, opportuniste et son [...]

Mécénat Fondation du Patrimoine – Motul

Financez vos restauration avec La Fondation du Patrimoine et Motul

Dans le cadre de son partenariat avec Motul, la Fondation du patrimoine soutient également la restauration de motocyclettes.

Le Grand Prix de 2018 est revenu à la rare BCR 500 à moteur Chaise et suspension intégrale de 1932.
Même les utilitaires peuvent concourir si elles sont spécialement rares ou originales. En 2016, le Grand Prix échut ainsi à la Faret bordelaise de 1927.

Pour candidater, il vous faudra présenter : un projet de remise en état « conforme à l’origine » et remplir un dossier Une présentation de la moto en l’état et un exposé détaillé du processus de restauration avec une estimation du coût global, comprenant votre participation personnelle et, éventuellement, celle d’autres mécènes, et les devis des opérations effectuées en externe.

Vous pouvez retrouver l’ensemble des informations nécessaires sur la page internet de la Fondation du patrimoine. N’hésitez pas à contacter votre délégation régionale pour vous accompagner dans cette démarche.

Un comité d’experts où j’ai le grand honneur de représenter particulièrement la moto, se réunit une fois par an pour sélectionner les lauréats. Le grand gagnant recevra le Grand Prix Motul – Fondation du patrimoine d’un montant de 10 000 €. Un certain nombre d’autres prix seront décernés dont la valeur varie en fonction de l’intérêt et de la rareté des véhicules présentés et de la quantité de travaux à effectuer.

Si votre dossier est retenu, il faudra vous engager, une fois la restauration terminée à exposer votre véhicule pendant au moins 5 ans dans un lieu d’exposition ouvert au public (et/ou le présenter lors de 4 manifestations par an, pendant 5 ans).

Alors, si vous avez en projet la restauration d’un belle, moto ancienne, rare, dotée d’une belle histoire, n’hésitez pas :  téléchargez le dossier de candidature.

La date limite des candidatures pour 2023 est fixée au 30 juin 2022. Le comité de sélection se réunira ensuite au début de l’automne.

J’ajoute que moto-collection.org sera très heureux de suivre votre restauration et de la présenter sur ses pages.

 
Une exception en 2022, le Grand Prix n'a pas été décerné à une moto, mais à un moteur. Le rarissime bicylindre de la Peugeot de Grand Prix de 1926 dont on ne connaissait jusqu'alors qu'un seul exemplaire.
Les pièces manquantes sont refabriquées d'après les plans de l'usine que moto-collection.org a pu fournir à Eric Miniussi. Ici la maquette du réservoir prête à être envoyée au tôlier.
La partie cycle étant quasi identique à celle de la Peugeot P 104. Eric Miniussi, le propriétaire et restaurateur, a pu effectuer un premier montage à blanc.
Avec un soin extrême du détail, Eric Miniussi a fait faire un moule pour réaliser les collerettes d'échappement.
Financez vos restauration avec La Fondation du Patrimoine et Motul Dans le cadre de son partenariat avec Motul, la Fondation du patrimoine soutient également la restauration de motocyclettes. Le Grand Prix de 2018 est revenu à la rare BCR 500 à moteur Chaise et suspension intégrale de 1932. Même les utilitaires peuvent concourir si elles [...]

Salon Moto Légende 2022: Hidalgo lâche ses chiens

Oui, cela me fait bizarre sur ce blog qui n’effleure jamais la politique, de titrer ainsi, mais je suis scandalisé au plus haut point par le harcèlement organisé dont ont été victimes les visiteurs du salon Moto Légende au parc Floral ce week-end. Inadmissible et honteux à tel point qu’on se demande si, dans de telles conditions, le salon Moto Légende, comme d’ailleurs les autres manifestations au Parc Floral auront de nouveau lieu.

Pas de motos cette année sur le large trottoir devant le Parc Floral car, dès 9 heures, la société d’enlèvement est là avec ses Toyota et leurs attelages pour enlever les deux-roues. Nombre d’entre eux ont été verbalisés, et d’autres étaient chargés sur les remorques prêtes à aller à la fourrière, jusqu’à ce que la FFMC intervienne, s’aperçoive que la remorque prévue pour 1500 kg nécessite donc un permis spécifique et que le conducteur ne l’a pas. Appel de la police, constat d’huissier et, mille fois merci FFMC, la remorque est déchargée.

Pas de stationnement sur l’avenue côté Parc floral, il ne reste plus qu’à traverser l’avenue vers les parkings d’en face, immenses, mais trop petits, et bien sûr, payants maintenant pour les motos comme pour les voitures. Merci Hidalgo de tuer les salons au Parc Floral. Une pure arnaque à 50 € la journée pour les autos, moitié moins pour les deux roues. Encore faut-il avoir « la chance » de pouvoir payer, il y a 20 à 30 minutes de queue au parcmètre et, vu l’affluence, votre application « Pay-by-phone » débordée ne répond plus. Une fois l’épreuve terminée, ne vous reste plus qu’à acquitter les 16 € de l’entrée.

Passons les portes après ce bien mauvais début pour découvrir le salon. Les amateurs d’avant 1960 restent de plus en plus sur leur faim et le gros de l’expo va plutôt des années 70 à nos jours. Les temps changent, on n’y peut rien.

En vedette cette année sur le plateau central, une formidable expo des Yamaha compétition. (photo Marc Seriau)
Et aussi et un beau plateau de neuf anciennes réunies par le Moto Terrot club de Ballancourt. (photo Marc Seriau)
Terrot 350 GT 1924, une belle utilitaire à soupapes latérales et boîte 2 vitesses.
Petite sportive typique de la fin des années 20, cette Alcyon est animée par un moteur Zürcher 250 cm3 à soupapes culbutées avec une boîte séparée à 3 vitesses.
La FFVE avait fait les choses en grand cette année en présentant sur son stand trois motos exceptionnelles dont cette Egli-Vincent fabriquée par Fritz Egli en 1967 avec un moteur Vincent de 1949. Elle était donnée pour 60 chevaux et 200 km/h.
La 500 BCR à bloc moteur Chaise et suspension arrière oscillante sur lames de ressort. Cette moto remporta en 2018 le Grand Prix Motul-Fondation du patrimoine et j'invite tous les collectionneurs aux prises avec la restauration délicate d'une moto française d'exception à solliciter un mécénat de la fondation.
Une autre perle sur le stand de la FFVE, la HRD 500 Comet de 1937.
La FFVE, encore elle, remit un trophée à Yves Campion pour son exposition de Socovel électriques des années 40-45.
Il fut produit un bon millier de ces scooters électriques belges. La caisse de Chimay était une option !
"Moi j'ai un piège à fille, un piège tabou, un joujou extra qui fait crac boum hue…" chantait Jacques Dutronc… et bien les Socovel, c'est pareil, durant les trois jours du salon toute la gent féminine qui passait s'arrêtait devant ces curieux engins, pas vraiment beaux pourtant, mais intrigants !
Eternel voisin d'Yves Campion, Alain Nibart exposait, vous l'aurez deviné, des Aermacchi-Harley Davidson. De G à D: Ala Azzura 250 Regolarità de 1958, 259 Sprint Scrambler de 1965 et Sprint Scrambler CRS de 1969.
Catherine Sophie Bouillard au guidon de cet étonnant Inter type 175A à freins hydrauliques, moteur 175 cm3 Ydral AJ55 à gyrostarter, 3vitesses et marche arrière. L'engin a été conçu par AEMS à Saint Ouen et construit près de Lyon par la SNCAN
Toujours sur le stand Ydral, une belle DS Malterre 175 M8Y-130 bitube de 1952, ne manque que le couvre- volant, mais c'est provisoire.
L'un des moteurs les plus extraordinaires jamais construits, celui de la Honda NR 750 de 1992 :un V4 à pistons oblongs et 32 soupapes. La NR 750 était donnée pour 130 ch à 14500 tr/min et 263 km/h.
Sur le stand Dollar, cette rarissime 350 R2 double échappement de 193O. Sa transmission par arbre, est signée Lardy.
Une curiosité chez Gnome & Rhône sur cette 350 CM2 de 1934 : la dynamo est verticale et entraînée par un couple conique.
Maurice Olivry et son club Moto Morini Passion se sont encore surpassés en présentant cette Ossa 175 de 1956 avec un moteur Morini GT qui ne fut produite qu'à 40 exemplaires.
Une revenante chez Motobécane, la 350 trois cylindres préparées par Yves Kerlo (entre autres) pour Rémy Louvel au Paris-Abidjan-Nice en 1976.
Sur le stand de la FFM — oh, pardon, de la Moto Fédération Française comme ils s'appellent dorénavant — un hommage au Tout Terrain avec une Portal 250 M4 Master de 1980 et une JCM 323 de trial.
Superbe réalisation, cette Honda CX 5OO façon flat track a demandé plus de 800 heures de travail à son constructeur dijonnais Robert Fevre.
Encore dans la bourse à l'extérieur, un Mobylette pas comme les autres puisqu'elle est badgée Mobylette-Bianchi qui la distribuait en Italie.
Une énorme surprise chez les "Tontons Scooteurs" qui ont exhumé ce scooter inconnu réalisé par Léon Loiseau dans l'immédiat après guerre sur une base de Bernardet Y52. Les "Tontons Scooteurs" ont bien voulu me communiquer tout l'historique de cette curieuse réalisation française sur laquelle je reviendrai "dans un prochain numéro".
II semble que l'organisateur veuille se tourner vers une clientèle plus jeune et branchée en donnant des stands à des motos chinoises modernes ou des agences de voyage, c'est raté, les visiteurs sont les mêmes qu'avant et les à-côtés plus ou moins hors sujet, coiffeur-barbier, cireur de pompes, bijoux fantaisies, fromages et j'en passe (avec plaisir) sont plutôt mal venus.
Oui, cela me fait bizarre sur ce blog qui n'effleure jamais la politique, de titrer ainsi, mais je suis scandalisé au plus haut point par le harcèlement organisé dont ont été victimes les visiteurs du salon Moto Légende au parc Floral ce week-end. Inadmissible et honteux à tel point qu'on se demande si, dans de [...]

Recherche Terrot 250 FTC / FGC

Bonjour, Je suis à la recherche de la moto de mon grand-père et de ma grand-mère (une Terrot 250 FTC / FGC) d’après les photos ci-jointes. (Mon grand-père est mort pour la France le 14 juin 1940). J’aimerais acheter une moto complète, peut importe l’état mais il faut que ce soit le même modèle Merci d’avance. Eric Forgeois

Superbes photos en tout cas qui valent à Eric cette publication. Répondre sur info@moto-collection.org et je transmettrai.

-News-

Bonjour, Je suis à la recherche de la moto de mon grand-père et de ma grand-mère (une Terrot 250 FTC / FGC) d’après les photos ci-jointes. (Mon grand-père est mort pour la France le 14 juin 1940). J’aimerais acheter une moto complète, peut importe l’état mais il faut que ce soit le même modèle Merci d’avance. Eric Forgeois Superbes [...]

Phil Read

Désolé de faire suivre une triste nouvelle par une autre… Phil Read qui avait été récemment durement touché par une infection pulmonaire est décédé ce jeudi 6 octobre dans son domicile de Canterbury. Entre autres multiples exploits, on se souvient que Phil Read a remporté le premier titre de Yamaha au championnat du Monde 250 cm3 en 1964.  Il remporte à la suite le titre en 250 en 1965, 68 et 71 et en 125 en 1968 toujours pour Yamaha puis le titre en 500 sur MV Agusta en 73 et 74.  Il laisse tout le monde de la moto en deuil et nous adressons toutes nos condoléances à ses proches.

Désolé de faire suivre une triste nouvelle par une autre... Phil Read qui avait été récemment durement touché par une infection pulmonaire est décédé ce jeudi 6 octobre dans son domicile de Canterbury. Entre autres multiples exploits, on se souvient que Phil Read a remporté le premier titre de Yamaha au championnat du Monde 250 [...]