Après guerre, le Japon prît l’Allemagne pour modèle, en moto comme dans bien d’autres domaines et, de BIM à DSK en passant par Tsubasa, Rikuo et Lilac, les BMW eurent de nombreux émules au pays du soleil levant dans les années 50. S’agit-il de copies serviles, de modèles inspirés ou de discrètes fabrications sous licence… à voir !
« Rediffusion d’un article déjà publié sur papier » – Photos © FMD/moto-collection.org
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DSK est un cas à part (Daito Seiko Company et pas qui vous pensez !), car cette firme de Tokyo, qui sévit de 1954 à 1959 avant d’être détruite par un incendie, avait obtenu un accord de BMW pour construire des répliques à condition de ne pas exporter en Asie du sud et surtout, en Europe. La DSK A25, comme d’ailleurs la A50, réplique de la R51/3, sont en tous points conformes aux BMW de la même période. Même le logo de la marque en rayons bleus et blancs cerclés de noir faisait immanquablement penser à la firme munichoise. Notons au passage que DSK obtint de beaux résultats en course avant que son usine ne soit détruite en 1959 par un incendie.
Le plus étrange est que les DSK n’étaient pas les seules copies conformes des BMW au Japon. BIM, dont le seul nom est un aveu tout comme le logo de réservoir, produisit également dans la seconde moitié des années cinquante des répliques parfaitement fidèles à leurs modèles sans qu’on sache si un quelconque accord a jamais lié les deux marques, ce que nie vigoureusement BMW.
D’autres marques, comme Rikuo, Tsubasa et, plus tard, Lilac, pour son ultime modèle, utilisèrent des mécaniques fortement influencées par les BMW, mais sans toutefois tomber dans la copie intégrale et en offrant pour le moins une esthétique fondamentalement différente.
Moins copieur qu’il n’y paraît, Rikuo, après avoir coupé les ponts avec Harley Davidson dont il construisait des modèles sous licence, tente de se relancer en 1953 avec une 350 inspirée directement des 250 BMW , mais avec une tout autre esthétique et des côtes moteur différentes (76 x 76 mm). Elle est produite jusqu’en 1958 et sa version de 1955 ici photographiée revendique 16 ch, 170 kg et 100 km/h.
Tsubasa (une sous-marque de Daihatsu toujours en activité) arrive plus tard, en 1959, avec cette GC 250 qui est d’ailleurs son dernier modèle. La mécanique interne semble très similaire à celle de la R25 dont elle reprend d’ailleurs les côtes de 68 x 68 mm, mais partie cycle et habillage sont tout à fait originaux.
Nous ne terminerons pas ce tour d’horizon des émules nippons de BMW sans citer Lilac et sa R92 produite de 1964 à 1968 avec en prime une version « Magum Electra » à démarreur électrique. Il s’agit indubitablement d’une pâle copie de BMW et quel dommage que Lilac finisse ainsi car cette marque (diffusée aux États-Unis sous le nom de Marusho) fut auparavant l’un des constructeurs les plus inventifs et originaux du Japon avec des monocylindres à transmission par arbre de 90 à 250 cm3 et toute une série de superbes bicylindres en V transversal 250 et 300 cm3 et également acatènes. Ce n’est que pour cet ultime modèle que la marque, financièrement exsangue, renonça à ses traditionnelles productions originales pour tenter de se redresser avec cette pâle copie.
Belle documentation et information Top, sans oublié les images, bravo Louis