Yves Kerlo vous a raconté dans le dernier article, l’historique des motos BUT construites par Eric Offenstadt en 1978. Il passe maintenant à la restauration de la BUT à coque n° 003, et il y avait du boulot… qu’il a eu la bonne idée de photographier au fur et à mesure de l’avancement des travaux.
F-M.D
La restauration de la coque 003
Telle qu’elle se présentait dans la cave de son prédédent propriétaire, on pouvait facilement deviner qu’il allait falloir se retrousser les manches pour que ça redevienne un engin proche de ce qu’il avait été, qui plus est en état de rouler.
Il fallait retenir un aspect particulier à un moment « T » comme référence de travail. Gérald Armand avait choisi, il y a quelques années, de restaurer la sienne aux couleurs de la première présentation de presse avec Jean-Claude Hogrel. La seconde de la vente Toncou allait retrouver l’aspect de la 4e place d’Hervé Guilleux au GP de France 79. Celle-ci serait le plus proche possible de la moto essayée par Olivier Chevallier à Karland. Ce choix s’appuyait aussi sur de nombreuses photos prises à l’occasion par Moto Journal. Ce n’était pas juste un choix de couleurs et de stickers mais aussi quelques détails techniques bien particuliers.
La partie moteur pouvait attendre puisque c’était un 350 Yamaha TZ assez classique avec seulement quelques éléments badgés HO dans la fonderie des culasse et carters moteurs gauche et droit. La partie-cycle par contre présentait bien plus d’inquiétude en grande partie liée aux pièces de fonderie en magnésium, sujet à traiter en priorité, car avec du délai. Un microbillage en règle de toutes les pièces concernées a permis ensuite de pouvoir les diriger vers une radiographie chez des spécialistes du sujet.
Second sujet à traiter en priorité, la reconstruction du carénage spécifique à partir des photos d’époque, car il fallait là aussi compter sur des délais de sous-traitance. La base a été une tête de fourche de Kawasaki H2R, assez ressemblante et des flans de carénage de TZ 750, le morceaux manquants ont été réalisés en carton, puis en aluminium, puis en fibre de verre. S’en est suivi une copieuse séance de mastiquage-ponçage avant de confier l’ensemble à un professionnel pour qu’il puisse en tirer un moule et plusieurs pièces.
La coque fut, elle aussi, contrôlée mais ce fut bien plus simple, traquer les fuites, et il y en avait pas mal, puis l’installer dans le marbre pour s’assurer qu’elle n’était pas tordue. Alors tordue non, mais les portées d’axe de bras oscillant avaient vécues bien des sévices et il a fallut l’installer sur la table d’une fraiseuse pour usiner de nouvelles portées de roulement.
Les échappements très particuliers ont, eux aussi, mérités une méthode spécifique pour les coudes, l’hydroformage.
On ne va trop entrer dans les détails car ce serait aussi fastidieux pour le rédacteur que pour le lecteur, mais les nombreuses photos jointes parlent d’elles mêmes.
Une surprise, lors du remontage final et de la mise en route, est venue perturber le bon déroulement des travaux. Les vibrations assez importantes de la coque ont décollé tout ce qui était resté collé à l’intérieur et totalement bouché l’arrivée d’essence.
Le nettoyage au Karcher n’avait pas tout enlevé, sachant qu’il n’y a aucune trappe d’accès et que les deux orifices, bouchon et robinet sont assez petits. De nombreuses séances de rinçage et « vibrations décollantes » (perceuse en mode percussion attachée aux fixations moteur) m’ont occupé plusieurs jours !
Une séance photo au Castellet est venue clore cette opération aussi originale que sympathique.
Je n’ai jamais compris que des « amateurs » laissent pourrir des motos intéressantes
techniquement, en les abandonnant dans des locaux inadaptés…laissant beaucoup de boulot à ceux qui passent derrière. Beau boulot de rénovation!