Rien à voir avec la moto ou presque car on y trouve quand même un 100 Motobécane d’avant-guerre que la mémoire de son propriétaire avait transformé en 125 (apparu en 1946) et une 350 Monet Goyon culbutée qui connaît de mémorables aventures. Bref ce n’est pas un bouquin de moto, mais des souvenirs de la guerre en France vue de l’intérieur d’un village de l’Ain d’où est justement originaire Jacques Bussillet. L’ami Jacques, plus connu ici par ses livres sur les Grands Prix ou ses écrits dans Moto Journal, a d’autres passions et un talent certain pour le roman historique comme le prouve ce premier ouvrage, L’été du Grand Brûle. C’est en fait le récit d’une histoire de sa famille car on a bien vite compris que les docteurs Buissonnier père et fils et leurs épouses sont les parents et grand-parents de notre ami motocycliste. On découvre au fil des pages une autre vue de l’histoire au travers de laquelle on se rend compte de tous les tiraillements, les cas de conscience et les décisions difficiles qu’on pouvait vivre en ces temps difficiles dans une petite bourgade déchirée par les évènements entre la lutte contre les Allemands, le maquis, l’allégeance à Pétain ou à De Gaulle, et, pour les docteurs, la volonté, quelles que soient leurs idées, de soigner les amis comme les ennemis. Une bien dure époque et un livre qui se lit d’une traite et qui ne cesse de vous questionner sur ce qu’on aurait fait dans de telles situations ?
L’été du Grand Brûle par Jacques Bussillet aux éditions Baudelaire est disponible sur commande en librairie (ISBN 979-10-203-0995-2) pour 19 €
Je confirme, le bouquin de l’ami Bubu est à lire. C’est plus qu’un éclairage sur une époque troublée, c’est une invitation à la réflexion et à s’interroger sur ce que pourrait être notre comportement face à des événements du même type.