AGF
125 ST3 Réacteur - 1958
Le rêve rejoint la réalité
Les productions d'André-Georges Faizant ont souvent eu un désign très innovant et c'est en particulier le cas de l'AGF "Réacteur" parfaitement dans l'air du temps où l'avion à réaction inspire l'automobile comme la moto : Walba en 1950, Faka en 54,
Motom avec son 98 et Follis avec le FYD Aéro en 1955,
Aermacchi avec la Chimera de 1957... bref à peu près toutes les marques ayant à l'époque le moteur horizontal qui se prêtait si bien à l'exercice.
Premier jet et réaction, voici le Réacteur ST3
Le réacteur est présenté au salon de Paris d'octobre 1956 avec le moteur Ydral H57 dont les deux vitesses passées au guidon sont obtenues par une double chaîne primaire. Les deux vitesses coûtaient 15 à 20% moins cher, mais ce n'étaient pas vraiment une bonne idée et Ydral revoit sa copie pour le salon 1957 avec son moteur H58 doté cette fois d'une boîte trois vitesses conventionnelle avec une sélection à bille (et parfois aléatoire !) toujours commandée par poignée tournante. Le cadre dit "monocoque en acier " sur les descriptifs est en fait un simple berceau interrompu et seule la partie arrière est constituée d'un caisson en tôle qui s'intègre parfaitement bien avec tout le carénage du moteur en polyester. Il sera aussi produit,
sous label Gentil ou Alcyon, une version simplifiée sans l'habillage type "réacteur" du moteur.
Dommage, la guerre...
On ne le regrettera jamais assez ! En 1958, l'industrie motocycliste française se réveille, Terrot sort sa très moderne
175 Rallye, et nombres d'autres marques se mettent au gout du jour,
Gnome Rhône,
Follis,
New Map, et même
Motobécane. Quelques beaux scooters comme le
Peugeot S57 peuvent aussi faire un peu d'ombre aux Vespa et Lambretta, d'ailleurs produits en France, et, côté moteur, Terrot, AMC et Ydral n'ont pas à rougir face à maintes productions étrangères. Et puis vlan ! avec la Guerre, d'Algérie, l'explosion des tarifs d'assurance et le service militaire obligatoire à 27 mois, les jeunes qui en rentrent n'ont qu'une en vie : une femme et une 4CV d'occasion. La moto est morte et ne rescucitera qu'avec les Japonais qui inventent la moto juste pour le plaisir. Une sacrée bonne idée.
Moteur Ydral type H57 puis H58 à partir d'oct.1957 monocylindre 2 temps horizontal refroidi par air - 125 cm3 (54 x 54 mm) - 6,8 ch/6400 tr/min - 0,84 mkg à 2000 et à 5500 tr/min - Carburateur Dell'Orto MA 19 ou Gurtner T20 - Allumage par volant magnétique - 2 vitesses par deux chaînes jusqu'en octobre 1957 puis 3 vitesses commandées au guidon par poignée tournante - Embrayage multidisque humide - Démarrage au kick - Transmissions primaire par chaine puis ^par engrenages, secondaire par chaîne sous demi-carter - Cadre simple berceau interrompu renforcé par un second tube et tube supérieur brasés, partie arrière caissonnée en tôle - Carénage moteur en polyester armé - Empattement 1270 mm - Suspension av. télescopique (sans hydraulique), ar. oscillante sur bloc caoutchouc - Phare 165 mm - Freins à tambour monoblocs ø 120 mm - Pneus 2,50 x 17" Réservoir 12 l - 85 kg - 96 km/h.
Bien que peu produit ce "Réacteur" sera aussi proposé sous les labels Guiller SA, Arliguie, Alcyon et Sauvage, mais le suicide d'André Faizant en 1957, signera la disparition de sa marque l'année suivante.