Aiglon
250 Mirus 1902
Moderne pionnier

La moto sort, en 1900, de son stade expérimental pour devenir un engin à prétentions pratiques et parfois même construit en série. Sa forme est désormais classique avec un moteur accroché dans la boucle inférieure d'un cadre qui tient encore fort du vélo. Paris et sa banlieue comptent déjà une bonne cinquantaine de constructeurs de motos et parmi eux il y a Aiglon.

Du Doubs au Doubs
Ce pionnier parisien, né en 1902, utilise les moteurs Mirus dus au sieur Amstoutz, ingénieur-constructeur, établi dans le Doubs. Coïncidence sans doute, Aiglon, qui exista jusqu'en 1954, commencera et finira son existence avec des mécaniques fabriquées dans le Doubs puisque la firme deviendra plus tard une sous-marque de Peugeot. Le Mirus de 1902 est à la pointe du progrès en son temps. Les deux soupapes sont commandées et, si l'allumage est encore à pile, ce moteur a déjà délaissé le dangereux carburateur à évaporation (une dérivation de l'échappement qui passe dans un réservoir d'essence !) pour un vrai carburateur à gicleur. Une invention révolutionnaire, mise au point et commercialisée par Longuemarre dès 1899, qui commence à s'imposer.

Des "moins de 30 kg" aux 4 500 cm3
Les véhicules les plus fous voient le jour. Certains tricycles se lancent dans une course effrénée à la puissance comme ce Buchet 1902 et son monumental bicylindre de 4 245 cm3. Des réglementations apparaissent pour enrayer cette escalade dangereuse et 1902 inaugure un classement par poids en trois catégories : les motocyclettes légères de moins de 30 kg, les motocyclettes, de 30 à 50 kg et les motocycles de 50 à 250 kg.

Monocylindre 4 temps refroidi par air - 250 cm3 - Carburateur Longuemarre à pulvérisation - Graissage par barbotage - Allumage par pile et trembleur - Transmission moteur directe par courroie sans embrayage ni boîte de vitesses - Transmission vélo par chaîne - Cadre type vélo avec réservoir entre tubes - Freins à patins - 50 kg - 50 km/h

Très homogène, l'Aiglon rassemble le meilleur de la technique de son temps. En 1902, il finit deuxième au Bordeaux-Paris.