Il y avait bien longtemps que le bleu clair d'Alcyon n'était pas paru sur les circuits. Il y revient spectaculairement pour la saison 1954 avec une réalisation bien spéciale de la firme de Courbevoie.

La vieille firme de Courbevoie a préparé une partie cycle très moderne : fourche avant Earles et cadre double berceau d'inspiration "featherbed" (lit de plumes) Mc Candless, la référence du moment qui s'est rendue célèbre avec la Norton Manx. Les deux tubes supérieurs du cadre viennent encadrer la partie supérieure du double berceau pour constituer une attache particulièrement rigide de la colonne de direction. Le réservoir à fond plat repose sur les tubes horizontaux du cadre et deux renflements latéraux forment accoudoirs pour les bras du pilote.

Présentée officiellement avec le 175 AMC double arbre, l'équipe Alcyon qui n'arrive pas à solutionner sa délicate mise au point, joue la prudence en utilisant aussi l'éprouvé 175 culbuté « Bol d'Or ». Ce moteur conçu pour l'épreuve de 1951 est issu du moderne 175 de série. Il est classiquement revu pour en augmenter les performances : piston haute compression, grosses soupapes, arbre à cames et basculeurs spécifiques sur roulements, vilebrequin plus court avec volant magnétique inversé à bobines extérieures. Les AMC remportent un doublé au Bol d'Or 1951 avec Mathieu sur DS Malterre et Moser sur Guiller. 1951 et 1952 sont l'apogée de cette motorisation 4 temps solide et performante, mais Il n'en est plus de même en 1954. Aux "2 Heures de Montlhéry", épreuve éliminatoire du Bol d'Or, deux machines officielles sont confiées à deux pilotes amateurs et terminent en 11e et 17e place. Sans évolution depuis 3 ans l'AMC n'est plus dans le coup. Faute de 175 compétitif, Alcyon tente la catégorie 250 au Bol d'Or. Dans une des partie cycle de 175 spécialement adaptée, est installé le très récent 250 AMC simple ACT. Equipé du même moteur, une Alcyon (la future B2) strictement de série complète l'équipe. Cette dernière échoue au pied du podium avec la (très contestée) 4e place, le modèle course ayant disparu du classement dès la 11e heure. Dure conséquence : dès l'été 1954, l'engagement dans les épreuves nationales se fera désormais prioritairement sur la base de machines de série.