Fin 1952, Bort-les-Orgues en Corrèze, Jean Mathieu termine la mise au point du premier AMC double arbre sur sa DS Malterre personnelle. Séduit par le potentiel de cette transformation qui répond à la demande insistante des sportifs pour une motorisation performante, Henri Chartoire, concepteur de tous les moteurs AMC, en rationalise la fabrication. Conservant la base du 175 culbuté "Bol d'Or", le haut moteur est équipé de deux arbres à cames en tête mus par cinq pignons à taille droite. Le mouvement est transmis depuis le carter moteur via deux jeux de pignons à renvoi d'angle montés sur un arbre vertical. Un spectaculaire radiateur d'huile donne à l'ensemble fière allure. Seules les pièces de la nouvelle distribution et quelques accessoires sont spécifiques.

Fondant de gros espoir sur ce moteur, Alcyon teste en février 1954, son premier double arbre AMC. La machine diffère très peu du modèle définitif en illustration. La mise au point du moteur s'avère beaucoup plus délicate que prévu et, cruel hasard du calendrier, l'incontournable Henri Chartoire est totalement absorbé par la conception des moteurs Mustang et Isard 2 temps. Alcyon renonce donc rapidement à l'utilisation du double arbre, au profit des machines de séries autorisées en course par un nouveau règlement. Les sorties nationales des doubles arbres sont donc rares : la Côte Lapize, puis les "2-Heures de Monthléry". Résultats respectifs : 5e temps, et 2 moteurs cassés. A défaut de performances, les Alcyon AMC double arbre, désormais confiées à des pilotes amateurs dans les courses régionales de la saison 54, seront un formidable outil de promotion de la marque.