Dans l'Italie des années 1980 et 90, les 125 ont le vent en poupe. Les différents constructeurs italiens, aidés par une législation favorable, rivalisent de débauche technologique pour attirer les clients, et les nouveautés sortent à un rythme effréné. Dans ce contexte, Aprilia et Cagiva se livrent une bataille sans merci, arbitrée par Gilera et Honda. Aprilia, qui a pris du retard après la sortie de la Honda NS-F en 1985 et de la Gilera KZ en 1986, va frapper un grand coup au salon de Bologne de décembre 1986 avec la 125 AF1. C'est une vraie bombe qui change la donne tant sur le plan technique qu'en esthétique : carénage intégral se prolongeant sous le cadre jusqu'à la roue arrière, garde-boue avant enveloppant, cadre périmétrique en acier de section rectangulaire, suspension arrière monobras (une première sur une moto de série à transmission par chaîne), fourche anti-plongée de 36 mm de diamètre, freins à disque avant et arrière, roues à 3 branches en 16'' (mode des années 80 qui disparaîtra rapidement) et démarreur électrique. Autant d'éléments encore jamais vus ensemble sur une 125. Le moteur est le classique monocylindre 2 temps Rotax déjà présent sur l'AS-R, mais ici équipé d'une valve à l'échappement améliorant son rendement qui lui permet d'annoncer 27 chevaux et 155 km/h.

 

Fin 1987 une double optique ronde remplace le phare rectangulaire et le moteur développe maintenant 29 chevaux, ce qui permet à l'AF1 de dépasser les 160 km/h, une première pour une 125 de série ! Pour célébrer leur première victoire en GP 250 en août 1987 à San Marin, Aprilia propose une version Reggiani Replica au couleur vert, blanc et rouge du drapeau italien. Une merveille. Cette nouvelle version ne restera en production que 6 mois, car déjà la concurrence a réagi avec la nouvelle Honda NSR-F, la Cagiva Freccia et la Gilera MX1. Aprilia reprend l'avantage en juin 1988 avec l'AF1 Sintesi dont la fiche technique donne le vertige pour une 125 : Cadre périmétrique, en aluminium, cette fois, fourche inversée de 38 mm, monobras arrière, roues de 17", disque de frein avant de 320 mm avec étrier à quatre pistons et nouveau moteur Rotax. Elle devient l'AF1 Sintesi Sport en octobre 1989 en gagnant un carburateur de 34 mm au lieu de 28 mm, ce qui lui permet d'afficher 31 chevaux et d'atteindre les 168 km/h. Cette version est principalement destinée à courir en championnat de sport production. 

Difficile pour une 125 de faire plus que ce qui a été fait sur l'AF1 Sintesi. Les modèles suivants, tout en évoluant constamment, voire en étant revus de fond en comble d'une année sur l'autre, vont s'inscrire dans la continuité. Ainsi, L'AF1 Sintesi Sport est remplacé 4 mois plus tard par l'AF1 Futura avec laquelle Max Biaggi va se faire connaître et remporter le championnat de sport production en 1990. La lignée des AF1 va se terminer par la sortie de la Futura Sport Pro en janvier 1992, dont la vocation est, une fois de plus, de dominer le championnat de sport production en Italie, ce qu'elle fera en 1992 avec Stefano Perugini. À partir de juin 1992, la RS Extrema qui prend la suite entame la longue série des RS.