L'Aprilia ST, première 125 de route Aprilia, est présentée au salon de Milan en novembre 1981, pour une commercialisation qui ne débute qu'en octobre 1982. Aprilia a pris son temps, mais cette première monture avec son moteur Hiro 2T équipé d'une boîte à clapet, son refroidissement liquide et ses 18 ch est réussie et très aboutie. La jeune clientèle lui reprochera un style manquant de sportivité, bien que ne manquant pas d'élégance. Pour corriger le tir, Aprilia présente au salon de Milan en novembre 1983 la 125 STX, commercialisée à partir de mars 1984 en parallèle de la 125 ST qui reste encore quelques mois au catalogue. 

Sans révolutionner le style, les modifications esthétiques lui donnent une ligne moins minimaliste et plus sportive. Elles comprennent une nouvelle tête de fourche, un ensemble spoiler et cache radiateur de série (proposé en option sur la ST), de jolies jantes alliage à quatre branches ajourées dues à Grimeca, des panneaux latéraux différents, une selle agrémentée du logo Aprilia et deux petites poignées de maintien passager noir à la place d'un grand arceau. La STX n'est proposée qu'en une seule couleur, blanc nacré avec des inserts rouge et noir. Pour la partie cycle, une roue avant en 16" (une première sur une 125) et une géométrie modifiée améliorent le comportement. Le moteur Hiro, désormais gravé Aprilia, gagne 0.5 ch, mais, surtout, il est maintenant équipé d'un graissage séparé. Fini la corvée du mélange, le réservoir renferme un compartiment pour l'huile juste derrière la colonne de direction. À l'utilisation, la position est sportive, sans excès, avec un guidon plat et des repose-pieds légèrement reculés, le confort assuré par des amortisseurs Marzocchi est tout à fait convenable. Pas de reproches non plus sur la tenue de route. La STX est vive, facile à placer et précise sur tout type de revêtement. Elle a la rigidité d'une Italienne, sans en avoir le côté inconfortable ! Le freinage est puissant et facilement dosable. Le moteur se montre tout aussi convaincant. Souple, il accepte de fonctionner à bas régime et se déchaîne dans les tours pour fournir les 21 ch annoncés. Il permet à la STX de flirter avec les 135 km/h (au compteur). L'Aprilia n'a pas à rougir face au meilleur production japonaise et italienne du moment. 

Véritable succès en Italie, la STX, alors importée par Marcel Seurat, va rester confidentielle en France. Les essais louant ses qualités dans Moto Revue et Moto Journal ne suffisent pas. La réforme du permis en mars 1980 a marginalisé les 125 et le marché français, déjà réduit à peau de chagrin, préfère les trails. Son prix, entre 17 000 et 18 000 F, est de plus trop élevé par rapport à une Honda MBX vendue 15 178 F ou une Yamaha RDLC vendue 13 163 F. Sa carrière sera de courte durée, comme l’ensemble des futures Aprilia 125 dont l’évolution effrénée face à une concurrence acharnée marquera les années 80 et 90. Elle est remplacée par l’AS 125 R en mai 1985, première Aprilia équipée du moteur Rotax équipé de valve à l’échappement, début d’une prestigieuse lignée dont le point d'orgue va être la série des AF1.