Les rallyes raid sont très populaire et font rêver le grand public aux débuts des années 80. Aprilia n'y a jamais fait réellement d'éclats, mais la marque entend profiter de cet engouement et présente en mai 1985 la 125 Tuareg, en même temps que la sportive AS 125 R. L'Aprilia Tuareg n'est pas un simple habillage de la 125 ETX, trail à petit réservoir sortie au salon de Milan en novembre 1984, mais une nouvelle moto dont la base sera utilisée pour la version 1986 de l'ETX. 

Pour coller au code esthétique des reines du désert, la Tuareg est munie d'un gros réservoir (pour une 125) de 16 litres, de protège-mains et d’un petit saute-vent avec une grille devant le phare. Le cadre est un simple berceau en tubes carré et l'équipement est sérieux avec une fourche Marzocchi à axe déporté, une suspension arrière à biellette et mono amortisseur. Le freinage assuré par un disque de 240 mm et un étrier à double piston à l'avant. Comme pour l'AS-R, la Tuareg est pourvue du tout nouveau moteur Rotax type 127 doté du système de valve à l’échappement RAVE (Regulation Aprilia Valve Exhaust). Par rapport à l'ETX, la moto gagne 1,5 ch avec une vitesse de pointe annoncée de 127 km/h ; pas mal pour un trail ! Pour 1986, l'équipement inclut un démarreur électrique et un disque de frein à l'arrière. En 1987, elle prend le nom de Tuareg Rally et perdure sous cette forme jusqu’en 1988. À partir de 1987, elle est secondée par une nouvelle Tuareg (en devenant Tuareg Wind en 1988). Comme les motos des rallyes raid du moment, elle propose un ensemble réservoir et carénage à double optique descendant jusqu’au sabot de protection. Fourche et disque de freins sont couverts d'un cache blanc en plastique dans la continuité du garde-boue. Techniquement, elle n’a en commun avec la Tuareg Rally que l'instrumentation, les jantes, les repose-pieds et le porte-bagages. Le cadre est nouveau, et le moteur a été amélioré pour offrir une puissance de 22 ch et une vitesse de pointe de 131 km/h. Pour 1988, la Tuareg Wind adopte une fourche inversée et un habillage prenant de l'embonpoint à l'avant comme à l'arrière avec de faux réservoirs latéraux. Le moteur, bénéficiant des avancées de la sportive 125 AF1, développe une puissance de 26,5 ch?! La version de 1989, avec un nouveau cadre (encore?!), est optimisée dans les détails, notamment avec un disque avant de 300 mm pour sa dernière année de commercialisation.

De son côté, la Tuareg Rally prend une nouvelle forme en 1989. Plus spécialisée tout terrain, elle dispose d’un habillage typé enduro en dehors de sa tête de fourche liée au réservoir. Présentée en bicolore lilas et rouge, l'équipement est au top, comme toujours avec les Aprilia dans ces années, avec des débattements énormes des suspensions, une fourche inversée de 40 mm, et un moteur Rotax version 123 développant 32,6 ch. Elle reste au catalogue jusqu’en 1992. Le flambeau du trail est alors repris chez Aprilia par les 125 Pegaso pour les modèles orientés route, et les 125 RX pour les modèles tout terrain. Ces motos n’ont malheureusement pas connu un grand succès en France, pénalisée par un prix élevé, un faible réseau de concessionnaires, une réputation de fiabilité incertaine des motos italiennes d'alors et les restrictions réglementaires limitant la puissance des 125 à 13 ch pour les jeunes de 16 ans.