Aprilia
50 & 125 Lama - 1992
Design à l'état pur

Philippe Starck, c'est le designer-vedette de ce début des "nineties". Ce Français de 43 ans n'a pas seulement "looké" le Royalton de New-York, l'Asahi Building de Tokyo et notre Café Costes, il a aussi remodelé la flamme olympique, le couteau Laguiole et quelques autres forts symboles citadins de notre époque. Surtout, c'est un motocycliste de longue date, un sincère amateur de deux roues. Il était donc tout naturel qu'Aprilia, le plus branché de tous les constructeurs, fît appel à lui pour dessiner un scooter, l'engin urbain par excellence.

Au-delà du biodesign
Le résultat, présenté fin 1992, c'est un duo de scooters (en 50 et 125 cm3) basés sur l'Amico de série, et baptisés Lama. De cet animal, Starck a voulu emprunter la douceur, la nonchalance, les facettes sympathiques, attendrissantes et attachantes, le côté "nounours" en peluche ou bon gros lapin. Par des formes rondes mais pas molles, des rétroviseurs en oreilles de Mickey (ou de bunny…), le designer s'est proposé d'effacer l'agressivité intrinsèque du deux roues au profit d'une philosophie plus conviviale, avec une note d'humour et de chaleur animale, sinon humaine. Louable projet pour ce véhicule aussi quotidien que "gentil" qu'est le scooter…

Tremplin pour l'avenir
La commercialisation de ces Lama n'est pas encore envisagée, mais il y a fort à parier qu'Aprilia saura tirer parti de l'expérience. Les Japonais ont déjà pris pour habitude de suivre de très près les moindres agissements de ce constructeur qui comprend si bien les courants des modes, et Aprilia nous a habitués à faire passer en série les idées les plus avancées en matière de style.

Monocylindre 2 t refroidi par air - 50 ou 125 cm3 - Caractéristiques générales non précisées, proches des scooters Amico de l’époque.

Si le Lama vous donne envie de le caresser, Philippe Starck sera content : son intention était bien de rendre "vivant" ce complice de tous les jours qu'est un scooter.