Web Analytics



Ardilla  motocyclette motorrad motorcycle vintage classic classique scooter roller moto scooter
Photo ou archives Mike Ricketts, texte François-Marie Dumas
9764

Cylindrée : 125 cm3
Modèle :
Production : 1952 - 1952
Catégorie : Moto Route

Ardilla 
125 "52" - 1952
La moto-troc

Ardilla (écureuil en catalan), une des nombreuses petites marques catalanes de moto, exerca son activité à Barcelone de 1950 à 1952. L'entreprise n'a produit qu'un seul modèle, un monocylindre deux temps de 125 cm3 construit en utilisant au maximum des composants de l'industrie alors naissante en Catalogne. Exigence, sans doute, des aquintances germaniques de l'Argentine, son pays de destination, le gros sélecteur double branche est à gauche, ce qui a du bien compliquer la vie d'Ardilla, car la commande sur la boîte est à droite. Même chose pour la pédale de frein, la commande étant étant à gauche de la roue et, évidemment, la pédale à droite.  
Réalisation bien éphémère, car la production s'arrête en octobre 1952, alors que la 125 Ardilla vient d'évoluer en mars de la même année avec une esthétique légèrement revue et une suspension arrière coulissante. 

Des motos en échange de nourriture...
Le prospectus d'Ardilla liste ses 30 points de vente en Espagne et, cette moto, bien que fabriquée à des milliers d'exemplaires, resta pratiquement inconnue dans son pays d'origine. En dépit des retards dus à la guerre civile, l'industrie espagnole gravement endommagée pendant la guerre civile était alors à un stade de développement technologique plus élevé que celui de l'Argentine. De là un accord gagnant-gagnant entre Perón et Franco. Il était vital pour le premier d'industrialiser son pays en particulier pour les moyens de locomotion. De l'autre côté, l'Espagne, que le régime franquiste avait totalement isolée du reste de l'Europe, devait importer de la viande et des céréales d'Amérique du Sud et en particulier d'Argentine. Franco a ainsi pu payer avec des motos, la nourriture reçue de son nouvel allié sud-américain. 

... et un réel bénéfice technologique
Las Industrias del Plata, qui construisait et assemblait les Ardilla, respecta scrupuleusement les engagements de Franco avec Perón qui demandaient entre autres à ce que les motos exportées soit entièrement construites en Espagne.
Or, dans cette Espagne appauvrie de l'après-guerre, fort peu de fabricants avaient les moyens de produire leurs propres moteurs, la plupart utilisant des mécaniques anglaises. En 1953, se créa même à Barcelone, Hispano-Villiers pour fabriquer sous licence ces moteurs britanniques. l'Ardilla 125 sera l'une des rares exceptions totalement "made in Spain" avec son moteur monocylindre deux temps de 125 cm3. Une prouesse à faible bénéfice, car avec la nouvelle politique d'alliance en Europe durant la guerre froide, l'Espagne devient un allié des États-Unis… et ses fumeux accords argentins s'écroulent, tout comme Ardilla. En 1953 la société se renomme Raid et se transfère à Madrid, où sa production est équipée de moteurs Villiers. Raid alias Ardila s'en retournera à Barcelone en 1956 et continuera à commercialiser des motos sous cette marque. 

Bloc moteur monocylindre 2 temps à double échappement refroidi par air - 125 cm3 - 4,5 ch à 4 500 tr/min - Graissage par mélange - Allumage par volant magnétique - Embrayage multidisque humide - Boîte 3 vitesses commandées par sélecteur à gauche - Transmissions primaire et secondaire par chaîne - Cadre double berceau tubulaire - Suspension avant télescopique, arrière coulissante - Moyeux freins à tambours simple came - Pneus 19" - 2,7 l/100 km - 75 km/h

Fabriquée en Catalogne et vendue en Argentine, cette rare Ardilla est un témoin direct de la géopolitique en Espagne dans les années 40 et 50. Victime des nouvelles alliances politiques, elle ne fut fabriquée que pendant deux ans en dépit de sa qualité reconnue.





Cette documentation unique, de 2000 fiches et du Blog, qui constitue sans doute l'encyclopédie moto la plus exhaustive publiée sur internet, est devenue une référence chez les collectionneurs et les professionnels et reçoit aujourd'hui plus de 400 000 visites par an.

Mille merci aux nombreux spécialistes qui ont participé à ce travail,, et principalement : Albinas Baracevičius, Serge Basset, Yves Campion, Michael Dregni, Didier Ganneau, Christophe Gaime, Jean Goyard, Alain et Thibault Jodocius, Helmut Krackowizer, Jean Malleret, Michel Montange, Christian Rey, Mike Ricketts, Bernard Salvat, Mick Woollett, les clubs de marque, etc.

François-Marie Dumas - info@moto-collection.org

Me contacter pour un achat de scans ou originaux des photos et archives signées de mon nom ou des fiches sur papier cartonné.