Argyle
Scooter Cub AK 47 -1950
Le rêve du scooter pliable
L'histoire commence en mars 1949 avec le dépôt d'un brevet pour un scooter pliable par Keith T. King de Colchester, Illinois. Sans attendre le retour du brevet, qui va arriver en avril 1952, la société Argyle commence la construction en 1949 à Colchester. La première version du Scooter Cub a un cadre en fers plats vissés d'aspect très rustique. La selle est très en arrière, derrière un petit réservoir d'essence. Le moteur Tecumseh Power Product deux temps de 2,5 HP est placé horizontalement sous l'ensemble selle et réservoir. Il a un démarrage à câble type tondeuse à gazon et un embrayage centrifuge. La transmission finale s'effectue par courroie en V jusqu'à une poulie intermédiaire au-dessus de la roue, puis par une chaîne jusqu'à la roue. L'empattement ne fait que 762 mm et les roues minuscules disposent de pneus ballon de 2,50 x 4''. Avec une charge utile de 180 kg, "Il transportera deux lourdes personnes" affirmait la pub ; on se demande bien comment ! Pour les plus téméraires, la vitesse maximale est donnée pour 60 km/h. Grâce à une consommation de 2,4 L au 100 km, l'autonomie promise est de 65 km. Freinage uniquement sur la roue arrière par pédale et pas de suspension. Repliable en 15 secondes d'après les publicités, il ne pèse que 23 kg et ses dimensions de 40 x 50 x 60 cm une fois replié lui permette d'être rangé dans le coffre d'une voiture, un bateau ou un avion. Trouvant sans doute la puissance du moteur insuffisante, Argyle présentera même une version animée par un moteur flat-twin placé longitudinalement.
Cadre en fonderie d'aluminium et construction multimarque
Ces premiers Argyle "en fer" ne feront pas long feu puisque les droits de fabrication du scooter sont cédés la même année à un fabricant de Denver. Ce dernier, disposant d'une fonderie, décide de réaliser un cadre entièrement en aluminium coulé avec un garde-boue avant servant aussi de fourche. Tout en restant proche de l'original, le style est grandement amélioré. Et le confort aussi avec, dès lors, un gros coussin de 7,6 cm d'épaisseur beaucoup plus accueillant que sur la première version. Plutôt que de le produire elle-même, la société créatrice de ce nouvel Argyle en vend les droits à plusieurs constructeurs dans différents états, qui vont chacune produire le Scooter Cub sous leur propre label. Certaines versions seront montées avec un moteur Clinton, mais le Tecumseh reste majoritaire, les puissances variant de 2,25 à 2,75 ch suivant les années et les publicités. L'Argyle Scooter Cub à cadre alu sera construit et vendu sous ce nom par C&E manufacturing Co et par Phillips Conveyor dans le Missouri, ainsi que par A.B. Thompson en Pennsylvanie. Il sera vendu par L.R. Stevens & Co. à New York sous le nom de JoyRide et par Creative industries ou United International Industrie dans le Michigan, sous le nom de Dinky-Cycle.
La mode passe
Les scooters minimalistes, à cadre ouvert ou fermé façon mini-moto, bien souvent sans suspensions et équipés d'un moteur de tondeuse Tecumseh ou autre, seront très à la mode dans les années 50 et 60 aux États-Unis ou des marques comme Powell, American Moto-Scoot, Lil Indian, Tote Gote, Skat Kitty,
Beam Doodle Bug ou Bonanza vont pulluler. Dans le domaine du pliable, l'Argyle sera suivi par d'autres comme le Centaur américain ou le
Valmobile français (fabriqué sous licence au Japon par Hirano). Les mini-scooters seront remplacés dans les années 70 par des mini-motos plus sophistiquées avec, en vedette, le fameux
Honda Monkey.
Moteur monocylindre 2 temps Tecumseh ou Clinton refroidi par air - 2,5 ch - Lubrification par mélange 8% - Embrayage centrifuge - Transmission prtmaire par courroie, secondaire par chaîne - Cadre aluminium moulé - Pas de suspension - Freins arrière à tambour, pas de frein avant - Pneus 2.50 x 4'' - poids 23 kg - 60 km/h.
Avec son châssis en aluminium aussi soigneusement poli que sur cette version de 1950, l'Argyle paraît presque beau. Le prospectus à gauche montre la première version de 1949 à cadre en fer plat. Un poil moins élégant !