Auranthetic
Charger mini-moto électrique - 1975
Le choc pétrolier crée des adeptes à l'électrique
Le véhicule électrique est aujourd'hui à la mode et semble être l'avenir plus ou moins obligé de la locomotion. L'idée de mouvoir un deux roues à l'aide de batteries n'est pas nouvelle. Il existe des exemples de motos mues par des batteries dès les débuts des pionniers, mais aussi tout au long de son histoire comme la
Socovel de 1941 à 1943 par exemple. L'idée revient timidement sur le devant de la scène dans les années 70, encouragée par le premier choc pétrolier en 1973. Motobécane étudiera par exemple une
Mobylette électrique en 1972 sans passer au stade de la production tandis qu'aux États-Unis, c'est la société Auranthetic, spécialisée dans les véhicules à quatre roues électriques pour utilisation dans des usines, qui mettra sur le marché son modèle Charger à partir de 1972.
Une technique très classique
D'un point de vue technique, il n'était pas question de batterie au Lithium faite sur mesure pour ce modèle à l'époque et les concepteurs ont tout simplement utilisés deux bonnes grosses batteries de voiture au plomb de 12 volts et 90 ampères chacune, branchées en série pour obtenir une tension de 24V. Les batteries sans entretien n'existaient pas encore et l'un des inconvénients des batteries classiques utilisées, en dehors d'être lourdes et remplies d'acide sulfurique, est qu'il faut vérifier régulièrement le niveau de liquide à l'intérieur et faire l'appoint en eau si nécessaire. Le moteur est un KDB à aimant permanent de 24 V d'une puissance de 0,736 kW (1 cheval) et la transmission finale se fait par chaîne. Le réservoir en forme d'uf contient le chargeur de batterie automatique (en 220 V pour la France et en 110 V pour les États-Unis) et le branchement s'effectue par le côté droit du réservoir via un orifice situé à la place du logo. La pleine charge sur une prise ordinaire s'effectue en 12 heures si les batteries sont complètement déchargées. Un indicateur du niveau de charge des batteries est présent sur le dessus du réservoir.
À la mode américaine des mini-motos
Le cadre est un simple berceau dont la partie inférieure a été remplacée par un bac supportant les deux batteries. Il est fourni par l'entreprise Taiwanaise Gemini, marque spécialisée dans la fabrication de mini-moto, sur la base d'un cadre existant et rallongé pour accueillir les batteries. Les suspensions sont classiques, arrière à deux amortisseurs et fourche avant télescopique avec amortisseur hydraulique. L'Auranthetic Charger est une petite moto dans la tradition des mini-motos en vogue dans les États-Unis des années 60 et 70 et elle est avant tout réservée à un usage utilitaire en ville ou récréatif pour aller jusqu'à la plage de Californie la plus proche. Avec deux grosses batteries au plomb, le problème vient en fait du poids, de 45,4 kg sans batteries, qui grimpe à 95,3 kg avec. L'autonomie est comprise entre 30 et 50 kilomètres, la vitesse maximale est de 40 km/h et le bruit en fonctionnement est de 72 dB. Le choix dans la couleur était limité au blanc et orange.
Le contrôle de la vitesse est du style ON/OFF. La commande s'effectue avec la poignée tournante classique à droite du guidon. Les premiers degrés de rotation lancent la moto en petite vitesse, puis en continuant à tourner la poignée, après le passage d'un léger point dur, la moto se met en vitesse maximale.
Moteur électrique KDB de 0,736 kW - Deux batteries 12V, 90 Ah - Chargeur 220 V dans le réservoir - Transmissions finale par chaîne - Cadre simple berceau tubulaire complété pas un bac dans sa partie inférieure pour les batteries - Suspension avant à fourche télescopique de 60 mm de débattement - Suspension arrière à double amortisseur de 30 mm de débattement - Longueur 1575 mm - Empattement 1143 mm - Hauteur de selle 635 mm - Freins avant et arrière à tambour ø 110 mm - Pneus 3.50 x 10'' - 45,4 kg sans batteries, 95,3 kg avec - Autonomie 30 à 50 km - 40 km/h
Le Charger d'Auranthetic sera vendu en France de 1975 à 1982 par les Etablissements Suffren, 40 ter. Avenue de Suffren, 75?015 Paris (aujourd'hui concessionnaire Volkswagen). Le prix en 1975 est de 4800 F, là où un Honda Monkey est vendu 2082 F, une Beta 49 SP cross 2170 F ou une Hercules Electro (cyclomoteur électrique) 2500 Francs. Après un pic à 4940 F en septembre 1977, le prix abaissé à 3500 F en octobre 1978 y restera jusqu'en septembre 1982, date de la dernière apparition de la Charger dans le Moto Revue spécial salon.