Curieux ces Anglais, autant les grandes marques restent dans leurs traditions pour les motos, autant leurs tentatives d'investir le marché du scooter au milieu des années 50 sont maladroites, ce qui est en particulier le cas de BSA avec les 70 cm3 Dandy et 200 cm3 Beeza présentés en 1955 aux salons de Londres, de Genève. En voulant trop bien faire, les ingénieurs ont réalisé des engins trop complexes et fort peu concurrentiels.

Dévoilé au public à la fin de 1955, le Dandy, qui ne sera finalement commercialisé qu'en 1957 et vendu jusqu'en 1962, souffre d'une esthétique fort utilitaire, et son concept technique est tout à fait intéressant, mais les ingénieurs ont été un peu trop loin. Le petit moteur deux temps de 70 cm3 avec son cylindre à droite curieusement orienté vers l'arrière sert d'intermédiaire entre le cadre poutre ouvert en tôle emboutie et le bras oscillant ou ce qui en tient lieu. Le bloc moteur ovoïde est articulé sur le cadre. Du côté droit une pièce en tôle emboutie boulonnée sur le haut moteur sert de demi-bras oscillant tandis que du côté gauche cet office est rempli par un carter de chaine étanche (à l'anglaise sans doute !) également en tôle emboutie. La boîte est à deux vitesses et système de présélection commandé par une gâchette au guidon comme sur les vélos. Notons au passage que les suspensions assurées par de simples ressorts hélicoïdaux en compression n'ont aucune forme d'amortissement. 

Un bel éclaté du moteur du Dandy (merci Motor Cycling) avec sa boîte à deux rapports et système de présélection au guidon montre bien le fonctionnement. Une fois la vitesse présélectionnée, il suffit d'actionner la manette d'embrayage pour changer de rapport, mais pourquoi faire si compliqué alors qu'une poignée tournante eut résolu le problème du changement de vitesse de façon bien plus économique et permis à BSA de tirer plein profit du reste de la construction peu onéreuse à produire de ce Dandy des faubourgs. Il aurait pu ainsi concurrencer le NSU Quickly fort apprécié en Grande-Bretagne. Pour tout arranger, les ingénieurs ont aussi oublié l'entretien et il faut déposer le moteur pour accéder aux vis platinées. Ces défauts de départ handicaperont bien le Dandy dont les ventes resteront assez confidentielles de 1957 à 62.

Le Dandy ne sera pas vendu en France, mais il a fait la couverture de Moto Revue du 2 décembre 1955 avec comme légende : "Ce petit véhicule révolutionnaire, grande vedette du salon de Londres"