Bastert
175 Einspurauto - 1952
Le premier scooter créé par Louis Lepoix
Fabriqué à tout juste 1200 exemplaires de 1951 à 56 (date à laquelle Bastert abandonne le deux-roues), le Baster "Einspurauto" est la Rolls du scooter, une véritable petite automobile comme le dit d'ailleurs son nom "Einspurauto" soit automobile monotrace.
Français comme 70% des allemands !
C'est un comble, les plus célèbres des scooters d'outre-Rhin dans les années 50 et 60 sont dus au crayon d'un designer français, Louis Lepoix, qui travailla pour 70% des marques allemandes et n'arriva d'ailleurs qu'une seule fois à séduire un constructeur français avec le
RSI Sulky de Motobloc en 1953.
En Allemagne il dessina la Bastert bien sûr, mais aussi le Walba en 1950 suivi de son évolution, le Faka en 1953 dont le but était de concurrencer le Vespa, la
500 Horex Renn Imperator de compétition, le scooter malheureusement prototype
Horex Rebell 250 en 1954, le
TWN Contessa produit de 54 à 59 , toujours en 1954, le
Maicoletta qui remplacera le
Maicomobile, ensuite, tourné vers le cyclomoteur, il invente le
Kreidler Florett, dessine le RSI pour Motobloc, une étude pour Bernardet, un scooter
Puch
et revient à la moto avec nombre de modèles pour la même marque autrichienne.
De l'aluminium au plastique
Bastert, qui n'a produit jusqu'alors que des vélos et quelques motos de petites cylindrées, passe à la vitesse supérieure en commandant ce gros scooter de 175 cm3 à Louis Lepoix. Présenté à l'IFMA en 1951, il est tout à fait dans l'école allemande qui préfère des engins lourds et luxueux de 150 à 250 cm3 et ne viendront au scooter 125 léger qu'au milieu des années 50. Massive et protectrice la carrosserie du Bastert est entièrement en Duralumin (cet alliage d'aluminium inventé par les fonderies de Düren) ce qui ne l'empêche pas d'avouer 140 kg. Ses roues de 13 pouces lui assurent une belle stabilité d'autant plus que l'assise du pilote est très basse. Derrière lui, il suffit de tirer le dosseret vers le haut et de le rabattre vers l'arrière pour créer une confortable place pour le passager. Rien ne manque à l'équipement : montre, voyants de point mort et de rapport de vitesse engagé, éclairage du compartiment moteur et même flèches indicatrices de changement de direction (piquées à la VW Coccinelle!). Il y a une limite à tout, si luxueux qu'il soit, le beau Bastert vendu 1960 Marks est trop cher face au Vespa made in Germany par Hoffmann qui ne vaut que 1525 DM en 1954 et même face au
Heinkel Turist à 1790 DM. Helmut Bastert abandonne et va se reconvertir dans les emballages plastiques. Il fera faillite en 1987.
Moteur JLO monocylindre 2 temps refroidi par air forcé - 1951-52 : 173 cm3 (8 x 66 mm) - 7,6 ch à 4500 tr/min - Compression 6,6:1 - Carburateur Bing ø 24 mm- Graissage par mélange - Allumage par volant magnétique - Boîte 4 vitesses par sélecteur double branche au pied gauche - Cadre tubulaire en acier - Suspension av. télescopique, ar. coulissante - Longueur : 2250 mm, largeur : 630 mm, Empattement : 1410 mm - Roues de 13" à jantes démontables - Pneus 3,50 x 13" - Freins av. et ar. à tambour ø 150 mm - Réservoir 11,5 l - 140 kg à sec - 80 km/h
1953/56 : JLO 197 cm3 (62 x 66 m) - 9,5 ch à 4700 tr/min - Carburateur Bing ø 26 mm - 85 km/h.
Le Bastert est aujourd'hui l'un des rêves de tous les collectionneurs de scooters et il est ici récompensé au concours d'élégance de la Villa d'Este en 2013.