Benoît-Gonin
750 MAG - 1913
Tuée par les surplus de la Grande Guerre

Après l'euphorie des premières années de ce siècle, l'engouement pour la moto en France se calme vers 1906 : grèves et conflits sociaux sont parmi les causes de cette désaffection suivie d'une reprise peu avant la Première Guerre.

De la bijouterie à la moto
Pourtant, Alexandre Benoît-Gonin, jusqu'alors horloger-bijoutier à Lyon, sort en 1907, à
28 ans, ses premières motos. Construites artisanalement, elles sont motorisées par un bicylindre en V lyonnais, le Givaudan, à transmission directe par courroie du moteur à la roue arrière. Les célèbres moteurs franco-suisses Zédel prennent la relève avec un bicylindre en V de 700 cm3, à allumage par magnéto et il sera aussi utilisé, après la Première Guerre, des monocylindres Anzani (de Courbevoie, comme ne l'indique pas le nom) de 500 cm3 à soupapes latérales.

De la moto à la bijouterie
Le modèle le plus prestigieux de Benoît-Gonin, dont les parties cycle sont, par ailleurs, des plus classiques, est équipé de l'excellent moteur suisse MAG, un bicylindre 750 cm3 à soupapes opposées. Construit par Motosacoche, les Acacias à Genève (d'où les initiales M.A.G.), il est servi par une boîte de vitesses anglaise Sturmey-Archer, et ainsi bien adapté à l'attelage d'un side-car. Mais nous sommes à l'orée des années vingt. La moto française est concurrencée par les surplus de la guerre de 1914-18 : des ventes massives de Harley et Indian, mais aussi Triumph, BSA ou Douglas. C'en est trop pour notre petite marque lyonnaise qui, dans les bons moments, occupait une dizaine d'ouvriers et sortait deux motos par semaine. Et Alexandre Benoît-Gonin retourne en 1924 à son établi d'horloger-bijoutier.

Moteur MAG type 2C14C - bicylindre 4 t en V longitudinal à 45° - 741 cm3 (72 x 91 mm) 18 ch/3 500 tr/min - Soupapes d'admission culbutées, et d'échappement latérales - Allumage par magnéto - Lubrification par pompe à huile - Boîte 3 rapports Sturmey-Archer à commande au réservoir - Trans-mission chaîne-courroie - Cadre simple berceau - Suspension av. fourche pendulaire à ressorts antagonistes

Typique de la construction française du début des années vingt, cette Benoît-Gonin fait appel à un moteur suisse MAG et une boîte de vitesses anglaise.