Bianchi 500 C75
500 cm3 C75 - 1914
Développée pour répondre à l'appel d'offres de l'armée
L'Italie, tout comme la France, s'intéresse très tôt à la motorisation des véhicules. La Lombardie, bassin industriel de l'Italie, joue un rôle central dans ce développement avec le Piémont. En plus des artisans essayant tant bien que mal de faire fonctionner un moteur, la première moto commercialisée "en nombre" en Italie est la
Hildebrand et Wolfmuller, importée dès 1895 par Max Türkheimer à Milan. Des marques comme Carcano, Figini e Lazzati ou
Prinetti & Stucchi y voient le jour des 1898. Frera arrive un peu plus tard en 1905. Edoardo Bianchi fait partie de ses précurseurs, et sa société grandit rapidement dans les premières années du siècle. Après un tricycle en 1897 et un premier deux roues de 1,75 HP en 1901, tous deux motorisé par un
De Dion Bouton, une moto entièrement construite par Bianchi voit le jour en 1902. Le moteur, fabriqué sous licence De Dion Bouton, est gravé Bianchi. En 1903 sortent les premières voitures, puis les camions, les moteurs de bateau
Juste avant-guerre, la production annuelle de Bianchi s'élève déjà à environ 45 000 vélos, 1 500 motos et 1 000 voitures, en faisant le premier constructeur de deux roues dans son pays.
La première moto conçue par Adalberto Garelli
Pour répondre à un appel d'offres de l'armée royale pour la fourniture d'une moto, Bianchi fait un bond en avant en 1912 et présente la C75, un modèle conçu par l'ingénieur Adalberto
Garelli qui a quitté Fiat pour rejoindre Bianchi en 1912 et avant de fonder sa propre marque en 1919. La C75, sa première moto, est un monocylindre de 500 cm3 à soupapes latérales, à bloc moteur-boite à 2 vitesses et transmission finale par chaîne sur le côté droit. Le graissage est manuel et la pompe est sur la gauche du réservoir. Le freinage rudimentaire est à patin sur une poulie-jante à gauche de la roue. La suspension avant, brevetée par Bianchi, est à roue poussée avec une courte biellette actionnant deux amortisseurs externes attachés sur le côté de la fourche en partie basse. Ce modèle permet à Bianchi de remporter le contrat face à
Frera, qui sera pourtant le plus grand fournisseur des motos de la Grande Guerre. À la demande de l'armée, la transmission finale à chaîne sera remplacée par une courroie, un second frein, toujours à patin, sera rajouté et les deux freins passeront sur la droite de la moto, sur la même poulie que la transmission. La boîte de vitesses entièrement montée sur roulements à billes aura un 3e rapport commandé classiquement par levier au réservoir et la lubrification sera semi-automatique. Les versions civiles et militaires de la C75 seront produites jusqu'en 1923.
Moteur monocylindre 4 temps refroidi par air - 2 soupapes - 498 cm3 (75 x 112 mm) Soupapes latérales - Carburateur Seynspray ou Longuemare - Allumage par magnéto Dixie - Lubrification par huile perdue avec pompe manuelle sur le côté gauche du réservoir - bloc moteur à 2 vitesses commandées par manivelle sur le réservoir - Transmissions primaire par engrenages, secondaire par chaîne - Cadre simple berceau tubulaire interrompu sous le moteur - Fourche à roue poussée avec amortisseur externe parallèle aux tubes de fourche Pas de suspension arrière - Simple puis double frein arrière à patin sur poulie jante Pneus Pirelli 26 x 2-3/8" - 95 kg - 85 km/h
Cet exemplaire remarquable porte le numéro de série n° 2 pour le cadre et le moteur. La boite à 2 rapports est commandée par manivelle sur le réservoir et la transmission finale s'effectue par chaîne alors qu'elle sera à courroie pour l'armée.
