Bianchi
500 Freccia Azzurra Corsa - 1936
Le mono au souffle court
Succéder à la glorieuse Freccia Celeste n'est pas une mince affaire, et il faudrait à son héritière bien du talent pour se montrer digne de cette 350 exceptionnelle. La "170", qui naît en 1931 du crayon du même Mario Baldi, sans oser prétendre à la même carrière, ne déméritera pourtant pas.
Changement d'époque
Car si Tazio Nuvolari est passé à l'automobile et Amilcare Moretti chez Guzzi, d'autres bons pilotes se relaient au guidon de la nouvelle 500. Carlo Fumagalli puis Nello Pagani ne sont pas les premiers venus, mais les débuts sont laborieux, la partie cycle encaissant mal les excellentes performances du moteur. Grâce à d'incessants progrès (notamment sous l'appellation "200" en 1934), puis avec le renfort de Dorino Serafini en 1935, venu de chez Benelli et MM, la 500 C va, malgré tout, rendre son lustre à Bianchi. Serafini gagne le circuit du Lario 1935, le GP de Suisse 1936, et devient champion d'Italie 1936. Il lui faudra, hélas, passer à l'adversaire pour accéder au titre de champion d'Europe 1938 car le mono atmosphérique ne fait plus le poids, même avec Alberto Ascari au guidon, face à la concurrence, pour le moins relevée, des Guzzi V-twin et Gilera-4 Rondine.
Vingt ans de suspension
En 1939, la quatre cylindres à compresseur, elle-aussi dessinée par Baldi, tentera bien de restaurer la grande image de Bianchi en course, mais trop tard : la guerre est là. La marque ne reviendra réellement à la vitesse qu'en 1960, avec les fameux twins de Tonti, mais ne renouera jamais avec un succès comparable à celui des années trente.
Monocylindre 4 temps refroidi par air - 496 cm3 (82 x 94 mm) - 47 ch/7 000 tr/min (à l'alcool) - 2 ACT entraînés par arbre et couples coniques - Lubrification par carter sec - Allumage par magnéto - Boîte 4 rapports - Transmission par chaîne - Cadre simple berceau tubulaire interrompu - Suspensions av. à parallélogramme, ar. coulissante - Freins av. et ar. à tambour - Pneus av.2,75 x 21", ar. 3,25 x 20" - 147 kg - 190 km/h.
Moins glorieuse que la Freccia Celeste, moins légendaire que la 500 à compresseur, la Freccia Azzurra n'en possède pas moins un solide palmarès face aux multicylindres concurrents.