CZ
350 V4 type 860 - 1973
Un printemps trop mouvementé

L'idée de cette machine germe dans les cerveaux de J. Walter et F. Pudil dès 1965, mais les évènements politiques d'alors font que la moto ne peut être finie que quatre ans plus tard et sous une forme immature. C'est ainsi que des carburateurs italiens ont remplacé le système d'injection initialement prévu car le moteur, qui devait être envoyé chez Lucas en Angleterre pour expérimentation, n'a jamais reçu l'autorisation de quitter le pays ! Il développe malgré tout 52 chevaux, ce qui suffisait à le rendre concurrentiel.

Des bâtons dans les roues
Les premiers pas, aux essais du GP national en juillet 1969, trébuchent sur des fonderies défectueuses et l'on ne reverra la "860" qu'en 1970, avec un nouveau cadre.Bien que Stasa remporte une première victoire le 5‑mai 1970 à Horice, la pauvre qualité de la métallurgie tchèque d'alors handicape gravement le développement du moteur. Il faudra qu'Helmut Fath aide secrètement l'usine CZ, en lui fournissant de bons aciers à ressort de soupapes, pour que la "860" produise enfin des performances consistantes. Dès lors, les victoires vont s'enchaîner : vingt-quatre en tout sur les deux saisons 1971-1972, et une belle seconde place au GP de Brno (CS) 1971.

Retraite anticipée
Malheureusement, le pays tend alors à se replier sur lui-même, et les sorties internationales de la V4 se font de plus en plus rares. Trois exemplaires de cette machine ont été assemblés et survivent aujourd'hui : deux en Bohème et un en Autriche. Ce dernier ayant été suralésé à 418 cm3 (cotes 55 x 44 mm) pour courir en catégorie 500.

4 cylindres 4 t en V à 90° refroidis par eau - 345 cm3 (50 x 44 mm) - 63 ch à 16 000 tr/min - Doubles ACT et 4 soupapes par cylindre -
 4 carburateurs Ø 25 mm - Allumage batterie/bobines - Boîte 8 rapports - Cadre en treillis tubulaire - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante - Freins av. et ar. à tambour - 140 kg - 240 km/h.

Cet exemplaire de la 350 V4, le plus tardif, n'a jamais couru. Ses soupapes d'admission étaient en titane, et il aurait mérité une plus brillante carrière en Occident. Il est actuellement exposé au musée des techniques de Prague.