Carnielli
65 cm3 Vittoria - 1952
A la poursuite des Vespa
Teodoro Carnielli crée sa société à Vittorio Veneto près de Trévise en 1909, débute comme beaucoup, par la fabrication de bicyclettes puis fabrique, à partir de 1931, quelques motos de 100 à 500 cm3 à moteurs JAP, Rudge ou Sachs. La production redémarre en 1950 avec le Vittoria, un scooter léger de 65 cm3 à l'esthétique déconcertante. Sur le prototype, les roues sont de 7 pouces et le garde-boue avant intègre même le phare, mais il émigrera à son emplacement haut habituel pour la production et les roues passeront à 8 pouces toujours enveloppées dans de très amples garde-boue aux formes carrées tandis qu'une coque surplombe le moteur qu'elle laisse apparent. La suspension est confiée à une fourche à parallélogramme en tôle emboutie. Le cadre, aussi curieux que le reste de la machine, est constitué par un profilé fermé en tôle emboutie qui part en triangle de la colonne de direction pour former un plancher plat jusque sous le moteur, doublé de larges marche-pieds. La fourche arrière est également en tôle emboutie. Il n'y a au départ, pas de suspension arrière, mais cette ultime version a reçu un bras oscillant, en tôle emboutie, comme le reste de la partie cycle.
Tentative de survie avec un 125
Deux ans plus tard, après un succès limité de son 65 cm3, Carnielli revoit sa copie. Sa gamme comprend désormais un cyclomoteur à cadre ouvert motorisé par Sachs, une moto légère à roues de 20" qui reprend le moteur du Vittoria 65 avec un alésage porté à 46 mm, ce qui en fait une 75 cm3, et enfin le Vittoria totalement revu qui passe à 125 cm3. Le concept général reste le même, mais il est esthétiquement bien policé. Seuls les grands garde-boue très enveloppants restent à peu près identiques. La coque centrale prend de l'ampleur, et s'étend vers le tablier avant donnant corps à ce scooter qui ressemblait sur la version 65 à un amas de pièces disparates. Le moteur, toujours en partie visible, est dorénavant un deux temps NSU Fox de 125 cm3 donné pour 5 ch et doté d'une boîte 4 vitesses actionnées par un sélecteur au pied gauche (origine allemande oblige !). À la fin de cette année 1952, cette Vittoria 125 se double d'une version plus économique vendue 192 000 lires contre 215 000 pour la version Luxe
Le 65, quant à lui, s'affichait à 115 000 lires, mais en 1951-52 la Vespa 125 qui n'offrait, il est vrai que 4,5 ch et était moins bien équilibrée, ne valait que 168 000 lires. La messe était dite et Vittoria jeta l'éponge en 1953.
Moteur monocylindre 2 temps refroidi par air - 64 cm3 (43 x 44 mm) - 3,5 ch/4500 tr/min - Allumage par volant magnétique - Carburateur Dell'Orto MA 16 - Embrayage multidisque humide - Boîte 3 vitesses à main - Démarrage au kick - Transmissions primaire par engrenages, secondaire par chaîne - Cadre coque en tôle emboutie - Fourche avant à parallélogramme en tôle emboutie, pas de suspension arrière puis suspension oscillante - Freins à tambour - Roues de 8" interchangeables en tôle - 2,75 l/100 km - 58 kg - 68 km/h.
Le Vittoria 65 fait partie des multiples tentatives de combattre la ruée déferlante des Vespa et Lambretta et, comme bien d'autres, ses ventes resteront anecdotiques en dépit d'une belle mise à jour en 125 cm3 en 1952.