Condor
500 D 50 - 1930
Solidarité helvétique
Condor est installé à Courfaivre, à proximité de Neuchâtel.
Motosacoche, un peu plus au sud (à Genève), commercialise ses moteurs sous la marque MAG. Entre Suisses francophones, il est logique que les deux firmes soient en relation étroite, et que Condor se fournisse aux Acacias où réside Motosacoche, dès la fin de la première guerre. On peut même considérer Condor comme un client privilégié, notamment avec cette D50 dont le moteur ne sera diffusé qu'auprès de rares autres fidèles comme
New-Map, puis
Standard ou Triumph (et, bien sûr, Motosacoche même sous le Type 422).
Le moteur-cathédrale
Le D50 appartient à la série Jubilé lancée en 1930 pour le 25e anniversaire de Motosacoche. Il s'agit d'un moteur compétition-client, projeté par Dougal Marchant mais réalisé par l'ingénieur maison, Nebel. Sa caractéristique principale est une hauteur démesurée, qui le rend difficile à installer dans un cadre. Deux raisons à cela : l'implantation du réservoir d'huile sous le bloc, dans une semelle en fonderie d'alu, et l'interposition de poussoirs entre culbuteurs et queues de soupapes. On retrouve cette seconde particularité sur la plupart des moteurs Marchant, du A50 à ACT jusqu'aux FN d'après-guerre. La boîte est ici une Burman fabriquée sous licence par Condor, et qui, à cause de l'encombrant carter d'huile sous le moteur, a dû être basculée de 90° sur l'avant.
Le souffle court
Bien qu'il s'agisse d'un des seuls moteurs "clients" de sa catégorie, le D50 sera abandonné à partir de 1934. Cordey, l'officiel Condor, aura pour sa part surtout exploité un A50, plus puissant et moins sensible à la surchauffe.
Monocylindre 4 t refroidi par air - 496 cm3 (82 x 94 mm) - 30 ch/5 500 tr/min - Soupapes culbutées - Lubrification par carter sec - Allumage par magnéto - Boîte 4 rapports - Transmission par chaîne - Cadre double berceau tubulaire - Suspension av. à parallélogramme - Freins à tambour - Pneus av. 2,75 x 21", ar. 3,00 x 21" - 120 kg -
160 km/h.
Ni très puissant ni très endurant, le D50 excellait en courses de côte, où ses accélérations et son couple faisaient merveille. C'est dans cette discipline que la Condor obtint ses meilleurs résultats.