DMW
500 Typhoon - 1965
Une bien courte tempête
Au milieu des années 60, l'industrie motocycliste britannique en plein déclin ne sait faire face aux constantes nouveautés des marques étrangères. Quelques constructeurs veulent néanmoins défendre les couleurs nationales sur les circuits. Pour ce faire, la petite usine DMW qui a démnagé après-guerre à Sedgley (à une douzaine de km au nord-ouest de Birmingham) construit en 1965 deux 500 Typhoon constituées en fait de deux monocylindres de 250 cm3 accouplés et logés dans le cadre double berceau de la nouvelle 250 Hornet à moteur Villiers Starmaker apparue en 1962. Pour réduire les coûts de développement, les Typhoon utilisent au maximum les pièces d'origine Hornet. Lune des 500 Typhoon, équipée de cylindres et culasses Villiers Starmaker, sera utilisée pour les essais. lautre, (ici en photo) basée sur un haut moteur de Royal Enfield 250 GP 5 n'apparaîtra que pour les salons. L'une comme l'autre ont des vilebrequins accouplés couplés via un pignon fou qui entraîne un arbre intermédiaire vers l'embrayage, ce qui oblige le moteur à tourner à l'envers. Les résultats aux bancs sont fantastiques. La Typhoon Starmaker délivre plus de 60 ch à 6 000 tr/min ce qui promet 210 km/h à 8 000 tr/min en 4e. Avec seulement 130 kg et un tel rapport poids-puissance, elle pourrait remplacer les Norton Manx et Matchless G50 dont la fabrication a cessé en 1963. Ces Tyhoon superbement finies, avec un ensemble selle et réservoir en fibre de verre, sont saluées par la presse britannique comme les sauveurs de la fierté nationale. Les Typhoon se distinguent par leur fourche télescopique fabriquée par Metal Profiles, une filiale de DMW, avec un seul combiné ressort amortisseur entre les deux tubes de fourche et un "piège" derrière les carburateurs qui empêche le brouillard d'huile des admissions d'atteindre le pneu arrière. On n'est jamais trop prudent.
Fin du rêve
Harold Nock, un transfuge de Vincent qui a poussé DMW vers les deux temps et qui prendra les rênes de l'entreprise jusqu'à sa fin, veut pourtant que la machine subisse des essais minutieux. Seule la version Starmaker est essayée par Bill Smith et Jack Findley à Silverstone. Malheureusement, la machine vibre beaucoup, les freins manquent d'efficacité et l'huile qui s'échappe de l'entraînement central
provoque des problèmes d'allumage et la boîte, conçue pour des 250 cm3, a du mal à supporter tant de chevaux. Autant de problèmes, mineurs au demeurant, qui auraient pu être résolus, mais il est trop tard et DMW qui sent sa fin prochaine abandonne le projet.
Bicylindre parallèle à deux temps refroidi par air - Cylindres et culasses de Villiers Starmaker - 493 cm3 (68 x 68 mm) - 60 ch/6000 tr/min - 2 carburateurs Amal Mk II ø38 mm - Allumage batterie bobines - Embrayage multidisque - Boîte Albion à 5 vitesses - Transmissions primaire et secondaire par chaînes - Cadre tubulaire double berceau de Hornet 250 cm3 modifié - Suspension avant télescopique MP à combiné ressort-amortisseur central, arrière oscillante, bras en tube de section carrée - Freins à tambour Yamaha TD2 double cames, arrière Yamaha TD2 simple came - Pneus 19" - 130 kg - 210 km/h.
Version 2 à haut moteur Royal Enfield GP5
494 cm3 (66 x 72 mm) - Carburateurs Amal GP ø 38 mm - Frein avant Oldani double came ø 216 mm, arrière DMW ø 152 mm -
Endommagée par l'incendie du National Moto Museum de Birmingham en 2003, cette Typhoon à haut moteur de Royal Enfield GP5 a été entièrement restaurée et présente désormais quelques différences dont frein avant Oldani remplacé par un tambour Grimeca similaire. Le moteur en encadré en bas à droite est celui équipant la Typhoon Villiers Starmaker des essais.