DMW
125 Hornet AMC - 1953
Une moto de course britannique à moteur auvergnat
Il n'est pas si courant de voir un moteur de course français dans une moto britannique, le cas est à dire vrai unique, et encore, cette machine, somptueuse dans sa couleur bleu clair typique des DMW, ne fit, semble-t-il , qu'une apparition dans un salon, celui d'Earls Court à Londres fin 1953. Le catalogue de la marque la proposait alors aux pilotes privés, mais l'affaire s'arrêta la. Il faut dire qu'en France, Henri Chartoire, le patron des Ateliers Mécaniques du Centre, après avoir construit moins d'une quinzaine de moteurs vendus et testés avec des succès mitigés par Alcyon, Automoto ou Guiller a rapidement décidé de lever le pied pour se concentrer sur ses moteurs de série, d'autant plus qu'un nouveau règlement autorisait dès lors les machines de série en course.
AMC ne veut pas de nous, prenons un AMC
Revenons en Angleterre chez DMW à Wolverhampton. Nous sommes en 1953 et la marque a décidé de développer un modèle routier de luxe, propulsé par le nouveau Villiers 250 cm3 à moteur bicylindre vertical deux temps. Malheureusement, Associated Motor Cycles (le consortium qui réunit alors en Grande-Bretagne AJS, Matchless, Francis Barnett, James Norton- Villiers, Sunbeam, etc.) voulait le moteur pour son usage exclusif, et DMW est contraint de s'incliner. En réponse à cela, Harold Nock , le patron de la marque, envoie son directeur technique Arthur Frost en France. Il en reviendra avec les beaux blocs-moteurs construits des Ateliers Mécaniques du Centre, portant ironiquement les mêmes initiales qu'Associated Motor Cycles : le 170 cm3 à culbuteurs qui équipera la DMW 175 DE Luxe vendue en quantité limitée, le 250 cm3 à simple ACT qu'on ne verra que sur la magnifique DMW Dolomite exposée à Earls Court en 1953 tout comme le 170 cm3 course à double ACT .
Fausse annonce et belle partie cycle
La superbe Hornet compétition à moteur AMC est présentée par DMW comme une 125, ce qui est plus que douteux, car ce moteur, dont il ne fut produit qu'une quinzaine d'exemplaires n'exista qu'en 170 cm3 et une transformation en 125 eut été aussi longue que couteuse. Un simple sous-alésage aurait fait perdre trop de puissance et une réduction de la course aurait nécessité une reconstruction totale du haut moteur.
Voir la fiche sur l'Alcyon 175 double ACT pour une description précise de ce moteur. La DMW se distingue par une partie cycle exceptionnelle. DMW a pour filiale Metal Profiles (MP) qui se distingue ici en réunissant toutes ses spécialités : un cadre en tubes carrés (tubes qu'il utilise depuis la 197 en 1952) et une partie arrière en tôle emboutie. Sur la suspension avant de type Earles les supports arrière et les bras de suspension sont en tubes coniques et courbes. (C'est joli, bien qu'il est peu probable qu'il soient plus rigides, au contraire). Le bras de suspension arrière, tout aussi conique, est constitué de deux coques en tôle soudées (une recherche bien inhabituelle à cette époque). MT frappe encore avec ses magnifiques freins à tambour centraux licence Girling de 170 mm à l'avant.
Bloc-moteur AMC monocylindre vertical 4 temps - 170 cm3 (56 x 69 mm) - Régime maxi 9000 tr/min - 2 soupapes et 2 ACT entraînés par arbre et engrenages - Carburateur Amal GP - Allumage par magnéto racing - Graissage renforcé - Transmissions primaire par engrenages et secondaire par chaîne - Boîte 4 vitesses par sélecteur à droite - Cadre simple berceau dédoublé sous le moteur en tubes carrés et coque arrière en tôle emboutie - Suspension avant MT type Earles en tubes coniques, arrière oscillante bras oscillant conique en caisson de tôle et 2 combinés - Pneus Dunlop Racing 2,50 x 18" et jantes alu - Freins MT à tambour centraux, avant ø 170 mm, arrière ø 152 mm - Empattement 1295 mm - Hauteur de selle 736 mm - Environ 135 km/h.