DMW croit à la moto-scooter. Après avoir présenté, au salon d'Earls Court de 1957, le Dumbo qui ne sera jamais produit, la marque reitère en 1962 avec le Deemster, un curieux véhicule hybride mû par un Villiers 249 cm3 bicylindre deux temps et doté de raffinements pas encore si courants comme le démarrage électrique ou au kick. Le Deemster, on le comprend à son esthétique vieillote et peu raffinée, ne sera jamais été populaire auprès du grand public et ce ne sont pas les accortes jeunes femmes qui le présentent sur les photos de presse qui l'achèteront, mais les polices locales notamment à Wolverhampton là où était l'usine. Les versions Police étaient équipées d'une radio et d'un gyrophare bleu. Le prix de vente au grand public était de 380 £ (soit 40 £ de plus qu'une Norton AMC 750 Atlas !) On vit même au salon d'Earls court en 1964, une version dotée d'un pare-brise (avec essuie-glace) et d'un toit, destinée, une fois de plus, à la police. En 1963 le Deemster troque son twin Villiers type 2T pour la nouvelle version type 4T qu'il conserve jusqu'à sa fin de production en 1967.

Les Deemster Standard et De Luxe, équipés d'une boîte de vitesses Villiers à 4 vitesses différaient par le démarreur électrique confié à une dynastart Siba et réservé à la version De Luxe. Quel hybride ! moteur et réservoir sont montés comme sur une moto. Il s'y rajoute des panneaux latéraux arrière, des plates-formes repose-pieds démontables, des protège-jambes intégrés et une large selle biplace (remplacée sur les versions police par une monoplace suivie d'un coffre immense), un grand coffre, un pare-brise et deux phares de 130 mm de diamètre. Le cadre se compose d'un tube supérieur de grand diamètre, reliée à un berceau inférieur en tube de section carrée plus, évidemment, des tubes de support pour les marchepieds et les éléments de carrosserie. Les roues en tôle de 12 pouces, sont équipées de freins à tambour DMW basés sur un brevet Girling. La suspension avant est confiée à une fourche MT de type Earles avec un amortisseur Girling d'un côté et un élément amortisseur en caoutchouc dans la colonne de direction. Une autre nouveauté, qui sera reprise par Rickmann, est le réglage de tension de chaîne par excentrique sur l'axe du bras oscillant.