La Dresch 500 bicylindre à distribution latérale et cadre en tôle emboutie présentée en 1930 arrive au plus mauvais moment et va subir de plein fouet la crise économique consécutive du krach de 1929. Le début des années 30 est terrible pour les constructeurs de motos en France : 105 550 motos construites en 1930 et seulement 34 707 en 1933. Henri Dresch, qui misait sur la production en grande série de sa nouvelle gamme de motos à cadre en tôle emboutie, se retrouve avec un stock de matière première et de pièces qu'il va mettre des années à écouler. Dans ce contexte, il espérait que la fabrication d'une 500 culbutée différant très peu du modèle latéral relance l'intérêt pour la marque et attire une nouvelle clientèle. La marque ? Quelle marque d'ailleurs ? La société "Général Motor Cycles " fondée par Henri Dresch a disparu, remplacée aussitôt par la "Manufacture d'Armes et de Cycles des Arts & Métiers" (MACAM) qui devient DFR-MACAM après l'absorption de DFR en 1928. 

La nouvelle Dresch 500 SS est l'une des dernières motos conçues, par Pierre de Font-Réaulx chez Dresch avant qu'il ne parte pour créer la marque Dax en 1933. De Font-Réaulx, co-fondateur de DFR, qui travaillait pour Dresch depuis le rachat de sa marque en 1928, créa la version SS culbutée sur la base de la 500 Monobloc latérale. Sur le bas moteur identique est installé un nouvel ensemble cylindres et culasse en fonte à soupapes en tête. Les culbuteurs sont à l'air libre sur les premiers modèles puis partiellement sous carter. Le vilebrequin disposé longitudinalement entraîne par pignons un arbre à cames creux et de fort diamètre qui porte l'embrayage, entraîne la pompe à huile et transmet la puissance à la roue arrière via un arbre et un couple conique. La partie cycle en tôle emboutie avec sa fourche en acier matricé est identique au modèle latéral. Le contrôle de la moto s'effectue par deux poignées tournantes (gaz à droite et l'avance à l'allumage à gauche) sur le guidon élastique à lames de ressort type Gazda cher à Dresch. Les vitesses restent commandées à la main, sur le flanc droit du réservoir. 

Après avoir participé au Paris-Les Pyrénées-Paris en août 1932, la 500 SS 33 est présentée au salon d'octobre 1932 en abandonnant le rouge usuel des Dresch pour une belle laque noire et un dessus de réservoir chromé (ici repeint en rouge). Quelques exemplaires seront aussi vendus sous label DFR.  Malheureusement par ces temps de crise, les clients se tournent vers les petites cylindrées économiques. La moto n'a par ailleurs,rien d'une machine sportive. La distribution est bien culbutée, synonyme à l'époque de performances, mais avec une culasse plate et des soupapes parallèles de bien petit diamètre (faible alésage oblige), les 130 km/h annoncés sont très optimistes. La SS se positionne comme un modèle de luxe, or la réputation de la marque n'est pas fameuse et le luxe est la dernière des choses qui se vende en 1933 ! Le prix de lancement de 4990 F avec supplément de 550 F pour l'éclairage, très compétitif par rapport à la version monobloc à soupapes latérales à 3500 F ou une Terrot 500 RSS à 6775 F. Les ventes resteront pourtant confidentielles. Un an plus tard, le prix tombe même à 3900 F pour une machine tout équipée. En dépit de ces difficultés, Dresch va proposer ces bicylindres jusqu'en 1938 et la société "Dresch Motor" va continuer à fournir des pièces pour toute la gamme jusqu'au début des années 50